Édito : Qui a créé le piège du tricephalisme ?

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C’est ceux qui ont dit que « Premier ministre de pleins pouvoirs » signifie « normal », « normalisé ». Or il n’en est rien ! Il y avait lieu de le considérer comme un Président de la République à part entière, puisqu’il n’y avait pas de président et qu’il ne pouvait pas y en avoir en quarante jours ! Amadou Haya Sanogo aurait dû, lui, se retirer dans les casernes, à défaut de s’imposer à la CEDEAO et à la France comme président légitime.

En 1941, De Gaulle, lui, avait lutté (il est vrai, avec l’appui d’un Churchill), pour obtenir la légitimité à la tête de la France. Le Mali récolte les conséquences d’une fuite en avant qui se terminera on ne sait quand, puisque le capitaine refuse de dire pourquoi il continue d’interférer brutalement dans la vie politique nationale. Le pays est en crise, certes, mais le coup d’Etat permanent, c’est autre chose, qui rappelle quelque peu ce qui se passe au Nord…

Après le 1er avril 2012, date historique du rétablissement de la Constitution de 1991, le Capitaine se trouvait en face d’une classe politique malienne et d’une coterie de chefs d’Etat de la sous-région qui n’avaient qu’une envie : le remettre à sa place. Celle de chef du comité de suivi et de réforme de l’armée, dont il se dit satisfait, fut la trouvaille des experts de la CEDEAO, un cadeau empoisonné, en l’absence d’une nomination à un grade de général, puisqu’il devrait, à terme, s’y retrouver en confrontation technique et administrative avec les officiers supérieurs.

C’est dans les régimes communistes d’antan ou chez les fascistes qu’on pouvait concevoir une telle aberration, vu que le grade dans le parti était supérieur à celui dans l’armée. On s’est donc servi du capitaine pour créer une situation ingérable, à moins qu’on n’ait, cyniquement, espéré une issue semblable à celle de l’autre…il y a quelques années. Il a eu le courage de renverser ATT, celui, encore plus grand, de rétablir la Constitution de 1991. Dans le premier cas, c’était au profit du pays ; dans le second cas, c’était au profit de la CEDAO. Il semble que son engagement, cette fois, soit à son propre compte. Il attend l’appel du pays, il l’a presque reconnu, en critiquent, bizarrement, l’ambition du Dr Cheick Modibo Diarra.

Comme De Gaulle en 1958, est-il en train de s’arranger pour qu’on l’appelle ? Quant à la CEDEAO, grâce au tricéphalisme mis en place, elle a presque réussi à tirer d’affaire les gens d’ATT, ce qui n’est pas pour déplaire à la France non plus. Dioncounda ira-t-il dans ce sens ?

Ibrahima KOÏTA

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6 COMMENTAIRES

  1. Sanogo a ba/isé Touré (Att), Sanogo a bai/sé Traoré (Dioncouda), Sanogo a bai/sé Diarra (CMD), Sanogo a b/aisé Konaré (enfant de Alpha, Mala toujours en prison), Sanogo a ba/isé Guindo (Abdine toujours en prison). Sanogo a bai:sé Sidibé (Modibo Sidibé desabillé totalement jusqu’à poils a plusieurs reprises à Kati voir sodo/misé
    Sanogo a bai;é Cissé (Soumeila Cissé)

    Les Sanogo senoufo sont supérieurs aux autres maliens et c’est notre regne.
    Soundiata était homme parce na pas affronté Sanogo
    Dah Diarra était homme parce na pas affronté Sanogo
    Samory etait homme parce na pas affronté Sanogo
    Touramakan etait homme parce na pas affronté Sanogo
    Babemba et Tieba etait homme parce nont pas affronté Sanogo

    Vive Sanogo

  2. “il ne reconnait pas l’autorité…., y compris nous qui avons posé l’acte et qui l’avons choisi à ce poste”: cette phrase resume a elle seule la raison pour laquelle je dit que cHEICK MODIBO DIARRA MERITE CE QUI LUI EST ARRIVE. Car comme dit les bambara, SI TU FAIS DES MORPIONS TES COMPAGNIONS, UN JOUR, ILS ECRASERONT DES POUX SUR TA TETE.
    Les poux pour CMD, c’est le savon qu’il a pris a Kati le Mardi dernier.

    C’EST DANS LA FAIBLESSE DE AUTRES QUE SANOGO AQUIERT SA FORCE.

  3. C’est notre caractère, discuter, discuter et encore discuter et ça reste là. Je me demande vraiment s’il y a des intellectuelles au Mali. Le capitaine Président nous fait malmener du bout du nez, et bientôt il montrera ses ambition au grand jour qui n’est rien d’autre que de devenir PRESIDENT.De toute les façon qui a trois PRESIDENTS, deux sont de trop et ça le Dr Cheick Diarra est le bien placé pour savoir. A qui le prochain tour? Que Dieu éclaire nos chemins

  4. DIONCOUNDA ou pas, CMD, DJANGO, TRINITA, SABATA. En tout cas, le MALI n’a pas 1 FCFA pour faire la guerre. Donc, le nouveau PM n’a pas 10 000 solutions: i) prélever 10 000 FCFA par mois sur tous les salaires pendant un an en faveur de l’effort de guerre, ce qui est peu probable ou ii) convaincre rapidement la communauté internationale à voter la résolution qui va débloquer les 200 millions de dollars pour libérer le Nord. Sinon coups de marteau? Licenciement? En tout cas, le statu quo est inimaginable à long terme: poursuite des amputations, lapidations, enlèvements, arrêt de tout processus de développement, etc. Etc. Hors, c’est le statu quo que souhaite sûrement le CNDERRIERE (ne plus aller au front), et apparemment la communauté internationale qui ne veut pas financer notre guerre parce que nous sommes insolvables et qu’il y a la crise financière chez eux, en même temps déclare qu’on ne peut pas négocier avec les terroristes/ pirates/ djihadistes. Autrement dit, les »fous de dieu » abandonneront d’eux-mêmes le Nord Mali, la charia, les enlèvements, le terrorisme, se convertiront en nomades paisibles et iront béatement au paradis. C’est très joli tout ça, puisque la majorité des maliens aussi, à l’intérieur comme à l’extérieur, ne proteste guère, DE FACON COORDONNEE ET MASSIVE…

  5. J +10

    Cela fait demain 14/12/2010, 10 jours que les armes débloquées du port de Conakry sont à la disposition de l’armée malienne dans le fief de la junte militaire à Kati.

    Depuis aucun acte militaire en faveur de la reconquête des régions nord du pays n’a été entrepris.

    Mais des actions tape à l’œil (lancement en grande pompe d’un recrutement massif de 2000 jeunes dans l’armée) et les manœuvres dilatoires de l’écartement manu militari du premier ministre CMD.

    Sinon rien!

    Les maliens ont donc, au moins, des sujets de conversation pour les 3 prochains mois (Départ précipité de CMD, nomination inattendue de Diango Cissoko, formation de son gouvernement, etc et etc.) c’est à dire tout sauf la libération du nord du pays et l’organisation des élections.

    La magie est que ça marche à tous les coups, internautes, grins, milieux politiques, professionnels et familiaux, tout le monde s’engouffre dans la brèche pour oublier l’essentiel, pourvu que Kati ne prenne jamais la direction du nord du pays.

    On va tourner en rond encore pendant 9 mois avant d’attaquer manu militari Diango Cissoko à son tour!

    Son tort?

    Il est tout simplement un peu trop clair, il ressemble donc à un rebelle Touareg, et pourquoi pas à un Shebab, ou un rebelle congolais, et Kati va se méfier de lui, Dioncounda serait d’accord et les maliens commenteront, comme d’habitude.

    Ainsi va mon pays coupé en deux et pour très longtemps.

    En attendant, Kassin compte les jours depuis la libération des armes réclamées par le Copam, Mp22 et acolytes.

    Demain 14/12/2012: J+10

    À bientôt mes amis !

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