Drogues et cigarettes : Le Nord Mali est le nœud routier de tous les trafics ; c’est une zone de trafic.

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A partir de la façade atlantique (Maroc, Mauritanie, Guinée-Bissau, Sénégal) la filière saharienne aboutit jusqu’en Egypte d’où la drogue remonte en Occident via le Liban.

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Le Nord Mali est une vaste chaîne opérationnelle qui découpe l’itinéraire en plusieurs secteurs contrôlés par des bandes différentes, rivales ou complices (ramifications mouvantes) auxquelles il faut payer droits de passages, frais de protection, et Tinzawatène est considéré comme leur site de dépotage. Le trafic génère d’énormes ressources dont le contrôle suscite conflits et confrontations (80 dollars/gr).

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En ce qui concerne les cigarettes, le trafic est quasi-nul à cause des mesures algériennes qui ont fixé le prix de la Marlboro au même niveau que les trafiquants.

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Le Gourma a également servi de zones de trafic de cigarettes à partir des ports de Lomé et de Cotonou. Là également le contrôle des axes et du trafic était en partie à la base de la confrontation sanglante Arabe/Kounta.

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A la lumière des points ci-dessus, nous devons prendre conscience que l’évolution internationale a abouti à une réévaluation de l’importance géopolitique de notre espace qui va de l’Atlantique à la Mer Rouge. Son rôle de point d’appui et de passerelle à la fois dans le domaine sécuritaire et la criminalité transnationale s’est accru. En effet par la position géographique, la situation socio-économique, le poids de l’Islam, la fragilité des structures étatiques, l’importance des trafics transfrontaliers, le potentiel de richesses naturelles, nous sommes de fait partie intégrante du nouveau champ de confrontation.

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Toutefois, même si certains facteurs internationaux apportent de nouvelles dimensions à la crise (en agissant comme des maladies opportunistes), nous ne devons pas les considérer comme causes premières d’instabilité au risque de nous retrouver dans des confrontations par procuration. Ils constituent plus une menace sécuritaire qu’ils ne sont des vecteurs d’un combat politico-religieux. Ce qui induit pour nous la double nécessité d’être à la fois dans un cadre de coopération internationale renforçant nos capacités opérationnelles pour surveiller, détecter et neutraliser les différents vecteurs tout en veillant à une réponse multiforme, concertée, proportionnée et collectivement maîtrisée.

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Il est important de ne pas oublier que nous sommes en présence d’un problème persistant, commun à plusieurs Etats, à dimensions multiples : sécurité, trafic, développement, démocratie et qui prospère (survit) dans un cadre de crise économique et de crise de l’Etat recoupant des inquiétudes identitaires et qui appelle une solution globale dans un cadre sous-régional.

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7 dec 2007

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