PRESIDENTIELLE DE 2007 : ATT déjà fragilisé par l’accord d’Alger

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L’accord d’Alger sera sans doute un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle de 2007. En l’adoubant, ATT a déjà ouvert une brèche que son challenger IBK se fera un devoir d’exploiter comme un filon.

 

En quatre années de gestion du pouvoir, le général ATT n’a jamais été aussi en difficulté sinon fragilisé qu’il l’est aujourd’hui, après la signature de l’accord d’Alger le 4 juillet dernier par son ministre de l’Administration territoriale, le général Kafougouna Koné.

Il vrai que cet accord a déjà eu l’assentiment de nombreux partis politiques, du Mouvement citoyen, associations, ONG et couches socioprofessionnelles, mais le général ATT sait mieux que quiconque la nature de ces soutiens, qui sont loin d’être sincères. La preuve de cette fragilisation du président ATT est aussi donnée par les émissaires chargés d’expliquer l’accord, qui ont du mal à convaincre leurs interlocuteurs. Un sondage de l’ensemble de la population montrerait avec plus de précision l’impopularité du général président à cette veille de la présidentielle à laquelle il est candidat potentiel.

Comme toutes les joutes électorales, cette fragilisation du président de la République ouvre une brèche pour IBK, son challenger, et le RPM. L’accord d’Alger, à ne pas en douter, sera l’un des thèmes sur lequel se jouera la course pour Koulouba. Le RPM ne s’en est pas privé en rentrant par cette brèche et en enfonçant le clou lors de la clôture de sa conférence nationale.

Le parti du président de l’Assemblée a d’ores et déjà bénéficié du soutien de certains partis politiques, en l’occurrence certains membres d’Espoir-2002, qui l’ont invité à reconstituer une alliance solide. Le RPM peut également compter sur un éventuel soutien de l’Association démocratie et justice. En tous les cas, pour l’heure, le parti du Tisserand et cette association, qui œuvre pour une prise de conscience des partis politiques de leurs missions et vocation, partagent les mêmes visions sur l’état de la démocratie depuis le 8 juin 2002.

Le RPM peut également compter dans ses rangs pour les batailles à venir le Pecsam. Dans une déclaration, le Parti pour l’éducation, la culture, la santé et l’agriculture, qui se réclame de l’opposition, était monté au créneau pour dénoncer l’accord. Si l’accord venait à être appliqué, le Pecsam a suggéré que les populations dans les localités dans lesquelles il est implanté (Koulikoro, Ségou et Sikasso) bénéficient des faveurs contenues du même document. Or c’est justement dans son application sur le terrain sans inégalité, injustice par rapport aux autres populations du pays que l’on attend les autorités.

Le RPM peut aussi compter sur le CRAJ. Dans les colonnes de notre confrère « L’Indépendant » d’hier, cette association ne demande ni plus ni moins que le départ du locataire de Koulouba. Même si cette revendication paraît exagérée, elle traduit tout de même le sentiment général de la majorité des Maliens, qu’ils peuvent traduire en acte démocratique en 2007.

Denis Koné

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