Vie de famille : Le Blues des « Sans Mari »

0

Elles sont nombreuses, ces femmes, à attendre le prince charmant. Mais hélas, il ne se présente jamais

La famille, le foyer dans les communautés maliennes se battit autour de la femme. Tout le monde est d”accord que la sécurité familiale, la stabilité de la vie conjugale dépend en premier lieu de l”épouse. La sagesse bambara ne dit-elle pas que : « dou bè mousso dé bolo » (la maison est entre les mains de la femme).La jeune fille, la femme malienne est éduquée dans ce sens. Elle est convaincue de son influence occulte sur le destin de son mari et de ses enfants. Chaque femme au Mali est consciente que " son mari l”attend quelque part" pour fonder un foyer.

Cependant, ce bonheur tant recherché par les femmes n”est pas toujours au bout de l”espérance. Certaines sont depuis belle lurette à la quête incessante de cette joie de vivre. Le calvaire moral que vivent ces dames est inqualifiable. Les célibataires endurcies sont victimes de toutes sortes de brimades de la part de leurs proches et de la société. Toutes celles qui restent trop longtemps sans mari mérite son sort parce qu”elles portent la poisse.

MARGINALISÉES :

Les femmes non mariées sont marginalisées. Les préjugés qui les accablent sont nombreux. Elles sont accusées très souvent à tort de mœurs légères ou d”attirer les malheurs sur leur conjoint. Ces épouses sont indexées comme des << muso téré djougou >>. Paradoxalement il se trouve que qu”un grand nombre de femmes célibataires se révèlent exigeantes sur le choix de leur mari. Alors les soupirants éconduits ont beau jeu de faire paraître leurs anciennes copines pour des prétentieuses à la recherche d”une partie riche. Auparavant, il y avait peu de femmes célibataires. Ce n”est plus le cas de nos jours. Le nombre croît de façon exponentielle. Le problème se situe à deux niveaux. Les hommes de notre temps sautent le pas du mariage assez tard. Par ailleurs, le pourcentage élevé de femmes qui constituent 51 % de la population malienne, est un facteur non négligeable dans la tergiversation des hommes à convoler en justes noces.

En entendant de résoudre le casse-tête de la problématique du mariage, les malheureuses subissent les moqueries. A 35 ans, Oumou Diarra, ménagère, n”est toujours pas mariée. Elle affirme que l”atmosphère de la maison est irrespirable pour elle. Les belles sœurs qui partagent le même habitat paternel, lui rendent la vie difficile sous le regard indifférent de leurs maris, ses frères. Oumou explique qu”ils ont perdu très tôt leurs parents. C”est elle qui a élevé ses petits frères après la disparition des parents. "Mes frères me doivent tout." soutient-t-elle, en larmes.

Mais, malheureusement, ils ne sont plus reconnaissants. "Quand un conflit éclate entre mes belles sœurs et moi, mes frères se rangent toujours du côté de leurs épouses. Je ne jouis d”aucun respect à cause de mon célibat. Mes frères ne me tolèrent plus. Ils me disent d”aller chercher un foyer. Ils veulent vivre en paix avec leurs femmes" déplore t-elle. La malchanceuse Oumou, ne croit plus aux recettes des marabouts et des féticheurs. Elle a tout essayé en vain. Elle a dépensé toute sa fortune. Maintenant elle s”en remet à Dieu." J”espère toujours avoir un mari à condition qu”il soit religieux et respectable", conclut notre interlocutrice.

COMME UNE OPPORTUNISTE :

Le cas de Awa Keïta est tout autre. La vie lui a offert tout ce qu”elle veut, sauf un mari. Mère d”un garçon de 22 ans, elle est cadre dans une grande entreprise de la place. Malgré l”opulence dans laquelle elle baigne, Awa Keïta n”a qu”un souci : se trouver un mari. Elle nous avoue qu”elle a peut être eu tort de privilégier sa carrière. " A l”époque, le mariage ne m”intéressait pas. J”ai cru qu”avec la fortune je pouvais tout avoir. Vous voyez combien, je me suis trompée" confesse t-elle.

Le comble de l”humiliation est qu”à un certain moment, sa mère refusait tous les cadeaux que sa fille lui offrait, sous prétexte qu”Awa "refuse de se marier". Il a fallu l”intervention du chef de leur quartier et l”imam de leur mosquée pour convaincre sa mère que la célibataire vit son destin. " Je regrette amèrement de n”avoir pas accordé assez d”importance au mariage quand j”étais plus jeune. Par ma faute mon fils a grandi sans père, et ma mère que j”aime le plus au monde me voit comme une opportuniste" soupire la vaillante célibataire.

Le cas de Salimata Traoré est dramatique. Durant ses 45 ans de vie, elle n”a jamais eu de prétendant au mariage." Personne ne me considère. On m”adresse la parole juste pour se moquer de moi. On me traite d”être possédée par les esprits maléfiques" dit notre interlocutrice. Dans sa quête de conjoint, elle aussi a dépensé tout son or et son argent. Sans succès.

Les hommes ne croient pas le plus souvent à la malchance des femmes sans maris. Beaucoup soutiennent que ces dames n”ont jamais eu le souci de décrocher un époux. Elles cherchent plutôt la romance et surtout l”argent. Ainsi selon Kalilou Diabaté, la femme, quelque soit sa catégorie, ne manque pas de prétendant. Mais, elles choisissent leur genre dans le lot qui se présente. Donc si certaines ne trouvent pas l”homme idéal ce n”est la faute à personne. " Elle n”ont qu”a s”en prendre à elles mêmes." dit-il avec fureur. Le sieur Diabaté continue, en mettant en garde ses sœurs : les femmes doivent faire énormément attention. Car au delà de 30 ans, il leur sera difficile de trouver un mari.

Dans le Mali actuel, les fatalistes sont encore légion. Ils estiment que nul ne se battre contre le destin. C”est peut être la volonté d”Allah qui impose à ces dames de vivre seules. "L”homme propose, Dieu décide" dit-on. De ce fait, nul n”a le droit de juger son prochain. Chacun suit le chemin tracé par le Tout Puissant. Il n”est pas étonnant de voir les "sans mari "se réfugier dans la prière, pour hâter la venue du conjoint providentiel.

Mariam A. TRAORÉ



Complexes : comment s”en sortir ?

Personne n”est jamais complètement satisfait de son physique, de ses compétences ou de ses capacités. Normal, la perfection n”existe pas. C”est le décalage entre nos souhaits et la réalité qui crée nos complexes. Pour éviter que ces derniers nous gâchent la vie, apprenons à vivre avec.

Les " vrais " complexes
Pour Pascale de Lomas, consultante en développement personnel et auteur de " Dé-com-ple-xez ! ", " les vrais complexes sont le résultat d”un traumatisme remontant le plus souvent à la prime enfance. L”objet du complexe est le symbole d”un mal-être plus profond et ancré depuis longtemps ".

Exprimez-les ! : La première chose à faire est d”en parler autour de soi pour " dégonfler " l”abcès. " Exprimer notre mal-être de vive voix permet de redonner un contexte au complexe " explique Pascale de Lomas. Et n”hésitez pas à consulter un psychologue ou un psychiatre.

Ne compensez pas: C”est-à-dire ne développez pas, par exemple, uniquement vos capacités intellectuelles, ne vous investissez pas totalement dans votre travail, même si en soi, la démarche peut vous permettre de recouvrer un niveau d”estime de soi acceptable. Le danger est de souffrir de grandes carences, notamment affectives, et cela ne résoudra pas votre problème.

Les petits complexes qui nous concernent tous: Avoir des complexes c”est naturel et même plutôt sain. Imaginez-vous sans aucun défaut, vous seriez alors une créature inhumaine, non ?

Relativisez: Apprenez à dédramatiser vos complexes et surtout à reconnaître vos qualités.
Concernant votre physique, faites le deuil de vos rêves irréalistes. Acceptez de ne pas ressembler à un top model, vous n”êtes pas la seule femme dans ce cas.

Professionnellement, revoyez à la baisse vos ambitions démesurées et demandez vous pourquoi vous avez mis la barre aussi haut. Est-ce réellement votre souhait ou celui de vos parents ?

Acceptez les compliments: Écoutez les autres. Quand ils vous complimentent, ils ne cherchent pas forcément à vous faire plaisir ou à vous rassurer, ils expriment ce qu”ils pensent.

Listez vos qualités: Portez un regard global sur vous, ne vous focalisez pas uniquement sur vos défauts.
Arrêtez de vous dénigrer, comptabilisez plutôt vos réussites au lieu de retenir que vos échecs.

—————-

La cohabitation en harmonie

Il y a des règles qui régissent la vie en communauté. Respecter ces règles de bonne conduite permet d’éviter des heurts. Il faut savoir désamorcer à temps pour qu’une atmosphère d’absurde hostilité ne règne.

Certes, la grande camaraderie n’est pas obligatoire, mais le respect est impératif. Si fumer est un droit, la politesse la plus élémentaire est d’éviter d’imposer aux autres un tabagisme passif. Il est recommandé de s’abstenir de fumer pendant les réunions, dans les salles d’attente.

Le respect est de rigueur sur le lieu de travail. Même ces collègues qui nous sont les moins sympathiques ont droit au respect. Les nuisances sont assez difficiles à supporter. Le bruit fait partie des nuisances. Les éclats de rire, le bruit des portes, les manifestations insensées, les communications privées au téléphone doivent être très brèves.
Un petit souvenir personnel installé discrètement sur le lieu de travail peut embellir l’espace, mais, il faut éviter de transformer son bureau en galerie d’effets personnels.

L’écran de l’ordinateur du bureau n’est pas fait pour recevoir les photos de nos croisières. Cela met en péril la bonne image de l’entreprise. Il faut être sobre.

Ne vous rendez pas insupportable par les plaisanteries de mauvais goût, les moqueries et les commentair.es désobligeants à l’encontre de ceux que vous jugez différents. Évitez donc d’ériger la différence en inégalité.

Assitan COULIBALY
L”Essor du 27 juillet 2007


Commentaires via Facebook :