Massacreurs de boeufs (fin) : Le gang des bouchers" est démantelé"

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    Ne voulant croupir seul en prison, Abdoulaye Dicko, le cerveau de la bande, est devenu intarissable.
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    rnDans notre parution du 10 octobre dernier, nous relations l”histoire de l”un des plus grands voleurs de bétail que notre capitale et ses environs aient jamais connus. Il s”agit de Abdoulaye Dicko qui, avec sa bande, a saigné à blanc les élevages de la ceinture bamakoise. Après son arrestation, le commissariat de police du 11è Arrondissement vient de cueillir trois autres membres du gang qui étaient encore dans la nature. Cette arrestation intervient quelques jours seulement après celle d”un premier groupe de quatre voleurs. Ils avaient déjà été localisés et identifiés à travers les archives de la police et leur arrestation n”était plus qu”une question de jours, comme nous l”écrivions dans notre édition du 10 octobre.
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    rnLÂCHÉ PAR TOUS :
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    rnAbdoulaye Dicko qui n”avait pas voulu coopérer avec la police a été déféré au parquet de la Commune V. Mais il a vite été lâché par ses comparses sur lesquels il comptait pour l”aider à surmonter l”épreuves de la prison. En très peu de temps, sa maison se vida de ses nombreux courtisans. Même les amies de son épouse ne s”aventuraient plus aux abords de la concession où habitait le couple. Elles craignaient sûrement de se faire remarquer par la police qui pourrait s”intéresser à leur mari comme d”éventuels complices de Abdoulaye Dicko. À la fin de la semaine dernière, lasse de se sentir ostracisée, la bonne dame plia bagages et regagna son village natal. Abdoulaye n”a pu supporter ces "lâchages" en cascade et a demandé à être entendu de nouveau pour dénoncer des complices qui l”ont abandonné et faire en même temps son mea culpa.
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    rnLe séjour entre les quatre murs de la Maison centrale d”arrêt de Bamako a totalement changé son état d”esprit. Il s”est convaincu de n”avoir pas à porter seul le chapeau du vol. Extrait donc de sa cellule à sa demande, il fut accueilli "avec plaisir" par les agents de la brigade de recherche. Dicko lui aussi avait hâte de mettre fin aux activités d”un gang qui avait fait pleurer plus d”un éleveur. Mercredi dernier, il a, sans état d”âme, balancé à la police, les noms de trois de ses complices dont le chauffeur du véhicule 4×4. Les deux autres sont des bouchers installés à Kalabancoro.
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    rnL”HOMME À TOUT FAIRE :
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    Bouna Kassogué, l”un de ces bouchers, fait figure en quelque sorte de lieutenant de Dicko. Il accompagnait celui-ci sur tous les terrains d”opération et l”aidait à dépecer les bêtes volées et abattues. Après l”abattage, c”est lui aussi qui livrait la marchandise. Hama Kansaye, son second est un rôtisseur dont le four est situé à l”entrée du quartier de Kalabancoro. Nul ne pouvait se douter que la viande qui était vendue ici provenait d”une opération délictueuse. Dramane Doumbia était le chauffeur du 4×4 qui servait au transport de la viande. Le véhicule est sous contrôle judiciaire à Kati dont dépend administrativement le quartier de Kalabancoro. Dramane était, avant son arrestation, un boucher occasionnel. Lorsque la viande de l”abattage clandestin n”était pas totalement écoulée à temps, Dramane Doumbia alias "Dra" s”improvisait boucher à Bacodjicoroni et proposait le produit à la clientèle à un prix défiant toute concurrence.
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    rnPour nos lecteurs qui n”avaient pu lire la première partie de cette affaire, rappelons que Abdoulaye Dicko et son complice Boubacar Diaw ont été arrêtés au début du mois en cours. Ils avaient été pris la main dans le sac en train de dépecer deux animaux qu”ils avaient volés dans un enclos dans les faubourgs de la capitale. Ils se sont signalés depuis 2005 lorsqu”ils avaient volé le boeuf géniteur appartenant à un ancien ministre. Il avaient abattu ce taureau et vendu la viande au marché de Lafiabougou. A l”époque, la gendarmerie de Baguinéda avait tenté de démanteler toute la bande sans y parvenir.
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    rnEntre-temps, Dicko et ses acolytes s”étaient procurés un véhicule 4×4 qui leur assurait une plus grande mobilité et des facilités d”évacuation de la viande des animaux volés. En 2006, les gendarmes se mordirent les doigts d”avoir manqué de peu d”arrêter les deux voleurs au 4×4 noir. Un jour, pendant que les pandores tendaient un piège autour d”un troupeau, Abdoulaye Dicko et Modibo Diallo arrivèrent et tentèrent de soustraire trois têtes. Les gendarmes essayèrent de mettre le grappin sur eux. Mais une fois de plus Dicko parvint à s”échapper en oubliant sur place son sac contenant sa carte d”identité nationale. Ainsi que les clés du véhicule. Modibo, lui, a été arrêté et déféré à Kati avec l”engin.
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    rnUNE FOULE DE PLAIGNANTS :
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    Depuis lors, les recherches s”intensifièrent tant au niveau de la gendarmerie que des différents commissariats de police de la capitale. Des récompenses furent même promises à toute personne qui permettrait la capture de ces bandits qui n”avaient pas mis fin un seul instant à leurs activités. Les services de contrôle de la qualité de la viande ont aussi été mis en contribution sans que cela ne permette d”arrêter Dicko et ses compères.
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    rnIl a fallu attendre la nuit du 2 au 3 octobre pour que Abdoulaye soit mis hors d”état de nuire. Ce soir là, un informateur révéla à la police la planque du voleur. Vers 20 heures, la police fit irruption dans la concession où habitait Abdoulaye Dicko. Celui-ci était en train de découper deux carcasses de boeufs et fut pris la main dans le sac. Il ne chercha pas cette fois-ci à s”échapper. Il resta calme et se rendit sans résistance à la police. Sa femme, elle aussi, se livra aux agents.
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    rnConduit au commissariat et ne voulant pas assumer seul la responsabilité des faits, il dénonça pêle-mêle Diaw et un groupe de complices. La nouvelle de l”arrestation de Abdoulaye Dicko se répandit dans le milieu des éleveurs comme une traînée de poudre. Tous ceux qui avaient perdu des bœufs accoururent au commissariat et reconnurent parmi les peaux de bête amoncelées, leurs animaux volés et abattus.
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    rnAu passage de notre équipe de reportage vendredi dernier, d”autres plaignants sous la conduite de René Alphonse, le président de la Chambre régionale d”agriculture du district de Bamako, étaient massés devant les locaux du commissariat. Chacun espérait que les nouvelles personnes arrêtées allaient cracher d”autres morceaux pour leur permettre de faire "le deuil" de leurs bêtes.
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    rnG. A. DICKO
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