L’heure des alchimistes à la Douane de Sénou : Quand une rivalité fratricide transforme du cuivre en or

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    L’affaire du métal jaune du cordon douanier de Sénou prend des tournures spectaculaires, depuis la publication d’un élément y afférent dans notre dernière  parution (22 Septembre N°124 du lundi 25 octobre). Animé apparemment d’une volonté de dramatisation sur fond de rivalité familiale implacable, le frère cadet – non moins collaborateur direct du chef d’escale – est passé aux plus irrésistibles manœuvres de déstabilisation de son cousin germain.

     

     

    Pour régler définitivement son compte au supérieur hiérarchique, Abdoul Majib dit Nasser, – inamovible employé aux douanes aéroportuaires depuis une décennie – n’est pas loin, à en croire nos sources, d’allier à sa cause la Directrice Régionale en personne. C’est l’interprétation qu’on peut donner à une descente inopinée et très orientée de Mme Coulibaly Nafissatou Tambadou à l’Aéroport de Sénou où elle tentait, lundi matin, de tirer au clair les ambigüités créées autour de la quinzaine de kilogrammes de matière jaune récemment saisie par ses collègues.

     

    Mais le passage de la première responsable des douanes de Bamako avait visiblement pour seul et unique objectif de faire témoigner des agents contre leur supérieur hiérarchique. Et, pour ce faire, la Directrice Régionale, selon notre source, n’avait nul besoin de témoignages triés sur le volet. Pour la besogne, il s’est donc trouvé parmi les agents au moins deux pour attester que les barres de métaux identifiées à la DNGM comme étant un alliage de cuivre sont distinctes de celles ayant fait l’objet d’une saisie par le Tout-Puissant subalterne du chef d’escale.

     

    Mais le hic, c’est qu’aucun des témoins choisis n’était assez bien indiqué pour en attester parce que n’étant pas des agents de service le jour de l’opération. Un vice de forme qui fait pour le moins place aux suspicions d’une influence extérieure exercée sur les deux agents aux fins d’orienter leurs témoignages dans le sens souhaité par le nuisible cousin.

    Avec une évolution aussi spectaculaire d’un banal épisode de cuivre transformé en scandale d’or, le très habile alchimiste n’a jamais été aussi proche de son dessein de déstabiliser un frère aîné dont il n’a du reste jamais toléré la collaboration en tant que supérieur hiérarchique. Il se susurre du reste que cette intolérance revêt même un caractère racial parce que l’un des deux frères touaregs traîne le tort d’être issu de mère noire.

     

    Cette présomption est d’autant plus fondée que le subalterne Abddoul Majim dit Nasser n’en est point à son premier coup de manœuvre. En 2002, se rappelle-t-on, il avait réussi à s’offrir la tête du même frère dont il était l’adjoint. Chef d’escale adjoint à l’époque, M. Cissé, nonobstant les félicitations et moult autres reconnaissances des loyaux services rendus à Kita comme à Sénou,  a vu son premier séjour écourté à l’Aéroport par une mutation que nombre d’observateurs attribuent aux acharnements du cousin germain.

     

    Si l’histoire devait se répéter dans les mêmes conditions, ce nouvel épisode aura une fois encore confirmé que les différends fratricides en milieu touareg ont la vie aussi dure que les vendettas de l’époque antique. Le pire, c’est que cette tragédie a lieu dans l’indifférence totale d’une administration en mal de mesures appropriées pour y mettre un terme et qui semble plutôt s’accommoder des dysfonctionnements inhérents à la rivalité ambiante.

    A suivre

     

    Chahana TAKIOU

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