Journée mondiale de la radio : La charte d’antenne des radios et télévisions du Mali est là

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A l’occasion de la Journée mondiale de la radio le 13 février, une charte d’antenne a été mise en place, pour professionnaliser les radios et télévisions du Mali. Elle a été initiée par l’Union des radios et télévisions libres du Mali (Urtel), la Fondation Hirondelle et la Haute autorité de la communication (Hac).

 

« Nouveau monde, nouvelle radio-évolution, innovation et connexion », était le thème choisi pour cette 10e édition de la Journée mondiale de la radio, célébrée samedi dernier. Au cours de la journée s’est déroulée la signature officielle de la Charte des radios et télévisions du Mali, élaborée au cours d’un atelier tenu le 15 septembre 2020. Selon le président de l’Urtel et de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, ce thème cadre bien avec l’actualité et traite les défis du moment. « Nul n’ignore qu’un nouveau monde est né. Il se caractérise par le triomphe des nouvelles technologies de l’information et de la communication, par la réaffirmation de la défense des valeurs universelles notamment la liberté de la presse et la liberté d’expression », a rappelé M. Danté.

La radio étant un outil d’information, d’éducation, de sensibilisation et de transformation ; cette année les acteurs ne sont pas seulement limités aux manifestations, il y a eu aussi la Charte.  Aussi, la journée a été mise à profit pour faire un bilan de l’année écoulée marquée, selon le président Danté, par des menaces « graves » à l’encontre des hommes de médias dont l’enlèvement d’Hammadoun Niailibouly, Ras Bath et l’interpellation d’Abdou Niang vendredi 12 février dernier par la Bij. Il a aussi rappelé la disparation de Birama Touré introuvable depuis 5 ans.

« L’arbre ne peut pas cacher la forêt, certes il y a eu des menaces contre les journalistes surtout les hommes de radios, mais il faut reconnaître que ceux-ci se sont souvent très mal comportés dans le langage, les discours et les façons de traiter certains évènements. Soyons en mesure de nous regarder, de nous dire la vérité et de reconnaître que nous avons par moment failli. Aujourd’hui, le formateur a besoin lui-même d’être formé. Le sensibilisateur a besoin lui-même d’être sensibilisé et enfin le transformateur a besoin lui-même d’être formé », a reconnu le président de la Maison de la presse. Et d’ajouter : « par nos pratiques, nous déstabilisons des familles, nous humilions des citoyens. Plus grave, nous exposons notre pays et nous le livrons à l’ennemi. Et c’est pourquoi une refondation s’impose. Elle passe par le rassemblement de l’ensemble des hommes de médias malgré nos différences mais nous avons aussi beaucoup de valeurs communes. En cette Journée mondiale de la radio, nous sommes honorés de procéder à la signature de la charte d’antenne ».

Cette charte est constituée de 13 articles, qui s’imposent aux agents des radios et télévisions, soumis aux règles déontologiques qui régissent la profession. Le non-respect de cette charte expose le journaliste ou son organe (radio) à des sanctions pouvant aller jusqu’au retrait de la fréquence de cette radio ou télévision. Pour plus de sensibilisation, la charte sera traduite dans les différentes langues locales avec une version audio et elle sera affichée dans les studios, les rédactions… Les acteurs envisagent également de faire de cette charte une condition d’obtention de la Carte de presse d’adhésion à l’Urtel et l’obtention de la convention de la Hac.

« Que les radios ne soient pas des sourdes qui s’adressent à des muets. Je suis persuadé que la Charte d’antenne sera désormais un repère pour les radios et télévisions de notre pays et contribuera à leur renforcement », souhaite Martin Faye, représentant de la Fondation Hirondelle.

Oumou Fofana

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