Résultats provisoires des communales du 20 novembre : Le MPR se propulse en avant !

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Choguel Kokala Maiga

Au regard des résultats provisoires des élections communales du 20 novembre 2016, il revient de constater que le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) s’est projeté sur une courbe ascendante avec 450 conseillers dont 20 maires. Il s’adjuge du coup la 5ème place derrière respectivement, le RPM, l’ADEMA, l’URD, et la CODEM. Cela malgré un contexte difficile pour le parti du tigre debout, dont le président fut  injustement sorti du Gouvernement malgré ses efforts dans la communication des actions du régime actuel. Un bond salutaire pour le MPR !

Contrairement à des allégations saugrenues, le parti de Dr Choguel Kokalla Maïga est loin d’une descente aux enfers. Politiquement ancré et idéologiquement guidé, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR) est un parti qui ne cesse de surprendre. A lecture des résultats provisoires publiés sur le plan national, le MPR a acquis 450 conseillers contre 350 lors des communales de 2009, dont un grand nombre, sans pression, ont immigré dans d’autres partis. Ces 450 conseillers ont été élus respectivement à Kayes (40), Koulikoro (103), Sikasso (146), Segou (110), Mopti (22), Tombouctou (4), Gao (12) et Bamako (13).

Les nouveaux maires qui siégeront désormais sous les couleurs du MPR sont au nombre de 20 contre 12 en 2009. Ils seront 2 dans la région de Kayes, 7  dans la région de Koulikoro, 5 dans la région de Sikasso et 6 dans la région de Ségou.

Ces résultats propulsent le MPR à la cinquième place des partis politiques en compétition lors du scrutin du 20 novembre, derrière respectivement le RPM, l’ADEMA, l’URD et la CODEM.

L’heure du renouveau !

Selon Salia Samaké, président de la commission électorale de ce parti, le MPR a abordé le scrutin du 20 novembre dernier dans la sérénité la plus totale, sans tambour ni trompette, tout en privilégiant l’approche la plus facile. « La direction du parti à travers des missions conduites à l’intérieur du pays a signifié à ses différents démembrements l’enjeu d’un tel scrutin sur le plan politique » a-t-il affirmé. A l’analyse de ces résultats, il reconnait qu’à Bamako, le parti a concédé une légère baisse dans certaines communes. « Nous pouvons dire que cela est du au fait que nous n’avons pas voulu médiatiser notre campagne à Bamako. Or dans la capitale pour s’assurer de faire un score significatif il faut faire du tapage. Malgré tout, nous avons amélioré notre score de 2009 à Bamako » souligne-t-il. Cependant, il estime que sans les scissions que le parti a connu dans certaines communes, il gardait ses chances intactes d’acquérir ne serrait ce qu’un ou deux maires à Bamako. « Par exemple, en Commune I lorsqu’on fait le total des voix acquises par le MPR et le RPDM, on pouvait compter sur un score de plus de 3000 voix nécessaires pour avoir au moins 6 conseillers », confie le président de la commission électorale du MPR.

 

Par rapport au bon score réalisé dans la région de Sikasso (146 conseillers), M.Samaké estime que leur parti  est bien implanté dans la zone cotonnière de Koutiala, où il a fait élire 103 conseillers sur un total de 526, seulement dans le cercle de Koutiala. De même, dans la ville de Koutiala, Salia Samaké sans flagornerie affirme que le MPR coiffe au poteau toutes les autres formations politiques. « Lorsqu’une coalition de partis acquiert 13 conseillers, le MPR seul s’en sort avec 8 conseillers », a-t-il expliqué.

Concernant les moyens déployés par le parti du tigre debout pour aborder ce scrutin, Salia Samaké reste imperturbable sur cette question. « Le MPR n’est pas un parti riche, il se donne qu’à même toujours les moyens de soutenir ses listes. Que ceux-ci soient trop ou peu ? ce sont ceux qui sont sur le terrain qui pourront faire ce jugement. Mais nous pensons que là ou nous avons échoué, ces échecs ne sont pas dus à la nature de l’enveloppe. Comme là ou nous avons gagné aussi. Comme j’ai eu à le dire, c’est notre contact sur le terrain qui constitue notre arme que nous arrivons à capitaliser lors de telles échéances ».

MPR, un parti qui émerge, malgré…

Créé dans des conditions difficiles au début des années de l’avènement de la démocratie dans notre pays et évoluant des années durant dans l’opposition, le MPR évolue sur le paysage politique national avec un énorme fardeau, le stéréotype du seul parti réclamant l’héritage de l’ex parti unique, l’UDPM. Le charisme et le leadership de son président, Dr Choguel Kokalla Maïga n’ont pas permis à  ce parti d’acquérir la place qui le sied dans le landerneau politique malien.

A l’occasion de la célébration de ses vingt ans d’anniversaire, en février 2015, l’un de ses cadres, Professeur Issiaka Singaré soulignait dans le journal du parti ‘’la Voix du Tigre’’ que leur « adhésion au MPR n’a pas pour fondement une quelconque nostalgie. Elle s’explique par le fait que nous estimons qu’il est le cadre le mieux indiqué pour nous permettre d’agir et d’apporter notre très modeste contribution à l’indispensable vie politique que doit mener le peuple au nom d’un devenir meilleur ». Pour corroborer cette vérité, l’un des fondateurs de ce parti , Prof. Oumar Kanouté écrivait ceci dans  son édito du journal du parti : « Né sous le label de l’opposition, le MPR dira non à l’exclusion prônant plutôt la Réconciliation nationale, convaincu qu’aucune œuvre en vue d’un meilleur devenir du Mali ne peut être possible tant que subsisteraient les réflexes de vendetta, d’intolérance et de méchanceté gratuite. C’est ainsi qu’il proposera aux partis politiques, aux Organisations  de la Société civile, à tout le peuple malien, un contrat politique pour la réconciliation nationale. Cette démarche, à la vérité, sera accueillie avec beaucoup de circonspection du fait surtout du climat d’incompréhension et de crise de confiance généralisée ». Cela pour expliquer à tel point le MPR fut marginalisé par ceux là mêmes qui se sont proclamés, à la suite des événements de mars 1991 «démocrates et patriotes sincères ». C’est pourquoi il poursuivra son raisonnement en ces termes : « Le MPR, pour sa part, souhaite être jugé et apprécié en fonction de ses facultés d’analyse théorique et ses capacités d’appréhension concrète des préoccupations nationales: entre autres la crise du Nord, la réconciliation nationale, la sécurité et le développement, la décentralisation, l’école… En tant que parti de gouvernement le MPR se veut parti de propositions et d’action ».  Depuis cette assise de février 2015, sanctionnée par une journée de réflexion le parti du tigre debout s’est doté d’une stratégie politique viable, assortie des projets politiques porteurs, dont l’amélioration de ses scores lors des échéances électorales. Entre temps, son président, Dr Choguel Kokalla Maïga qui occupait le poste de porte parole du Gouvernement, ministre de l’Economie numérique et de la Communication, fut sorti du gouvernement. Malgré ce coup notoire  le parti est resté dans la mouvance présidentielle, à travers sa présence au groupe APM (Alliance des Partis de la Mouvance présidentielle) et de la CPM (Convention des Partis de la Mouvance présidentielle). Et ce, tout en soutenant les actions du régime, mais aussi inviter ces militants à cultiver la culture de la paix et de la réconciliation partout où ils se trouvent.

Pour se maintenir à cette place acquise à l’issue des communales, Salia Samaké reste optimiste. « Bientôt, notre parti tiendra son congrès ordinaire, les résolutions qui en sortiront vont encore l’engager davantage à plus de résultats lors des échéances à venir » a-t-il déclaré.

Moustapha Diawara

 

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