La Côte d’Ivoire, championne de la croissance africaine

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La Côte d’Ivoire, championne de la croissance africaine
La Côte d’Ivoire, championne de la croissance africaine

La Cote d’Ivoire devrait connaître en 2016 une croissance de 8,5%. Les investisseurs saluent les multiples réformes engagées par le pays, dans une Afrique francophone qui réaffiche les meilleures performances.

Selon le dernier rapport semestriel « Perspectives économiques mondiales » de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire devrait connaître cette année une croissance de 8,5%, après une croissance annuelle de 9,3% sur la période 2012-2015. Il s’agirait de la plus forte croissance du continent, devant celle prévue pour la Tanzanie (7,2%) qui se classe deuxième. L’année 2016 serait ainsi la cinquième année consécutive de forte croissance. Sur cette période quinquennale, elle s’établerait à 9,2 % en moyenne et serait ainsi la plus élevée du continent, légèrement devant celle de l’Éthiopie (9,1 %) qui devrait ralentir à 7,1 % cette année.

Toutefois, la performance réalisée par la Côte d’Ivoire revêt une ampleur plus importante, compte tenu de son niveau de développement déjà bien supérieur à celui de l’Éthiopie (le PIB par habitant était de de 1.400 dollars fin 2015, contre 620 dollars). Au passage, rappelons que la Côte d’Ivoire est un pays de 24 millions d’habitants, légèrement plus grand que l’Italie et un tiers plus vaste que le Royaume-Uni. Et ce, contrairement à ce qu’indique la majorité de cartes géographiques, basées sur la projection de Mercator qui le représente comme étant deux à trois fois plus petit.

Un pays réformateur et attractif

Dès la fin de la grave crise politique des années 2000, la Côte d’Ivoire s’est engagée dans de profondes réformes économiques visant à mettre en place un environnement favorable à l’investissement. Avec pour objectif de devenir un pays émergent vers 2020, de nombreuses mesures ont été prises afin de faciliter, sécuriser et mieux encadrer les investissements, qu’ils soient étrangers ou non : mise en place d’un nouveau code des investissements dès 2012, d’un guichet unique de création d’entreprises, d’une plateforme d’échanges pour centraliser les appuis des partenaires au développement de l’environnement des affaires… Le tout, en veillant à maintenir une faible pression fiscale, de l’ordre de 16,7 % du PIB pour l’année 2016 (soit légèrement moindre que le minimum de 17 % prévu pour les pays de l’UEMOA).

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Entre ses éditions 2012 et 2016, la Côte d’Ivoire a ainsi fait un bond de 25 places au classement Doing Business de la Banque mondiale, passant de la 167e à la 142e place. À première vue, cela peut encore paraître insuffisant, mais il convient là de préciser que des pays comme le Nigéria (première économie africaine) et l’Angola (5e économie, et lusophone) se classent respectivement à la 169e et à la 181e place. Par ailleurs, la Côte d’Ivoire vient d’être désignée économie subsaharienne la plus attractive pour les investissements, par le rapport 2015 du Nielsen Africa Prospects Indicateurs (API). Elle devance le Kenya et le Nigéria, qui passe de la première à la quatrième position.

Les réformes accomplies par le pays, son économie diversifiée, les inquiétudes concernant un certain nombre de pays fortement dépendants de leurs ressources naturelles, ou encore sa monnaie particulièrement stable (à la différence de bon nombre de pays africains) expliquent ce regain manifeste d’attractivité. Enfin, le pays n’oublie pas d’investir massivement dans l’éducation et la formation, qui pèseront cette année pour près de 22 % du budget national (+18 % sur un an).

L’Afrique francophone réaffirme son leadership

Toujours selon ce même rapport, cinq des dix meilleures performances continentales pour l’année 2016 devraient être réalisées par des pays francophones (5 sur 10 en 2015, et 6 sur 10 en 2014). Avec une prévision de 6,6 %, le Sénégal se classerait 5e, talonnant le Rwanda, anglophone (6,8 %), et devançant 3 autres pays francophones : Djibouti (6,5 %), la République démocratique du Congo (RDC, 6,3 %) et le Cameroun (6,0 %).

À l’instar de la Côte d’Ivoire, les performances réalisées par le Cameroun (1 250 dollars/hab.) ou encore par le Sénégal (910 dollars) méritent davantage d’attention compte tenu de leur niveau de développement plus élevé que celui de la majorité de pays subsahariens, dont le Rwanda (700 dollars/hab.) et la Tanzanie (860 dollars). Enfin, cinq autres pays francophones devraient connaitre une croissance supérieure à 5 %, comme le Mali (5,3 %, après 5,5 % en 2015) et le Bénin (5,5 %, après 5,2 % l’année dernière).

Plus globalement, l’Afrique subsaharienne francophone devrait à nouveau arriver en tête de la croissance africaine pour la troisième année consécutive et la quatrième fois en cinq ans. Cet ensemble avait réalisé une croissance globale annuelle de 5,1 % en moyenne sur la période 2012-2015 (et même de 5,6 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale). La moyenne avait été de 3,7 % pour l’Afrique subsaharienne anglophone (Rwanda et Éthiopie inclus).

Grâce aux différents programmes de diversification en cours (“Plan stratégique Gabon émergent”, “Cameroun émergence 2035″…), la majorité des pays francophones producteurs de pétrole et de minerais devraient continuer à mieux résister à l’effondrement des cours des matières premières. Après une croissance de 4 % en 2015 pour le Gabon, de 6,2 % pour le Cameroun et de 7,7 % pour la RDC, ces pays devraient atteindre respectivement des taux de 3,9 %, 6,0 % et 6,3 %.

Pour sa part, le Congo devrait afficher 3,8 %. Cela est également valable pour l’Algérie, plus au nord (3,4 %). Ailleurs sur le continent, la croissance devrait se situer à 0,8 % pour le Nigéria (2,7 % en 2015), 0,9 % pour l’Angola (2,8 % en 2015) et à 3,4 % pour la Zambie (3,6 % en 2015). L’Afrique du Sud, encore assez dépendante de ses industries minières, devrait afficher 0,6 % (1,3 % en 2015).

Une France insuffisamment présente

Avec cette Afrique francophone en pleine croissance, s’étendant sur 14 millions de km2 (3,1 fois l’Union européenne) et regroupant 370 millions d’habitants, la France n’a réalisé que 3,7 % de son commerce extérieur en 2014, et seulement 1,1 % avec sa partie subsaharienne. Pour cette dernière, qui ne s’arrête pas à la zone CFA, la Chine est désormais le premier fournisseur, devant la France (part de marché de 13,6 % contre 9,7 %).

Notre pays brille par ailleurs par son absence dans le désormais plus grand pays francophone du monde, la RDC (74 millions d’habitants, part de marché de 3 %) et vient d’être dépassé par le Maroc en tant que premier investisseur étranger en Côte d’Ivoire en 2015…

Ilyes Zouari est secrétaire adjoint de la revue « Population & Avenir »

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr

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3 COMMENTAIRES

  1. L’auteur de cet article dit que la Côte d’Ivoire est beaucoup plus développée que l’Ethiopie; parce que le PIB de la Côte d’ivoire en 2015 est 1400 dollars alors que celui de l’Ethiopie en serait de l’ordre de 620. Il ne faut pas oublier que l’Ethiopie a plus de 100 millions d’habitants; il y a 30 millions d’étudiants en 2016 de l’école primaire jusqu’à l’université. C’est-à-dire que la population estudiantine éthiopienne est plus nombreuse que la population ivoirienne dans son ensemble.
    Cela dit, je crois que nous autres Africains devrions rejeter le PIB comme critère de développement. C’est trompeur. Le vrai critère de développement, ce n’est pas le PIB, c’est la capacité d’une économie de résister aux aléas naturels et à la conjecture internationale et de continuer de croître.C’est pour cela qu’il faut considérer l’Afrique du Sud, et non le Nigeria, comme la première économie de l’Afrique. Le PIB peut augmenter de façon exponentielle du jour au lendemain; mais il peut aussi se fondre comme le neige sous le soleil. .
    De ce point de vue, la spécificité de l’Ethiopie durant ces quinze dernières années, c’est que sa croissance à 10% jusqu’en 2015 et 8.5% en 2016 a été endogène; elle n’a pas été tirée par les exportations des matières premières puisqu’elle en est dépourvue. De plus, elle subit de la détérioration des termes de l’échange, c’est-à-dire, le volume de son importation est quatre fois plus que son exportation.

  2. Il faut savoir que l’Ethiopie n’est pas un pays anglophone; elle est pour ainsi dire “éthiopiephone”, en ce sens qu’elle a sa propre langue nationale, son propre système d’écriture, son propre alphabet, son propre calendrier. Les neuf régions fédérées du pays ont leur propre langue d’administration. Au niveau fédéral, la langue de travail est la langue amharique. C’est vrai que l’anglais s’y parle, tout comme le français, l’allemand, ou l’arabe. C’est pareil en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas; pourtant, il ne viendrait à l’idée de personne de dire que la France, l’Allemagne, etc., est un pays anglophone, même si les Français ou les Allemands qui parlent l’anglais sont beaucoup plus nombreux que les Ethiopiens.

  3. Ca faisait tres longtemps qu’on avait pas lu de cette article sur l’afrique francophone .L acroissance Gdp de cette valeur doit etre maintenue en eviter les guerre electorales .
    l’Afrique peut bien faire comme la coree du nord qui avait eu une croissance de 10 % pendant 30 ans .VoYEZ VOUS lA COREE DU NORD A QUELQUE CHOSE DE PLUS A DEVELOPER Le telephone portable ,la television aussi avec un systeme educatif performent l’un des plus meilleure dans le monde.
    La question de la monnaie africaine s’impose .Si en afrique francophone nous vendons nos produits dans tous les devices mais au retour on se retourne toujours vers la france pour avoir le franc Cfa C’est un travail inacheve .

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