À propos d’un article intitulé «Lycée Nanaïssa Santara : La maîtresse du président de la république»

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Seydina Oumar Diarra de Info – Matin et le Pr Bassirou Minta mis en prison par le procureur Théra. 

Incroyable mais vrai: Seydina Oumar Diarra alias SOD, journaliste exerçant les fonctions de secrétaire de rédaction de notre confrère Info-Matin et le professeur de français au lycée Nanaïssa Santara , Bassirou Minta, ont été mis sous mandat de dépôt hier, jeudi 14 juin, aux environs de 20 heures, par le procureur Sombé Théra. Auparavant, la nouvelle de leur interpellation avait vite fait le tour des salles de rédaction de Bamako, en milieu de journée : Seydina Oumar Diarra a été convoqué par la Brigade de recherches (B.R) de la Gendarmerie nationale et conduit auprès de Sombé Théra, procureur de la Commune III.

Quand nous avons reçu l”information, nous nous sommes immédiatement transportés à la Brigade de recherches, contiguë à la prison centrale de la capitale. Nous avons trouvé sur les lieux le Directeur de publication de Info-Matin, Sambi Touré, par ailleurs Président de l”Association des éditeurs de la presse privée du Mali (l”ASSEP). Interrogé, Sambi Touré nous a déclaré : "Je n”ai pas tous les éléments, mais je pense que cette interpellation concerne un article signé par Seydina Oumar Diarra, il y a deux semaines et intitulé : Lycée Nanaïssa Santara : la maîtresse du Président de la République. Il s”agit d”un sujet de dissertation que SOD a même critiqué, suite à une plainte d”un parent d”élève de cet établissement".

Quelques minutes après, ce dernier est sorti d”un bureau, accompagné d”un gendarme et de deux avocats : Mes Mamadou Konaté et Moussa Kéïta. Ces deux conseils informent Sambi Touré qu”ils doivent se rendre chez le procureur du tribunal de la commune III, Sombé Théra. Nous les accompagnons au parquet. Il est environ 12 heures. Seydina Oumar Diarra et ses avocats sont immédiatement reçus par le magistrat debout. Ensuite, Me Konaté et son confrère seront éconduits par ce dernier, au prétexte que notre confrère est convoqué en qualité de témoin.

Mais, une dizaine de minutes après, Sombé Théra les fera appeller. Ils assisteront ainsi à l”interrogatoire de SOD jusqu”à 16h30. Entre temps nombreux sont les confrères qui ont envahi les lieux : Belco Tamboura de l”Observateur, Alexis Kalembry des Echos, Makan Koné de la Maison de la Presse, Sega Diabaté de l”URTEL, Diossé Traoré de FR 3, Almahady Cissé du Républicain, Fakara Faïnké de l”Orage, Abdramane Kéïta de Aurore, Labass Kéïta du Scorpion, Chérif Haïdara de Waati, Kassim Traoré de Klédu…

Dix minutes avant la sortie de SOD de chez le procureur, deux éléments de la Sécurité d”Etat ont amené le Professeur Bassirou Kassim Minta, qui avait donné le sujet de dissertation incriminé, publié par Info-Matin. Depuis 7 heures du matin, il était entre les mains des services de renseignement. Le pauvre enseignant a passé son interrogatoire, sans avocat s”il vous plait. Au finish, le procureur Théra qui a déclenché l’action publique a inculpé les deux hommes pour «offense au chef de l’Etat». A la grande surprise générale de nombreux confrères présents sur les lieux.

[Photo – Professeur Bassirou Kassim Minta – Copyright Maliweb]

Dans la mesure où la loi sur la presse et délits de presse a été volontairement ignoré par Sombé Théra. Ce dernier a préféré se rabattre sur le code de procédure pénale pour inculper notre confrère. Alors que l’article rédigé l’a été dans le cadre de la presse. Pourquoi donc Théra refuse de considérer SOD comme journaliste alors qu’il a bel et bien ce qualificatif à tous égards. Dans le cas d’espèce, il n’est pas un citoyen ordinaire mais bien un journaliste. On doit donc lui appliquer la loi sur la presse et délits de presse et non encore une fois, le code de procédure pénale.

Rappelons que l”article en question a été publié dans le n°2182 du 1er juin 2007 d”Info-Matin. L”auteur de l”article, SOD, y dénoncait le sujet de dissertation avant de conclure en ces termes : "la vérité, c”est que c”est une fiction presque romanesque, dont les personnages sont imaginaires même si, quelque part, cela heurte la morale, en ce sens que ça peut être comme une incitation implicite à la débauche des jeunes filles qui doivent craquer pour les mecs les plus " pimpants ".

Chahana Takiou

Lire l”article qui a envoyé SOD en prison >>>


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