L’Adéma et la présidentielle de 2012 : Le baroud d’honneur des anciennes gloires

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La présidentielle de 2012 est le grand tournant pour de nombreux acteurs politiques de notre pays et plus particulièrement ceux qui ont fait la pluie et le beau temps pendant les deux premiers quinquennats de l’ère démocratique au Mali. Ces anciennes gloires qui tentent actuellement un ultime come-back au devant de la scène et qui sont légion  à l’Adema-PASJ,  sont en train de tout faire pour reprendre la main lors des prochaines élections générales avec la ferme volonté d’imposer un des leurs à la présidence de la République. Pour arriver à cette fin, ils ne reculent devant aucun stratagème.

 Ils ont été ministres, députés, présidents d’institution ou chefs d’importants, ils ont pour nom Ousmane Sy, Ahmed El Madani Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Moustaph Dicko, Aly Nouhoun Diallo et depuis la fin du règne du président Alpha Oumar Konaré, ils ont disparu des parquets politiques et glissent dangereusement vers la sortie, disons l’anonymat. Pour éviter cette mort que constitue l’anonymat pour tout homme politique, ces anciennes gloires ont décidé de jeter toutes leurs dernières forces dans la bataille des présidentielles de 2012. Eux qui pensent que l’arrivée au pouvoir en 2002 de l’indépendant Amadou Toumani Touré est une erreur de casting et surtout une déviation démocratique, tiennent celui-ci pour responsable de tous leurs malheurs surtout que son avènement a coïncidé avec le début de leur descente aux enfers. Ils ont alors mollement voulu contester le choix porté sur lui par l’Adema-PASJ lors de la présidentielle de 2007 pour ensuite  commencé à nourrir le projet, disons le rêve de la « reconstitution de l’Adema-PASJ originel » en rassemblant tous les partis sortis du flanc du parti de l’Abeille. Il s’agissait de faire revenir dans la Ruche l’URD de Soumaïla Cissé, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta et le Miria de feu Mamadou Lamine Traoré. Aux deux premiers, on  a fait miroiter la possibilité le soutien de l’Adema réunifiée et élargie et d’autres organisations démocratiques à leur candidature à la présidentielle de 2012. Pour faire revivre l’unité d’actions des années de braises de la lutte pour la démocratisation du pays, Ousmane Sy, Ahmed El Madani Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Moustaph Dicko et Aly Nouhoun Diallo ont rené de ses centres l’Association Adema et l’ancienne gouverneur de Bamako a été choisie pour relancer cette actrice majeure de la révolution de mars 1991. Mais, leur unité s’est vite effritée face au choix du candidat de l’Adema originelle. Le groupe s’est logiquement scindé entre deux groupes : les pros-IBK conduits par l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aly Nouhoun Diallo, ami de longue date de l’ancien Premier ministre et les partisans de Soumaila Cissé incarnés par ses amis, le couple Sy (Ousmane et son épouse Kadiatou Sow.

 Ces deux groupes n’ont pas le poids face aux autres barons du comité exécutif qui soutiennent plutôt une candidature interne à l’Adema-PASJ actuel et surtout ne veulent pas souscrire à la politique de diabolisation du président ATT moins encore à un braquage contre le parti de ses amis, le Parti pour le développement économique et solidaire. 

Pour ne pas perdre définitivement la main en 2012, Aly Nouhoun Diallo et ses camarades qui ne démordent pas,  voient en actuel président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, un recours, un moyen de contrôler la situation à travers l’affaiblissement de leur parti. Certains voient en effet derrière ce choix la stratégie d’imposer un candidat contesté qui ne fera pas le poids en terme de charisme et de carrure face à un IBK ou un Soumi. Ils donneraient déjà l’impression d’un passage à force de Dioncounda Traoré pour provoquer des représailles d’autres prétendants au sein de la Ruche pour justifier finalement un soutien rapide à un de leurs deux favoris. En tout cas, toutes ces manœuvres apparaissent clairement comme un baroud d’honneur du groupe à Aly Nouhoun Diallo fortement menacé d’une disparition de la scène politique en 2012. C’est pourquoi, il faut s’attendre à tout de leur part.

 Abdoulaye Diakité


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