Sortie de crise au Mali : Les propositions de Me Malick Coulibaly !

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Je m’incline pieusement devant la mémoire des victimes, prie pour le repos de leurs âmes, présente mes condoléances les plus attristées aux familles et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Je condamne fermement les violences d’où qu’elles viennent.

Chers compatriotes,

La vie d’une nation est faite de haut et de bas. La nôtre vit des heures sombres sinon périlleuses. Pour cette raison, seul le Mali doit compter. Ensemble, nous avons un passé à préserver  et un présent à faire face. Le passé d’une nation qui sort des âges et qui ne peut, aux yeux du monde, manquer de ressorts pour juguler une crise quelle que soit son ampleur.
Le présent d’une nation au bord du précipice sous assistance d’une communauté internationale toute aussi impuissante.
Pour juguler la crise; maintes initiatives de dialogue ont éclos. La mission de la CEDEAO qui suscitait  beaucoup d’espoirs n’a point été couronnée de succès notable. Les différentes initiatives se heurtent à l’intransigeance du Mouvement M5-RFP à obtenir la démission du Président de la République et la ligne rouge tracée par la médiation elle même à savoir l’intangibilité du mandat en cours du Président de la République.

Aujourd’hui, le monde entier nous observe et s’inquiète de la tension politique persistante. L’écrasante majorité de la population retient son souffle. Les institutions sont à l’arrêt. Les manifestations se sont soldées par des pertes déplorables en vies humaines et des dégâts matériels importants. Il urge de trouver un compromis politique dynamique.

Sans prétention aucune, l’apprenti juriste pénaliste propose des pistes de solutions davantage destinées à alimenter la réflexion qu’à servir de panacée.

Ces propositions concilient le respect dû à la Constitution et aux institutions et l’indispensable changement de cap pour préserver notre pays. Elles requièrent des acteurs politiques des concessions parfois douloureuses.

  1. Sur la démission du Président de la République

Il est possible de rapprocher les positions en écourtant le mandat du Président plutôt qu’une démission immédiate. Le Président de la République peut consentir à quitter ses fonctions au 31 décembre 2021 en passant le pouvoir au Président élu à la suite d’un processus électoral crédible et transparent.

  1. Sur la nomination des nouveaux membres de la Cour

Pour le quota réservé au Président de l’Assemblée nationale, un Comité de sages composé des anciens Chefs d’Etat et des 3 leaders religieux (HCIM, Eglise catholique et Eglise protestante)  sera chargé de proposer au Président actuel de l’Assemblée nationale les 3 conseillers après une large consultation de la société civile, de l’Université et du Barreau.

Pour le quota du Président de la République, le Comité des sages proposera 6 noms et il appartiendra au Président de la République de nommer 3.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature désignera les 3 conseillers conformément à la pratique observée.

  1. Sur le sort de l’Assemblée nationale

Le “mensonge” de la Cour constitutionnelle prime sur la vérité des urnes comme le suggèrent les dispositions de l’article 94 alinéa 1 de la Constitution:

Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes les personnes physiques et morales“. Ainsi, amener la Cour à se dédire à la faveur de son remembrement  est à éviter à tout prix. Dès lors, de deux choses l’une: soit à la faveur d’un compromis, les députés contestés acceptent de démissionner et il est procédé dans les plus brefs délais à des législatives partielles dans les circonscriptions concernées; soit la dissolution de l’Assemblée nationale s’impose. Cette dissolution pourra intervenir en septembre 2021 le temps d’inclure les nouvelles créations administratives et réunir les conditions sécuritaires et logistiques. Il sera possible alors de coupler les législatives et la présidentielle. Il faut relever que l’alignement des mandats des Députés et du Président de la République n’est point indifférent.

  1. sur le Gouvernement

Un Gouvernement consensuel de mission peut être formé dans les sillons des recommandations du DNI.

  1. Sur la refondation de l’Etat

Il convient de tirer les leçons de vingt-huit années de pratique démocratique. Le pas vers la quatrième république peut être franchi allègrement une fois le nouveau Président de la République et la nouvelle Assemblée entreront en fonction. La révision constitutionnelle sera la plus inclusive possible.

Dieu nous confère la sagesse de percevoir ce qui est bon pour notre pays; le courage de le défendre et la volonté de le mettre en œuvre.

Maître Malick Coulibaly ancien ministre de la justice garde des sceaux.

Bamako, le 21 juillet 2020  

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11 COMMENTAIRES

  1. PEUT ÊTRE SANS LE SAVOIR, A QUELQUES DÉTAILS PRES Me REJOINT LE M5. CAR DE PRIME A BORD EN FAISANT CES PROPOSITIONS (SURTOUT CELLE RELATIVE A “L’ECOURTEMENT” DU MANDAT D’IBK) IL RECONNAÎT IMPLICITEMENT QU’IBK N’EN PEUT PLUS. SEULEMENT POUR VRAIMENT REFONDER LE MALI, IL NOUS FAUT PRENDRE LE TEMPS ( DÉC 2021 EST TROP COURT) POUR METTRE LES BASE DU MALI NOUVEAU, DONC LE MEMORANDUM DU M5 (TRANSITION JUSQU’EN 2023 EST LA MEILLEURE SOLUTION. AUSSI, COMME LES DÉPUTÉS CONTESTÉS (A L’IMAGE DE SON PSEUDO-PRÉSIDENT DE L’AN “MOUSSA-BESSE”), IL FAUT ALLER A LA DISSOLUTION DE CETTE INSTITUTION. TRÈS BIEN VU POUR LA COURS CONSTITUTIONNELLE. ET BIEN SURE AVEC UNE REFONDATION DE L’ETAT, IL Y AURAIT FORCEMENT CHANGEMENT DE REPUBLIQUE LA 4e. MERCI Me, LES GENS VOUS DISENT HONNÊTE ET JUSTE, QUE DIEU VOUS GARDE, VOUS ET VOS SEMBLABLES POUR QUE LE MALI PUISSE S’EN SORTIR. APPROCHEZ-VOUS DE ZOUMZNA SACKO. LUI PRESIDENT ET TOI PM, LE MALI BOUGERA CERTAINEMENT…

  2. Malick tu n’aurais pas du parlé, puisque dans le coeur des maliens tu es l’un des meilleurs premier-mistrables après le départ d’IBK.

    • Ta logique est très drôle !

      Pour ne pas se voir refuser le poste de premier-ministre, Malick Coulibaly n’aurait pas dû contribuer au débat public par des propositions de sortie de crise, dis-tu !

      Ne pas s’exprimer parce qu’on est l’un des “meilleurs premier-mistrables après le départ d’IBK” et au final ne pas être nommé pendant ou après IBK, cette façon opportuniste d’envisager les choses ne fait pas avancer la démocratie malienne.

      Si on est actuellement au Mali dans le trou, c’est justement parce que des hauts cadres et des hautes personnalités politiques ne se sont pas exprimés suffisamment de manière publique et précoce pour alerter ou avancer des propositions constructives.

  3. ERRATUM ;

    ” … Cette dissolution pourra intervenir en septembre 2021 le temps d’inclure les nouvelles créations administratives et réunir les conditions sécuritaires et logistiques. Il sera possible alors de coupler les législatives et la présidentielle… ” … ///…

    :
    S’il n’y a pas d’autre alternative… Pourquoi pas… ?!

    Je suis sidéré de voir qu’on n’ait pas pu achever le Redécoupage administratif initié par le Président ATT.
    Le Gouvernement avait prévu que des élections partielles auraient lieu, quand les Nouvelles Régions administratives créées, seront opérationnelles.
    L’ennui, c’est qu’avec le Régime IBK, on ne sait pas quand ces Nouvelles Régions administratives réées non encore opérationnelles, seront opérationnelles… ?
    Son Administration traine les pieds pour leur mise en œuvre…

    Le Président IBK pourrait bien finir son mandat en 2023 sans jamais avoir opérationnalisé ces nouvelles Régions créées pas son Prédécesseur…, ça a l’air d’être le cadet de ses soucis.

    Je dis ça, parce que, des Elus locaux, des Associations de la Société Civile et les Populations de ces nouvelles Régions, ont tout essayé pour attirer l’attention du Président sur le sujet.
    Rien n’y fit…, pas même leurs nombreuses manifestations à travers le pays.
    Le Président IBK les a eus à l’usure… Comme il pourrait avoir le M5-RFP aussi à l’usure.
    Les Populations des nouvelles Régions n’en parlent même plus.
    Pour autant, ça ne veut pas dire que les Habitants de ces nouvelles Régions non encore opérationnelles, auraient renoncé.
    Sans doute, fondent-ils leurs espoirs en le Prochain Président, au terme du mandat de IBK… ???

    Vivement le Mali pour nous tous.

  4. ” … Cette dissolution pourra intervenir en septembre 2021 le temps d’inclure les nouvelles créations administratives et réunir les conditions sécuritaires et logistiques. Il sera possible alors de coupler les législatives et la présidentielle… ” … ///…

    :
    S’il n’y a pas d’autre alternative… Pourquoi pas… ?!

    Je suis sidéré de voir qu’on n’ait pas pu achever le Redécoupage administratif initié par le Président ATT.
    Le Gouvernement avait prévu que des élections partielles auraient lieu, quand les Nouvelles Régions administratives créées, seront opérationnelles.
    L’ennui, c’est qu’avec le Régime IBK, on ne sait pas quand ces Nouvelles Régions administratives réées non encore opérationnelles, seront opérationnelles… ?
    Son Administration traine les pieds pour leur mise en œuvre…

    Le Président IBK pourrait bien finir son mandat en 2023 sans jamais avoir opérationnalisé ces nouvelles Régions créées pas son Prédécesseur…, ça a l’air d’être le cadet de ses soucis.

    Je dis ça, parce que, des Elus locaux, des Associations de la Société Civile et les Populations de ces nouvelles Régions, ont tout essayé pour attirer l’attention du Président sur le sujet.
    Rien n’y fit…, pas même leurs nombreuses manifestations à travers le pays.
    Le Président IBK les a eus à l’usure… Comme il pourrait avoir le M5-RFP aussi à l’usure.
    Les Populations des nouvelles Régions n’en parlent même.
    Pour autant, ça ne veut pas dire que les Habitants de ces nouvelles Régions non encore opérationnelles, auraient renoncé.
    Sans doute, fondent-ils leurs espoirs en le Prochain Président, au terme du mandat de IBK… ???

    Vivement le Mali pour nous tous.

  5. Je suis content d’écouter les hommes qui ont montré une autre façon de se comporter dans le Mali dominé par l’esprit de gain facile. Je respecte beaucoup ce Monsieur à la différence de beaucoup qui ont les mains sur leurs poitrines pour scander leur patriotisme mais qui n’ont jamais laissé de bonnes traces là où ils sont passés. Je ne comprends cependant une chose: y a t-il une raison valable pour le le président d’écouter son mandant, autre que la demande d’une partie du peuple de démissionner? Sinon écouter le mandat du président serait un précédent tout aussi fâcheux qu’amener la cour constitutionnelle à se dédire. C’est ce que je pense. Encore une fois, je respecte beaucoup Monsieur Malick COULIBALY pour son honnêteté intrinsèque. quand un homme honnête parle, on sait que la poursuite d’aucun intérêt sordide n’est cachée dans son message. C’est ce qui est important.

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  6. Mon cher Malick, ils n’accepteront pas , je parle bien de la mouvance résidentielle , le partage de gain , mais ils se trompent du peuple malien , ils vont tout perdre inchallah si la sagesse ne guide pas IBK et famille , le pouvoir est trop bon et l’histoire les jugera. Le pouvoir de Moussa Traoré était plus solide que celui d’IBK , mais je crois qu’il a plié bagage face au peuple malien soudé et déterminé,la crise actuelle est une crise sociale et non religieuse, les gens souffrent trop , rien ne marche pour les privés, plus de travail, les ONG et les entreprises se ferment tous les jours, plus d’emploi pour les jeunes, aucun secteur de développement n’est épargné par la mauvaise gouvernance d’IBK, du jamais vue dans l’histoire du Mali, , Tes prédécesseurs t’observent

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