Approvisionnement des villages en eau potable : La carte des forages manuels

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Alternative à faible coût, leur vocation passe de l’irrigation aux usages domestiques pour l’approvisionnement en eau de boisson en dehors de tout cadre institutionnel et normatif.

La question de la disponibilité de l’eau potable à moindre frais pour les populations a toujours été au cœur des préoccupations publiques. D’où la dotation de nombreux villages en forage. Les pouvoirs publics sont appuyés dans leurs efforts par des partenaires parmi lesquels des associations et organisations non gouvernementales oeuvrant dans le domaine. C’est le cas de l’Ong « Alliance Wash néerlandaise Mali » (DWA). Celle-ci a organisé jeudi à l’hôtel Nord-Sud un atelier sur la professionnalisation du secteur forage manuel qui avait pour thème : « Vers une meilleure connaissance des forages manuels pour l’approvisionnement en eau potable des petits villages en zone rurale ». Les travaux étaient coprésidés par Ousmane Touré, président du groupe Pivot eau, hygiène et assainissement, et Prosper Sapathy, représentant de l’Alliance Wash néerlandaise au Mali.

Les responsables de plusieurs autres Ong ont pris part à la rencontre. Dans la recherche de solutions alternatives à faible coût permettant d’améliorer le rythme de réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en milieu rural, l’organisation néerlandaise prévoit, dans le cadre de son programme d’intervention, de recourir aux forages manuels pour l’approvisionnement en eau potable des villages ruraux dépourvus de points d’eau modernes dans le cercle de Mopti, ont expliqué ses responsables. Dans cette perspective, un processus de formation et de professionnalisation d’entreprises locales sur les méthodes de forage manuel permettra de développer des compétences durables de proximité parfaitement adaptées au contexte du milieu. La mise en application des techniques de forage manuel fait suite à une étude qui a permis de cartographier les zones favorables à ce type de forage dans notre pays, dont la région de Mopti. Depuis 2009, l’Unicef et certains de ses partenaires (Pratica et Entreprise Works Vita) collaborent sur le développement d’une mallette pédagogique à l’intention des acteurs impliqués dans la professionnalisation du secteur du forage manuel dans 20 pays d’Afrique dont le Mali.

L’année dernière, dans le cadre de cette initiative, une cartographie des zones favorables aux forages manuels dans notre pays a été réalisée avec la collaboration de la direction nationale de l’Hydraulique et une équipe de consultants internationaux. Pratica, une Ong néerlandaise spécialisée dans les technologies à faible coût et partenaire technique de DWA, a confirmé la faisabilité des forages manuels dans la région de Mopti. En 2011, plus de 140 forages manuels ont ainsi été effectués dans cette région par des équipes de puisatiers formés par le Programme de compétitivité et de diversification agricole. 60% des forages sont utilisés pour l’irrigation et 40% pour l’approvisionnement en eau des privés. Un processus similaire de développement de forages manuels est en cours dans la région de Sikasso. Les responsables de l’Ong néerlandaise expliquent que, progressivement, la vocation des forages manuels passe de l’irrigation aux usages domestiques pour l’approvisionnement en eau de boisson en dehors de tout cadre institutionnel et normatif.

Prosper Zapathy a retracé le parcours, les objectifs et missions de « Alliance Wash néerlandaise ». Initiée par une soixantaine d’Ong néerlandaises de la société civile, elle possède une grande expérience dans des domaines de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Représentée chez nous par « Alliance Wash néerlandaise Mali », elle travaille avec plus d’une dizaine d’Ong locales partageant la même vision. « Cet atelier confirme le positionnement de notre organisation dans les missions qui doivent être les siennes à savoir le plaidoyer pour l’adoption de politiques et stratégies novatrices et la mise à l’échelle de technologies durables, technique faisable à moindre coût et acceptée par les bénéficiaires », a énoncé Ousmane Touré. Même si cette technique ne peut pas être une panacée sur toute l’étendue du territoire, elle est une alternative à moindre coût dans certaines parties du pays, a souligné le président du groupe Pivot eau, hygiène et assainissement. L’atelier s’est ainsi attaché à établir les bases de réflexion pour la professionnalisation du secteur forage manuel au Mali en associant l’ensemble des partenaires institutionnels, techniques et financiers.

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