Rapport du bureau du vérificateur général : L’Allemagne exige des poursuites judiciaires

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A la faveur des négociations gouvernementales germano-maliennes, la sempiternelle question de la lutte contre la corruption et la délinquance financière a plané sur les travaux. Que ce soit Dr. Reinhard Schwarzer, ambassadeur de la République fédérale de l’Allemagne au Mali ou que ce soit Mme Dr. Christine Bögemann-Hagedorn, responsable de la division de l’Afrique de l’ouest au ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, chef de la délégation allemande venue spécialement pour les négociations, le Mali doit donner des suites judiciaires au rapport du vérificateur général.

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Dans sa coopération bilatérale avec le Mali, l’Allemagne veut passer de l’approche projet à l’approche programme. Cette nouvelle démarche exige de l’Allemagne de s’engager dans un appui budgétaire macroéconomique et sectoriel. Mais, auparavant, l’Allemagne, par la voix de Mme Dr. Christine Bögemann-Hagedorn, a exigé, de la part du Mali, « le renforcement constant de sa lutte contre les malversations des fonds ». Selon le diplomate allemand, cela devient de plus en plus une exigence d’autant plus que le Bundestag, le parlement allemand ne croit plus à l’efficacité des aides budgétaires.

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Pour cela, elle a salué la démarche de transparence qui a consisté à publier le dernier rapport du bureau du vérificateur général. « Les constats de ce rapport constituent une préoccupation majeure de l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Mali, parce qu’ils touchent les secteurs prioritaires de développement dans lesquels ils interviennent », a-t-elle déclaré. Et pour cette raison, elle a estimé qu’ « il est essentiel que le Mali donne des suites judiciaires, politiques et structurelles au rapport ». Mieux, elle a souhaité que l’État malien discute régulièrement des suites judiciaires réservées au rapport avec les partenaires techniques et financiers dans les cadres de concertations appropriés.

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De son côté, l’ambassadeur allemand en poste à Bamako a indiqué que ces négociations marquent le premier pas d’orientation de la coopération allemande vers une aide budgétaire. Cependant, il estimé que cette aide ne pourra être efficace que si elle se réalise dans des conditions politiques d’un État de droit où les droits et les devoirs des uns et des autres sont pleinement respectés. Mieux, le diplomate allemand est persuadé que l’aide budgétaire n’est efficace que dans un État où celui qui enfreint la loi et les règles de bonne conduite est vraiment puni, indépendamment de son rang social ou professionnel. « C’est dans ce sens que nous soutenons pleinement l’effort de modernisation de l’État et de la fonction publique, de même que le renforcement de la lutte contre le gaspillage des deniers publics et la délinquance financière » a-t-il déclaré.

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Le diplomate allemand est on ne peut plus clair. Il vient d’emboîter le pas au président de la République ATT qui avait déclaré lors de la dernière rentrée judiciaire que seuls les menus fretins étaient en prison dans le cadre de la lutte contre la corruption. Selon lui, les gros poisons sont libres pour ne pas dire intouchables. On constate que mieux que tous les partenaires techniques du Mali, les allemand ont décrypté le message du président de la République du Mali qui avoue son impuissance à mener le combat contre la délinquance financière à bon port. Et l’Allemagne qui est parmi les grands partenaires financiers du Mali depuis les premières heures de la République se voit dans l’obligation de demander à nos autorités de gérer avec responsabilité les sous mis à leur disposition pour le développement du pays.

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Assane Koné

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