Escroquerie : Fin de règne d’un danger public

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Après la chute du tristement célèbre escroc Mamadou Sylla qui utilisait le nom du Président de la République et celui de l’Assemblée nationale pour des fins délictueuses, une autre star en passe de pulvériser tous les records en escroquerie s’est fait tomber dans les filets de la brigade de recherche du 4e arrondissement, le 23 novembre dernier. Au nombre de ses victimes, on compte plusieurs opérateurs économiques de la place dont Mama Dabitao.

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L’escroc a pour nom Adama Diallo, fils de Souleymane et de Mariame Diallo, né le 12 décembre 1974 à Bouaké en Côte d’Ivoire, se disant Ingénieur en marketing, domicilié à Hamdallaye, face à la société Razer chez lui-même. Depuis quelques années, cet homme sévit à Bamako avec la bénédiction d’une stratégie qui lui a merveilleusement réussi. Celle-ci consiste à acheter des matériels informatiques et autres objets de valeur contre un chèque payable à la Banque Internationale du Mali (BIM.SA).

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Sachant bien que son compte ne contient le moindre centime, il téléphone quelques heures à son fournisseur qu’il préfère payer la somme de la marchandise enlevée en espèces au lieu d’un paiement au guichet. La suite ? On peut déjà l’imaginer. L’escroc se morfond dans la nature sans laisser la moindre trace. Adama Diallo passe des mois en abusant des opérateurs économiques de la place jusqu’à la date du 23 novembre dernier date à laquelle il a été aperçu sur la rive droite par des employés de Mama Dabitao qui le cherchaient depuis quelque temps pour ses activités criminelles.

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Ces derniers se font épauler par des éléments de la brigade de recherche du 4e arrondissement. Sur le champ, l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula et ses éléments ont vite mis le poisson dans leur nasse. Sommairement interrogé, le suspect tente de minimiser la gravité des faits qui lui sont reprochés et se montre inflexible. Dracula informe son chef hiérarchique, le Commissaire divisionnaire de police Moumini Séry. Après avis de ce dernier, le policier et ses hommes ouvrent une enquête. C’est de là que les choses sérieuses commencent pour le délinquant.

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19 procès verbaux dans le dos de l’escroc

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Quelques minutes seulement après l’arrestation du nouveau recordman bamakois, la nouvelle fait le tour du district, occasionnant une ruée de victimes dans le bureau de Dracula. A commencer par le sieur Mama Dabitao. Les policiers en charge du sort de l’enfant de Bouaké croyaient que les victimes allaient se limiter à quelques-unes qui s’étaient spontanément présentées à leur commissariat. Mais, ils seront surpris lorsqu’ils ont constaté une marée de plaignants devant leur bureau. Après avoir enregistré les différents plaignants, l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia et ses éléments procèdent à une perquisition au domicile de l’escroc à ACI 2000. Cette opération a permis de découvrir plusieurs documents et souches de chèque remis aux différentes victimes. Celles qui n’avaient pas eu l’information, ont été vite alertées par la police via la BIM.SA où le compte de l’escroc enregistré à l’agence 219 sous le numéro 25114326801-70 était domicilié.

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Au moment où nous quittions la police, 19 plaignants avaient été auditionnés par les enquêteurs. Parmi eux, on peut citer : Cauris Informatique chez lequel Adama Diallo avait enlevé des ordinateurs d’une valeur de 750.000FCFA, Konaté Yahiya à travers les « Trois Fleuves » où il travaillait, à qui il doit 350.000FCFA, Micodist : des ordinateurs d’une valeur de 550.000FCFA, Technipho : des cartouches pour imprimante de 150.000FCFA, Mama Sangaré : des cartouches pour imprimante de 85.000FCFA, Imprimerie Ousmane Niankaté : des matériels bureautiques de 500.000FCFA, Afimex : deux ordinateurs de 1.376.000FCFA, Wacom Informatique : une imprimante de 525.000FCFA, Société Dabitao : des pneus de 705.000FCFA, Wagué : ciments et câbles de 391.000FCFA et Alimamy Doumbia : un salon complet (fauteuil) de 19 0.000FCFA.

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Mais le hic dans cette affaire, c’est que la BIM. SA dont le chéquier a été utilisé à des fins délictuelles, ne s’est pas donnée la peine de se présenter à la police à fortiori porter plainte contre l’escroc. Comment expliquer cette attitude peu compréhensible des argentiers de Bolibana ? En attendant, Adama Diallo a été mis à la disposition du tribunal de la Commune V qui s’occupera désormais de son sort. Affaire à suivre.

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O. BOUARE

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7 dec 2007

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