La citoyenneté démocratique ne s’improvise pas. Elle requiert une maturité qui découle d’une intelligence des règles démocratiques ainsi que d’un apprentissage du jeu démocratique.
Il est donc nécessaire pour les femmes dans une société qui ne leur fait pas la part belle d’entrer dans le champ du jeu démocratique avec un minimum d’expertise qui leur permet de peser sur leur propre destin et contribuer valablement à un développement harmonieux de la société. C’est dans cette logique que le ministère chargé des Relations avec les Institutions en partenariat avec les collectifs de femme, a organisé samedi à la Maison de la presse une Journée d’engagement citoyen à l’intention des femmes sous l’égide de deux grandes organisations faitières : la CAFO (Coordination des associations et ONG féminines) et la FENACOF (Fédération nationale des coordination des organisations de femmes). Le ministre chargé des Relations avec les Institutions, Abdoulaye Sall, en a présidé la cérémonie d’ouverture. C’était en présence des leaders des groupements et associations des femmes, de notabilités et nombre d’invités. La journée est le fruit d’un long travail, d’échange et de dialogue entre les collectifs des femmes et le ministère chargé des relations avec les Institutions. Ainsi, après la Journée d’engagement avec les jeunes, puis l’élaboration et la validation d’un plan d’action consensuel en octobre dernier, c’est au tour des Maliennes de s’engager.
Les femmes à travers 11 collectifs sont déterminées à faire chemin avec le département compétent pour une meilleure compréhension des institutions de la République. L’initiative est utile pour le réarmement institutionnel, citoyen, démocratique et républicain surtout quand on sait qu’après 20 ans de pratique démocratique dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la femme reste sous-informée, peu ou pas du tout formée ou représentée dans les instances de décision malgré les efforts énormes consentis par elles-mêmes, les Etats ainsi que les partenaires au développement. En prenant la décision souveraine, citoyenne, démocratique et républicaines de s’engager les Maliennes entendent inverser ces tendances. Cet engagement des femmes pour une meilleure connaissance des Institutions de la République ainsi que des règles du jeu démocratique, prouvent que pour construire la démocratie il faut certes des lois, mais encore plus, des femmes et des hommes conscients de leurs droits et devoirs pour passer de leur statut de personne humaine à celui de citoyen. Dans cette perspective, la mission ainsi que les attributions conférées au ministère chargé des Relations avec les Institutions (c’est-à-dire la prise de toutes mesures tendant à faire connaitre les institutions de la République notamment en milieu jeunes, scolaires et universitaires), constituent une opportunité pour les Maliennes. Celles-ci peuvent forger leur opinion et surtout pouvoir l’exprimer par tous les moyens pour compter.
Moussa Touré, le coordinateur général des chefs de quartier du district de Bamako, a salué une initiative qu’il décrit comme une opportunité pour les femmes de mieux connaître les institutions. « S’il est avéré que les femmes constituent plus de la moitié de la population malienne, que la femme est la clé de voûte de la famille. S’il est également vrai que la famille est l’institution originelle fondamentale de la société, il s’impose à nous de façon indéniable qu’instruire les femmes, c’est gagner, relever le défi de la démocratisation, de la décentralisation de la promotion et du développement de la citoyenneté dans notre pays », a-t-il analysé. Le ministre Abdoulaye Sall a, pour sa part, longuement parlé des Institutions et de la nécessité pour les femmes d’en avoir une meilleure connaissance. Une meilleure compréhension des Institutions par les femmes et les jeunes permettra de consolider la démocratie dans notre pays, a-t-il souligné. Pour les femmes, ce nouveau partenariat permettra certainement de corriger un déficit d’information, de sensibilisation et de formation. Ce partenariat permettra également aux Maliennes d’être plus mobilisées et prêtes à jouer leur rôle dans la consolidation de la démocratie ainsi que le développement de notre pays.
