Retour à l’ordre constitutionnel : Le langage confus d’Amadou H. Sanogo

1

Coincé par la communauté internationale et les instances sous-régionales, le  N° 1   de la junte militaire ayant confisqué le pouvoir, le Capitaine Amadou H. Sanogo, a été contraint à une déclaration de bonne intention, à quelques encablures des échéances fixées par la CEDEAO pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, faute de quoi le pays s’expose à des sanctions économiques et financières.

La déclaration de l’actuel homme fort de Kati fait ainsi état d’un retour  à l’ordre constitutionnel renversé le 22 Mars dernier et, partant, d’une réhabilitation des institutions dissoutes à la faveur du coup de force de la junte de sous-officiers. Le contenu texte ci-contre renferme visiblement des confusions pour peu qu’on sache lire entre les lignes. En effet, en même temps que l’ordre institutionnel est réinstallé, la déclaration du CNRDRE fait également allusion à une forme de transition antinomique de tout ordre constitutionnel et qui s’apparente plutôt à une convention pour la gestion du pays par consensus national. Recoupements faits, il semble que ce petit cheveu dans la soupe s’explique par une nette discordance entre la position du N°1 de  la junte et ses autres compagnons sous influence de certaines formations politiques visiblement hostiles à tout retour à l’ordre constitution. Malgré la volonté de la junte de s’affranchir de toute proximité politique, elle ne semble point à l’abri des incitations périphériques. Il nous revient ainsi que le Capitaine Sanogo a été amené à certains médias internationaux d’un autre schéma consistant à former un gouvernement d’union nationale où devraient figurer certains de ses hommes. Cette autre position confuse est le résultat d’une forte pression exercée par une junte dans les rangs de laquelle la confusion s’est installée quant aux modalités de retour à l’ordre constitutionnel accepté à l’issue de la rencontre de Ouaga, samedi dernier.

«Officiers, sous officiers et soldats, le Comité National de Redressement de la Démocratie pour la Restauration de l’Etat «CNRDRE» fermement attaché à l’unité et à l’intégrité territoriale de notre pays, réaffirment sa pleine adhésion aux valeurs de la paix, de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance,
Très préoccupé par les attaques des mouvements armés, le Mali est déterminé à  défendre à tout prix l’intégrité du territoire national. Conscient de notre responsabilité, le peuple malien depuis le 22 mars 2012, prenant acte du communiqué final du sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO réuni à Abidjan le 27 mars 2012 et du communiqué du sommet de la CEDEAO tenu à Abidjan le 29 mars 2012.
Après consultation avec Son Excellence Blaise COMPARE, président du Burkina Fasso, médiateur de la CEDEAO dans la crise ivoirienne, nous prenons l’engagement solennel  de rétablir à compter de ce jour la constitution de la république du Mali du 25 février 1992 ainsi que les institutions républicaines.
Toutefois, compte tenu de la situation de crise multidimensionnelle que vit notre pays et afin de permettre une Transition  à de bonnes conditions et de préserver la cohésion nationale, décidons d’engager sous l’égide du médiateur des consultations avec toutes les forces vives du pays dans le cadre d’une Convention Nationale pour la mise en place d’organes de transition en vue d’une organisation d’élections apaisées, libres, ouvertes et démocratiques auxquelles nous nous ne participerons pas ».
La Rédaction

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. On ne peut comprendre la passivité, l’attentisme des maliens et surtout leur naïveté à croire que cette junte puisse apporter autre la ruine et la déchéance de ce pays. D’un pays fier de son parcours démocratique, de son histoire, de sa taille et de la grandeur de ses hommes, ce coup d’état vient de le trainer dans la boue en lui enlevant litteralement son pantalon sous le regard du monde entier.
    On ne peut pas comprendre que des maliens puisse encore accorder un milligramme de crédit à ces avanturiers, si au départ ils n’avaient pas déjà compris qu’un coup d’état ne pouvait germer que dans la tête d’un homme insensé à l’époque où nous vivons. Surtout dans un pays où tous les acteurs poliques sont des élus du peuple.
    Que peut-on dire d’autre dans cette détresse sinon: malheur au capitaine Sanogo et à son maudit comité ainsi qu’à tous ceux qui les soutiennent encore après qu’ils peuvent constater combien ils ont été naïfs.
    Il faut agir contre ces bandits. Ils ne valent pas plus que le MNLA et sont même pires.
    Après nous avoir causé la coupure de toutes les aides extérieures, après avoir causé la partition du pays dans l’humiliation, voici que ces bandits nous causent un embargo qui va nous estropier. Va-t-on continuer à regarder le capitaine dans ces oeuvres de malheur?

Comments are closed.