Burkina : Les tribulations de l’homme d’affaires Appolinaire Compaoré

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Empêtré dans de rocambolesques procès judiciaires non encore vidés, l’entrepreneur et homme d’affaires burkinabé, Appolinaire Compaoré, manœuvre auprès de la Banque centrale pour l’obtention d’un agrément de sa banque en cours de constitution : Wari Banque internationale (WBI – BF) . Ça fait déjà grincer des dents sur les places financières de l’Uemoa ! La responsabilité de la Bceao est mise à rude épreuve. Exclusif.

Contentieux judiciaires sans fin. L’homme d’affaires burkinabé, Appolinaire Compaoré, originaire de Koassa (département de Kombissiri) située à environ 40 km de Ouagadougou, ne se déprime pas des feuilletons judiciaires qui s’étirent devant des juridictions saisies (affaire Alpha Telecom, Banque Atlantique). Suite à un arrangement via un pool bancaire syndiqué, des fonds ont pu être mobilisés dans la course à l’obtention de la troisième licence de téléphonie au Mali. L’homme d’affaires, Appolinaire Compaoré, au finish, s’était adjugé à 55 milliards de f CFA la licence sous l’appellation Alpha Telecom. Alors que l’offre du géant Airtel était facturée à 30 milliards. A l’époque, beaucoup ergotaient que l’offre de l’intrépide entrepreneur burkinabé avait été surévaluée. Puis, le turbo se met à l’arrêt. Revirement à vive allure. Car Appolinaire Compaoré n’est plus en odeur de sainteté avec son ex-associé, l’opérateur et richissime homme d’affaires malien, Cesse Komé, patron de Radisson Blu. Les deux sont toujours devant les juridictions compétentes. Les portes du palais Koulouba se sont même refermées face à lui, malgré ses intenses manœuvres pour arracher une audience avec le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita. Cette parenthèse litigieuse qui retarde le démarrage des activités de la société de téléphonie révulse et agace Bamako. Outre la grisaille malienne, son contentieux avec la Banque atlantique est toujours en cours.

Wari banque internationale en gestation

Alors qu’il accumule les procès et croule sous le poids d’un endettement excessif, Appolinaire Compaoré pousse les pions. Dans les starting-blocks, la création d’une banque: Wari Banque Internationale (WBI- BF). Cette institution en cours de constitution sera dotée d’un capital de 12 milliards de f CFA. Le groupe Planor Afrique détiendra 54,08% dans le tour de table, 20,83% par les institutionnels et 25,08% par des personnes physiques. Selon des informations exclusives en notre possession, déjà une consultation pour l’acquisition de titres s’était tenue début juillet 2015 en vue de recueillir l’autorisation des administrateurs pour l’acquisition de 5 000 actions de la société Wari Banque Internationale en cours de constitution.

Les administrateurs de UAB Vie Burkina Faso ont reçu en date du 1er juin 2015, dont Les Afriques a une copie, une lettre d’invitation de la part de Planor Afrique pour prendre une participation au capital de Banque Wari Internationale avec une prise de participation qui se situe à 4,17% du capital social, soit pour 5 000 actions de valeur nominale chacune de 100 000 f CFA.

Ibrahim Ouattara, alias Photocopie, mentor attitré d’Appolinaire Compaoré ? Selon des informations autorisées consultées par Les Afriques, le jeune frère du président ADO est entré dans la danse pour faire pression sur le gouverneur de la banque centrale, l’autre Ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné.

Des sources dignes de foi nous ont révélé que le gouverneur a été débriefé par une frange de directeurs généraux d’établissements de crédits sur les dangers de cette attribution au président du groupe Planor. Entretemps, il semble avoir changé de fusil d’épaule et file désormais le coton burkinabé.

« C’est une question de principe et d’éthique. On ne peut pas créer une banque pour domicilier en son sein des contentieux et financer le remboursement de son endettement abyssal au lieu de faire le métier de banquier », commente notre source. La commission bancaire osera-t-elle franchir la ligne rouge et dynamiter l’environnement du marché financier ? Pour l’instant, Appolinaire Compaoré, qui compte au bout des doigts les jours, veut à tout prix décrocher la grosse timbale. Car, en principe, selon l’agenda, la date qu’il s’était fixé pour l’obtention de l’agrément était prévue pour le mois de septembre 2015.

 

PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF

Les Afriques

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