La guerre de Nouakchott contre Aqmi continue dans le désert malien

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BAMAKO (AFP) – dimanche 19 septembre 2010 – 14h50 – Des zones d’ombre entouraient dimanche les combats meurtriers entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et l’armée mauritanienne qui, pour la deuxième fois depuis juillet, s’est aventurée vendredi et samedi dans le désert malien pour y affronter les islamistes armés.

"La Mauritanie en guerre contre Aqmi au Mali", titrait dimanche le quotidien privé Nouakchott info.

Le gouvernement mauritanien a affirmé avoir lancé cette offensive au Mali voisin pour "anticiper des intentions criminelles" d’Aqmi, sans faire aucun lien avec l’enlèvement, jeudi au Niger, de cinq Français et deux Africains qui auraient aussitôt été acheminés vers le nord du Mali.

La France, qui soupçonne Aqmi d’avoir commandité le rapt, a assuré que les combats menés par l’armée mauritanienne étaient "indépendants de l’enlèvement des employés du groupe français Areva" sur le site minier d’Arlit au Niger.

Samedi soir, le ministère mauritanien de la Défense a exposé les raisons de son intervention, sans crier victoire.

Le bilan officiel mauritanien est de 12 morts et d’un nombre indéterminé de blessés dans le camp des "terroristes", six morts et huit blessés dans les rangs de l’armée. Mais une source algérienne dans la région a affirmé de son côté à l’AFP que l’armée mauritanienne aurait perdu "au moins 15" soldats.

"Nos forces armées avaient repéré une bande de terroristes à bord dune colonne de véhicules armés, qui se déplaçaient en direction de notre frontière avec la république soeur du Mali, dans lobjectif évident dattaquer lune de nos positions", a relaté le ministère mauritanien, selon lequel "une unité de larmée nationale a intercepté cette colonne, dans laprès-midi" de vendredi.

Une source militaire mauritanienne haut placée a assuré à l’AFP qu’"un important arsenal de guerre avait été saisi" durant la première attaque.

Mais des sources régionales concordantes assurent que l’armée mauritanienne a ensuite subi "un important revers" et que, jusqu’à présent, elle n’a "pas de nouvelles de certains de ses hommes".

Selon ces sources régionales, un lieutenant de l’islamiste algérien Abdelamid Abou Zeid, Yahya Abou Hamame, dirigeait les opérations d’Aqmi contre l’armée mauritanienne. Abou Zeid serait responsable de l’assassinat en mai 2009 de l’otage britannique Edwin Dyer et de la mort de l’otage français Michel Germaneau en juillet 2010.

La France "fera tout pour retrouver ses otages" enlevés jeudi au Niger, a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, interrogé sur la possibilité que la France engage une "action militaire" pour tenter de les libérer.

"A ce stade", le gouvernement n’a "pas de revendication particulière de cette prise d’otages", a poursuivi M. Chatel.

Le 22 juillet, des militaires français avaient participé à un premier raid mauritanien contre une base d’Aqmi au Mali, pour tenter de libérer Michel Germaneau dont la mort avait été annoncée trois jours plus tard par Aqmi.

Cette fois-ci, le ministère français des Affaires étrangères assure qu’il n’y avait "pas de forces françaises sur le terrain" au Mali. Mais des observateurs font valoir que Paris pourrait avoir avoir appuyé l’armée mauritanienne de différentes manières.

"L’opération militaire préparée depuis deux mois, la France s’est désistée au dernier moment", titrait dimanche le quotidien mauritanien arabophone Emeel el Jedid.

Dimanche, entre Niamey et Paris, une polémique se développait concernant la sécurité des employés d’Areva sur le site d’extraction d’uranium d’Arlit. Une porte-parole du groupe a affirmé que les 150 agents chargés de la sécurité du personnel d’Areva n’étaient pas armés.

Ceci relevait, selon Areva, d’un accord avec l’Etat nigérien, qui assurait lui la présence à Arlit de 350 militaires et gendarmes qui étaient, eux, armés.

AFP


Combats dans le nord du Mali: des civils auraient disparu

 BAMAKO (AFP) – dimanche 19 septembre 2010 – 12h13 – Des habitants du nord du Mali ont affirmé dimanche être "sans nouvelles" de plusieurs civils depuis les combats qui ont opposé l’armée mauritanienne et des unités d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), vendredi et samedi.

"Après les événements (affrontements), nous navons pas de nouvelle de cinq civils, des parents à nous qui habitaient non loin des zones de combat. Nous ne savons pas sils ont disparu, sils ont été tués lors des combats", a déclaré à lAFP un habitant de la zone, Hamine Ould Mohamed Aly.

Le même homme avait affirmé samedi à lAFP avoir vu des "véhicules de l’armée mauritanienne calcinés", du côté de Raz-el-Ma (à 235 km à l’ouest de Tombouctou) où avaient lieu les combats, information confirmé de source sécuritaire malienne.

"Nos parents ont également de nombreux animaux (ovins, caprins) qui ont été décimés ou ont pris la fuite au moment des affrontements", a déclaré un riche commerçant de la région, Bouna Ould Mohamed. Il na pas fourni de chiffres précis, en expliquant qu’un "recensement" des animaux était en cours.

Un responsable du gouvernorat de Tombouctou a confirmé que des habitants de la zone avaient "porté ces faits à la connaissance" des autorités.

"Lun des bergers nous a déclaré: +Nous nous sommes que des civils. Si des gens (d’Aqmi et de l’armée mauritanienne) se battent, cest leur problème. Nous, nous voulons vivre en paix. Il ne faut pas quon vienne nous tuer, tuer nos animaux+", a rapporté ce responsable au gouvernorat.

La localité malienne d’Hassi Sidi, où les combats avaient débuté vendredi entre larmée mauritanienne et Aqmi près de la frontière, porte le nom dun puits où de très nombreux animaux sabreuvaient peu avant le début des affrontements, précise par ailleurs le responsable du gouvernorat de Tombouctou.

Aucun bilan des violences n’a pu être établi de source indépendante.

Selon le ministère mauritanien de la Défense, les combats ont fait 12 morts et un nombre indéterminé de blessés dans le camp des "terroristes", six morts et huit blessés dans les rangs de l’armée.

De son côté, une source sécuritaire algérienne dans la région a affirmé à l’AFP qu’"au moins 15" soldats mauritaniens avaient été tués.

AFP

 

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