Le regard : Les « bêtes politiques »

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Lorsqu’un confrère Allemand a qualifié de ‘’bêtes politiques’’  les journalistes maliens des voix se sont levées pour le tancer.

Notre confrère est allé vite en besogne sinon son propos est une vérité première. En tant que journaliste, je travaille dans une profession ouverte. Certes, il existe bien la fameuse carte professionnelle ‘’Laissez-passer’’ qui crée la confusion entre journalistes, techniciens et animateurs de radio. Par ailleurs, l’entrée dans la profession n’est pas subordonnée à aucune condition de titre ou de diplôme et ne comporte aucune clause limitative. De ce fait, je suis titulaire de la carte N°028 alors que la commission va bientôt distribuer le numéro 1006. Pour les journalistes, cet afflux constant signifie chômage et compétition.

Chaque mois de nouveaux organes de presse paraissent et meurent par la suite de sénescence. Au sein des rédactions, la bagarre est féroce pour signer les grands papiers, décrocher un titre de grand reporter ou de rédacteur en chef adjoint. Je ne suis pas fière en regardant un kiosque et les lecteurs dans l’ensemble se voient proposer une mauvaise chère. D’un côté, nous avons une presse à scandale qui prospère et de l’autre une presse d’opinion qui crève. Des professionnels sans travail et des plumitifs qui s’enrichissent dans n’importe quoi. Tel est le triste sort de la presse malienne. Et cela au nom de la liberté de presse  et de la concurrence sauvage. Pour le lecteur, le bilan n’est pas meilleur. C’est la surenchère à tout prix pour faire du sensationnel.

Entre organe de presse, la tension est vive et le climat est explosif : le feu couve sous la cendre ; Je crains une montée de la violence pendant les élections qui pourrait venir de certains journaux partisans.

A quoi sert l’ODEP ? Quand on sait qu’une certaine presse procède par des propos désobligeants pour remplir ses pages. N’est-il pas temps de moraliser tout cela dans l’intérêt supérieur de l’information.

La presse privée malienne pressée de faire fortune multiplie les créations d’associations, de réseaux de presse. Certains organes de presse par la force des évènements et des réalités du jour ont cessé de paraître, devenus par la suite des boîtes à lettre. C’est dommage ! Des articles sont commandés pour vanter ou abattre un ennemi, l’argent a fait perdre la plume à certains. Si le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), l’ODEP (Observatoire de la Déontologie et de  l’Ethique de la Presse), le président de la Maison de la Presse et le ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies ne veillent pas sur notre corporation, certains journalistes iront à Niaréla avant le 29 Avril.  Certains seraient d’ailleurs sur une liste noire.

A bon entendeur.

 Tchao !

Amy Sanogo

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