Du Mouvement citoyen au parti politique : Les vraies raisons d’une mutation

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Le Mouvement citoyen ou une bonne frange de cette association politique créera bientôt un parti politique. La nébuleuse, car, cette association était difficile à classer, a certainement mesuré toutes les difficultés d’aller à la conquête du pouvoir, sans se départir du flou qui le caractérise.

En effet, c’est à juste titre qu’ Amadou Bocar Tegueté, vice-président du Conseil national de la société civile du Mali, dans une récente communication, a indiqué : ‘’de façon générale, ceux que tout le monde s’accorde à exclure de la société civile sont les partis politiques définis comme appareils de conquête et d’exercice du pouvoir politique. Mais qu’en est-il des associations ou des mouvements politiques ?

La question est particulièrement intéressante dans l’expérience du Mali, non seulement dans le cas de l’Adéma-association et du Cnid-association d’avant Mars 1991, mais également lorsque des représentants bien connus de la société civile ont affirmé leur adhésion à Alternative 2002 (jusqu’à la date du 30 juin, un mouvement politique), parce qu’il s’agit d’une association et non d’un parti. Qu’est-ce qui est finalement le point focal : le statut autoproclamé de la structure ou son rapport au politique. ‘’

Amadou Bocar Tegueté pose une question fondamentale concernant les associations et mouvements politiques difficiles à classer dans la sphère de leurs activités. Toujours est- il qu’à côté de l’Adéma-association et du Cnid-association, les partis politiques Adéma-Pasj et Cnid- Faso yiriwaton ont été créés comme appareils de conquête et d’exercice du pouvoir. Le Mouvement Citoyen, dont les activités politiques tendant à accompagner un candidat indépendant sont sujettes à interrogations, est aujourd’hui contraint de créer un parti  pour réaliser ses ambitions politiques. De ce fait, le Mouvement citoyen est obligé de clarifier sa situation.

 D’autant plus que leur mentor, ATT, ne briguera pas un troisième mandat. Sa situation actuelle d’association classe forcément le Mouvement citoyen dans la société civile, quoique cette catégorisation souffre de l’amalgame politique qui lui est associé. C’est à ce titre que plusieurs observateurs dont Amadou Bocar Tegueté se posent des questions qui entourent le flou dont certaines associations doivent se départir pour mener, par exemple, des activités politiques.

Le vice-président du Conseil national de la société civile du Mali note : ‘’une opinion généralement admise est que la société civile ne doit pas s’engager dans la sphère du politique défini comme le champ de conquête et d’exercice du pouvoir politique. Si cette position est claire au niveau de l’institution qu’est l’organisation de la société civile, elle soulève des problèmes concernant l’exercice des droits de citoyen des leaders de cette organisation : par exemple un leader d’organisation paysanne peut-il en même temps remplir un mandat de conseiller municipal ? D’une façon générale, peut-on être leader d’organisation de la société civile et remplir un mandat d’élu à une fonction publique ?

‘’ Toutes réflexions qui indiquent pourquoi le Mouvement citoyen est aujourd’hui contraint de créer son parti politique, pour briguer les élections futures, notamment la présidentielle de 2012. Son état hybride, dans un contexte où, d’une part, il ne sera bientôt plus  sous le couvert d’ATT et que, d’autre part, les candidatures indépendantes sont décriées par certains partis politiques, reste évidemment une grande barrière pour entrer dans le champ de la conquête du pouvoir dans notre pays.

Baba Dembélé


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