Recomposition du paysage politique : L’incontournable équation des quotas ministériels.

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Si le remaniement ministériel tant de fois annoncé n’a jamais pu avoir lieu pour des raisons que personne n’a jusqu’ici réussi à expliquer, la transformation du Mouvement Citoyen en parti politique est venue en ajouter à la confusion, chose qui n’arrange pas les affaires du président de la république s’il veut s’éviter des histoires, notamment avec les partis politiques qui ont accepté de jouer le jeu consensuel jusqu’ici avec lui et avec la manière.

 Jamais le jeu politique malien n’avait été autant bouleversé depuis l’arrivée au pouvoir du général indépendant. La gestion consensuelle du pouvoir d’Etat qui commençait à faire école dans le voisinage s’effrite avec la sortie en partie politique des amis du même général président. Si jusqu’ici aucune voix politique ne s’est élevée pour dénoncer l’entourloupe, la chose alimente les causeries au sein des cabinets ministériels, des grins et salons de la capitale. Les conclusions sont identiques : le piège dans lequel, le président Amadou Toumani s’est laissé glisser. Lui (Amadou Toumani Touré), l’homme du consensus, rassembleur devant l’Eternel, faisant des yeux doux à ses proches et plus que proches animateurs d’un parti politique qui lui serait plus proche que tous ceux qui ont accepté de cheminer avec lui depuis 2002. La mutation du mouvement Citoyen en parti politique ajoutée à l’arrimage d’un groupe non négligeable de cadres et militants d’un parti politique membre de la mouvance présidentielle qui vient de s’effriter, obligent le président de la république à remanier son gouvernement, en tenant compte bien entendu de la représentativité de chaque parti par rapport à sa présence au parlement. C’est bien ce que dit notre loi fondamentale, en tout cas.

 

L’Adema bien que parti membre de la mouvance présidentielle mais majoritaire à l’AN avec 53 députés se retrouve au gouvernement, sur le même pied d’égalité que le tout nouveau PDES avec 7 ministres chacun. Mieux que l’ URD qui vient juste après l’Adema et qui n’a que 2 ministres. Le CNID réduit à 1 après le départ de N’Diaye Bâ, le RDA 1, le MPR 1, le groupe Parena – Sadi et le RPM 0. Avec 53 représentants à l’AN, les abeilles accepteront –elles d’être traitées sur le même pied d’égalité que le PDES ? L’Adema, il faut le dire compte au moins trois (3) élus de plus que le PDES? Et l’URD de Soumaila Cissé avec sa quarantaine d’élus se contenterait – elle de 2 postes ministériels, quand le PDES compte 7 ministres ? Autant de questionnements.

C’est bien maintenant, que le président de la république devrait penser à remettre les équilibres au sein du gouvernement, s’il ne veut pas créer des frustrations dans les partis qui ont accepté de l’accompagner jusqu’à ce jour.

Pire que des frustrations, il faudra s’attendre à des coups, d’une part entre les partis au gouvernement et d’autre part, contre les actions de l’équipe gouvernementale elle-même ; des coéquipiers  qui se surprendront entrain de se tirer dans les jambes.

Haman Khadra

 

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