Maison Centrale d’Arrêt de Bamako : Les couloirs de la mort

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Construite pour accueillir 400 détenus, la principale maison d’arrêt de Bamako "héberge" aujourd’hui plus de 1400 détenus.

L’hygiène des lieux, les conditions de restauration de ses infortunés, les questions de carrière du personnel, l’insécurité dans leur emploi demeurent de véritables casse-têtes.

Le surpeuplement et la gestion des structures pénitentiaires constitue une grande menace dans les prisons Maliennes.

Le cas de la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) est assez désolant.

Construite à l’origine pour 400 personnes, cette maison d’arrêt compte aujourd’hui, plus de 1400 locataires.

Ce service traverse une période difficile, tant au niveau de la gestion financière qu’administrative.

Et, les conditions de restauration sont des plus déplorables.

A titre d’exemple, alors que l’appui en frais de condiments s’élève à sept millions par trimestre, les détenus mangent du n’importe quoi.

Il y a également le prix des céréales et le crédit de fonctionnement qui frisent le ridicule.

Les textes prévoient (a déclaré un des agents de la structure) un crédit alimentaire de 85 F/jour et par détenu.

Ce taux a été ramené à 35 F/jour et par détenu.

La dépense alimentaire par jour s’élève à 490.000 F par jour.

En plus, les détenus vivent dans des conditions hygiéniques inhumaines.

Le détenu malade s’achète lui-même son médicament. A défaut, on lui offre (2) deux comprimés de nivaquine.

Quand aux pauvres surveillants, leur soit n’est pas meilleur.

Pour un oui ou un non, les agents sont enfermés dès qu’il y a évasion.

Les surveillants sont trimbalés devant la brigade d’investigation (BI) ou le camp I, alors qu’avec l’évasion d’un certain Johnson, (au temps du lieutenant Ahmadou Diarra), le régisseur a été la première personne à être mise aux arrêts.

De nombreux surveillants sont aussi mutés sur la base de simples rapports "confidentiels" établis par certains chefs.

 

Malick Camara

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