Oiseaux granivores : Le salut vient du ciel

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Le directeur général adjoint de l’Office de la protection des végétaux, Zoumana Berthé, était la semaine dernière à l’Office du Niger pour y superviser les traitements aériens des oiseaux granivores.

Ces oiseaux attaquant les cultures céréalières dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Koulikoro, les responsables de l’Office de la protection des végétaux (OPV) en partenariat avec l’Armée de l’air, ont engagé un programme de traitements aviaires aériens. Ce traitement démarré à la mi-octobre par les régions de Mopti et de Tombouctou, s’attache principalement, selon Zoumana Berthé, à atténuer les dégâts occasionnés sur des céréales qui vont vers la maturation dans les zones concernées. L’OPV a déployé d’importants moyens humains et logistiques avec notamment un équipage de l’Armée de l’air (deux pilotes et deux mécaniciens), un avion Cessna, 5000 litres d’avicides fenthion, 3500 litres d’AVGAS, trois véhicules pour le transport du personnel et un camion pour le transport des produits et du carburant. A Mopti, première étape de la vaste opération de pulvérisations aériennes, les prospections de terrain ont recensé 130 ha dont 90 ha d’aires de nidification des Queléa queléa dans le cercle de Douentza à Inani et Kaladiéfou. Dans ces localités, la densité des oiseaux et oisillons tournait autour de 200 000 individus par hectare. Une menace de taille à un moment où le mil se présente sous la forme de grains laiteux en début de maturation. Après le traitement aérien de Mopti, les spécialistes ont conseillé aux producteurs des méthodes alternatives.

Ainsi dans la commune de Korarou, les paysans ont procédé au dénichage des oisillons sur les 30 hectares d’aires de nidification de Kaladjéfou provoquant le déplacement des oiseaux adultes. Les spécialistes ont également recommandé de renforcer le gardiennage et d’effectuer des récoltes précoces dans les zones non couvertes par le traitement aérien. A Tombouctou, les prospections ont identifié des dortoirs dans trois communes du cercle de Niafunké : les communes de Soboundou (forêt de Singo, 20 ha), de Fittouga (forêt d’Endoukou, 80 ha) et de Koumaila (zone Sandji, 10 ha de dortoirs). Sur les 110 hectares prospectés et traités dans cette région, on a dénombré environ 100.000 individus par hectare de dortoirs. A Ségou, les traitements se poursuivent sur 200 hectares dans les zones de Molodo, Niono et M’Bewani, pour une densité d’oiseaux granivores estimée à 150 000 adultes juvéniles par hectare. L’équipe de traitement dirigée par le capitaine d’aviation Alou B. Diarra a été accueillie à Niono avec soulagement aussi bien par l’administration que par les paysans de cette localité où le mil est en maturation et le riz en épiaison. A Séribala, dans la zone de M’Béwani, sur 40 ha de champs de canne à sucre, la mission conduite par Zoumana Berthé, le directeur général adjoint de l’OPV, a assisté au traitement d’un dortoir. Diabé Kaloga, le responsable de l’office à Niono, estime que les cultures seront sauvées à plus de 90% dans la zone.

Envoyé spécial

S. KONATE

 

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