Conduite de la transition: recadrage d’une bavure diplomatique nigérienne

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Le jeudi 16 septembre 2021, la CEDEAO tenait, à Accra au Ghana, une conférence extraordinaire des chefs de l’État sur la situation dans notre pays et en République sœur de Guinée. À la suite de cette réunion, Hassan Massoudoum, ministre des Affaires étrangères du Niger, s’est prononcé en termes inamicaux et va-t-en-guerre contre notre pays qu’il accuse par procuration sur des rumeurs sur les antennes de RFI. Pour le chef de la diplomatie nigérienne « (…) l’évolution de la situation au Mali ne préjuge rien de bon, parce que les militaires marquent leur volonté lorsqu’ils disent que les élections ne sont pas leur priorité. Pour la CEDEAO, et cela a été réaffirmé : les élections, c’est notre priorité ». Et, le diplomate nigérien d’ajouter, ‘’en février 2022, les élections doivent avoir lieu, sinon nous allons associer l’ensemble de la communauté internationale aux sanctions contre les militaires maliens. Nous exigeons une feuille de route claire pour qu’on aille aux élections’’.

S’agissant toujours de notre pays, Hassan Massoudan annonce sur un ton comminatoire : «nous n’acceptons pas que, dans notre sous-région, des mercenaires viennent s’impliquer, viennent dégrader davantage la situation sécuritaire. Par conséquent, la CEDEAO condamne cette velléité du Mali de signer un accord avec cette société Wagner de mercenaires russes ».

Face à la diplomatie guerrière verbale, le gouvernement du Mali à travers le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, a jugé utile de recadrer la bavure concernant les bons usages diplomatiques. Lisez le communiqué.

 

COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT DU MALI

Suite aux déclarations du Ministre des Affaires Étrangères du Niger à l’issue de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue le 16 septembre 2021 à Accra, au Ghana, le Gouvernement de la République du Mali s’interroge sur les motivations réelles de cette sortie tout comme celle du Président Mohamed Bazoum en juillet dernier.

Dans la mesure où le Niger n’assume pas la Présidence en exercice de la CEDEAO, le Gouvernement de la République du Mali s’interroge à quel titre son ministre s’érige en porte- parole de l’Organisation dont les décisions et recommandations sont clairement énoncées dans le communique final du Sommet.

Le Gouvernement de la République du Mali condamne fermement et rejette ces propos inacceptables, inamicaux et condescendants de la part d’un responsable dont le pays a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali et qui dispose de canaux bilatéraux pour aborder l’ensemble des questions d’intérêt commun dans un esprit constructif.

S’agissant de la volonté prêtée aux Autorités maliennes d’engager des «mercenaires», le Gouvernement de la République du Mali s’étonne et s’interroge sur ces allégations basées uniquement sur des rumeurs et des articles de presse commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement de notre pays et de diabolisation de ses dirigeants.

Le Gouvernement de la République du Mali rappelle que dans l’accomplissement plein et total de sa souveraineté et dans le souci de préserver son intégrité territoriale et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, il ne permettra à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il doit solliciter ou pas.

Au regard de l’implication forte de l’ensemble de la communauté internationale aux côtés des pays du Sahel afin de lutter contre les nombreux défis auxquels ils sont confrontés, l’essentiel aujourd’hui est de conjuguer les efforts pour assurer véritablement le bien-être et la sécurité des populations du Sahel dans un esprit de cohésion et non pas s’appesantir sur des rumeurs.

En tout état de cause, le Gouvernement de la République du Mali, tout en déplorant vivement la position non concertée de notre organisation régionale contrairement aux usages diplomatiques et sur une question aussi grave touchant i la souveraineté d’un membre fondateur de la CEDEAO et un pays important dans la résolution de la crise sécuritaire au Sahel, reste disponible pour un dialogue franc et sincère à travers les canaux diplomatiques appropries.

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3 COMMENTAIRES

  1. Oui il faut dire Bazoum et non le Niger. Bazoumè et son ministre sont des idiots qui veulent faire plaisir à la France.

  2. Le moment est arrivé que le Mali prenne une sanction contre le Niger qui s’érige de plus en plus en défenseur de la position de la France dans la gestion de la sécurité au Mali. Le Mali a sa propre stratégie de sécurité nationale, dommage si le Niger est dépourvu de stratégie. Il est vivement demandé à Hassan de s’occuper de ses oignons. A bon entendeur Salut. Comme c’est la France qui a fait nommer Mohamed BAZOUM au poste de président du Niger, et non élire. Que le Niger cesse de se conduire en valet de la France, que BAZOUM sache que le Niger n’a pas de frontières avec la France.

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