Rapport 2021 du Vérificateur général : Le chef de l’État annonce une exploitation sans complaisance

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Le président de la Transition demeure sensible au cri de cœur  du peuple malien qui réclame des actions concrètes dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière et économique. Ces maux qui ont gangrené le pays, renforcent le malaise et le ressentiment des populations, qui en sont les premières victimes. Cette réalité justifie l’engagement des autorités de la Transition de préconiser les audits de certains secteurs clés afin de conférer une plus grande pertinence à l’action publique de la réforme de l’État.

Le colonel Assimi Goïta a rappelé cet engagement, hier dans la salle de banquets du Palais de Koulouba, lors de la réception du rapport 2021 du Vérificateur général. La cérémonie de remise du document a réuni des présidents des institutions de la République, ainsi que des membres du gouvernement. On notait également la présence de l’Auditeur général du Rwanda, Alexis Kamuhire, spécialement invité par le Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby. 

Selon le président Assimi Goïta, la lutte contre la corruption et la délinquance financière fait partie des priorités des autorités de la Transition. En témoignent les sollicitations importantes adressées au Bureau du Vérificateur général par les membres du gouvernement. Il s’est réjoui de constater que le Vérificateur général a pu offrir, à travers le présent rapport annuel, une photographie d’irrégularités qui handicapaient sérieusement le fonctionnement des services publics concernés. 

Le président de la Transition reçoit fréquemment des rapports individuels de vérification lui permettant de suivre l’évolution des vérifications. Il a évoqué son intérêt pour ces rapports, avant de souligner  leur cohérence avec la vision de la lutte contre la corruption engagée. «Je note avec satisfaction la diversité des interventions du Bureau du Vérificateur général qui a su évoluer sur des vérifications financières et de conformité, des vérifications de performance, des vérifications de suivi de recommandations et l’évaluation de politiques publiques», a apprécié le chef de l’État.

SANCTIONNER LES FAUTES- L’autre volet important qui confère une lueur d’espoir est indéniablement la synergie que le Bureau a su créer avec les autorités judiciaires dans le cadre de la lutte contre la corruption. Le colonel Assimi Goïta a encouragé vivement cette collaboration fructueuse qui est en phase avec les initiatives de l’exécutif, dont l’élaboration d’une Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Cette stratégie vise, entre autres, à doter notre pays d’une vision dans la lutte contre la corruption et, en conséquence, de mécanismes efficaces et opérationnels d’intervention mettant l’usager au cœur de l’action publique.

C’est la raison pour laquelle, a-t-il signalé, le gouvernement accordera une attention particulière à la mise en œuvre des recommandations issues des rapports de vérification. «Eu égard aux lenteurs éventuelles de mise en œuvre des recommandations, il importe également d’améliorer le contrôle interne des services publics en s’assurant que les différents acteurs de la gouvernance des structures assument leurs rôles et responsabilités, diligentent le suivi-évaluation de leurs activités et rendent comptes», a instruit le chef de l’État.

Par ailleurs, le président de la Transition a soutenu que les fautes administratives et disciplinaires doivent être sanctionnées par les autorités habilitées afin d’induire des attitudes professionnelles exemplaires au sein des services publics. «Cette corrélation entre fautes et sanctions est un défi important de notre administration publique», a relevé le colonel Assimi Goïta. Pour lui, les sanctions administratives et disciplinaires ont une complémentarité indissociable avec le traitement judiciaire des dénonciations et transmissions aux autorités judiciaires. «Face au devenir de notre pays, nous ne devons aucunement envisager d’échec. Bien au contraire, car chacun doit faire l’effort d’intégrer ce cheminement salvateur et se conduire avec intégrité lorsqu’il est appelé à la gestion publique», a-t-il exhorté.

33 MISSIONS DE VÉRIFICATION- Sans révéler les montants perdus du fait des manquements aux règles, le Vérificateur général a expliqué que le rapport s’articule autour de 33 missions ayant concerné des services centraux, des organismes personnalisés, des collectivités territoriales, une politique publique ainsi que la gestion des fonds Covid-19. Ces missions sont ainsi répartis : 20 vérifications financières et de conformité, 4 de performance, 8 de suivi des recommandations, et une évaluation de politique publique. Selon Samba Alhamdou Baby, elles ont couvert essentiellement les domaines de la santé, des transports, de l’éducation, de la décentralisation, de l’énergie et de l’eau, des mines, du développement rural, des technologies de l’information et de la communication.

En effet, a-t-il détaillé, les vérifications financières et de conformité ont mis en relief des faiblesses concernant la gestion administrative et financière dans les administrations publiques et les collectivités. Elles ont décelé, d’une part, des irrégularités administratives relevant des dysfonctionnements du contrôle interne et, d’autre part, des irrégularités financières. Les irrégularités administratives feront l’objet de vérifications de suivi des recommandations par le Bureau. Quant à celles financières, elles ont fait l’objet de transmission et de dénonciation aux autorités judiciaires. Et la direction générale du contentieux de l’état a été tenue en ampliation pour la défense des intérêts de l’état.

22 DOSSIERS AUX PROCUREURS- Le Vérificateur général informera qu’en 2021 sa structure a transmis 18 dossiers au président de la section des comptes de la Cour suprême. Elle a dénoncé 22 dossiers aux procureurs de la République près les tribunaux de grande instance de la Commune III du District de Bamako, de Kayes et de  Mopti, chargés des pôles économiques et financiers.  Selon lui, la section des comptes de la Cour suprême a communiqué par écrit que 4 dossiers ont été déférés à son parquet général, et les 14 autres ont fait l’objet d’examen par les chambres compétentes.

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du pôle économique et financier, a aussi rendu compte des suites judiciaires accordées aux 16 dénonciations reçues au titre de l’année 2021. Idem pour le Pôle économique et financier de Kayes qui a 5 dossiers pendant à son niveau, et pour celui de Mopti où il y a un seul dossier.

Faut-il noter que ces vérifications et évaluations de l’année 2021 sont largement inspirées des saisines. De 50 en 2020, les saisines reçues par le Bureau sont passées à 64 en 2021.

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2 COMMENTAIRES

  1. Il y a eu tellement de dossiers sans suite concernant le pauvre VGAL, alors à quand la cessation des cinémas et des fourberies quant à cette institution sans valeur. Une institution qui fonctionne à coup de milliards par an et qui donne des rapports n’aboutissant à rien de bon dans la gestion des institutions de l’état , quelle ignominie? Comment peut-on payer le fonctionnement d’une structure à coup de milliards par an sans résultat? Cela-là s’appelle du cinéma et des fourberies dans la gestion de la cité u Mali. Il faut arrêter ce cinéma très rapidement et réorienter cet argent vers les couches vulnérables de ce pays, nous espérons que cet appel sera entendu par les autorités de Malikoura. Il faut rapidement faire autres choses avec cet argent car le peuple souffre, souffre et souffre depuis la nuit des temps et aucun régime n’a jamais eu pitié de ce peuple, tous les régimes n’ont joué que cinéma et fourberies face au peuple, quelle indignité?

  2. Il y a eu tellement de dossiers sans suite concernant le pauvre VGAL, alors à quand la cessation des cinémas et des fourberies quant à cette institution sans valeur. Une institution qui fonctionne à coup de milliards par an et qui donne des rapports n’aboutissant à rien de bon dans la gestion des institutions de l’état , quelle ignominie? Comment peut-on payer le fonctionnement d’uns structure à coup de milliards par an sans résultat? Cela-là s’appelle du cinéma et des fourberies dans la gestion de la cité u Mali. Il faut arrêter ce cinéma très rapidement et réorienter cet argent vers les couches vulnérables de ce pays, nous espérons que cet appel sera entendu par les autorités de Malikoura.

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