Le statisticien-économiste Sidiki Guindo a rendu public hier le contenu du sondage d’opinion sur l’actualité nationale et internationale réalisé par sa structure du 28 au 30 novembre à Bamako. Il ressort de ce sondage qu’au moins 47 motos Jakarta volées chaque jour, ce qui fait plus de 17 150 motos volées par an et qu’au même moment au moins 45 décès par mois sont dus à des accidents, soit plus 540 décès sur 12 mois. Sur la question de la fièvre Ebola, 22 % de la population sont pour la fermeture des frontières avec la Guinée et 77 % sont contre. Pour ce qui est des événements survenus au Burkina Faso, notamment si Blaise Compaoré demandait asile au Mali, 82 % de la population serait contre.
Selon le principal initiateur, il a été question de mesurer le niveau de satisfaction de la population après une bonne année de gestion du pays par le président IBK, la cote de popularité de différentes personnalités. Aussi le sondage a-t-il porté sur l’opinion de la population sur les cas de corruption au Mali. Quelle est l’évolution des cas de corruption depuis l’arrivée du président IBK au pouvoir ? Quels sont les cas de corruption que l’on rencontre le plus souvent ?
Pour coller à l’actualité, le sondage s’est intéressé à l’opinion de la population sur la fièvre Ebola. Il a été question de mesurer la connaissance de la maladie, la satisfaction de la population sur la manière dont le gouvernement mène la lutte contre Ebola, notamment de l’opinion de la population sur le fait de fermer ou non la frontière avec la Guinée.
En ce qui concerne l’opinion de la population sur l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré, M. Guindo a expliqué que ces enquêteurs ont cerné deux questions : durant tout le temps où il a été médiateur, Blaise avec ses négociations ont-ils eu un impact positif, neutre ou négatif sur le Mali ? Quelle est l’opinion de la population si Blaise demandait asile pour venir rester au Mali?
Des sujets comme le vol de moto et les accidents de la circulation ont attiré l’attention des enquêteurs. Ces deux phénomènes sont assez courants au Mali en général et à Bamako en particulier. Le sondage a cherché à cerner la fréquence de ces phénomènes au sein de la population.
Des cas pratiques
De l’opinion sur la fièvre Ebola, plus de 98 % de la population répond par oui, alors que seulement 1 % n’a pas entendu parler de cette maladie. On déduit donc que la population a au moins entendu parler de la maladie Ebola. Cependant, précise le sondage, une inquiétude est à soulever au niveau des croyances de celle-ci. En effet, jusqu’à 13 % de la population pensent que le virus Ebola n’est qu’une invention de certaines personnes et n’existe donc pas. Les 87 % restants croient qu’Ebola est une maladie grave à prendre au sérieux.
S’agissant des actions gouvernementales dans la lutte contre la maladie, 70 % de la population en sont satisfaits alors que 27 % ne le sont pas (le reste, 3 %, n’ont pu donner de réponse). Sur la fermeture de la frontière avec la Guinée, les avis sont partagés : environ 51 % de la population pensent qu’on doit laisser les frontières totalement ouvertes mais faire des contrôles efficaces à l’entrée ; 26 % pensent qu’on doit laisser une seule porte d’entrée et faire des contrôles efficaces alors que 22 % pensent qu’on doit totalement fermer nos frontières avec la Guinée. Donc, au moins 77 % de la population ne sont pas pour une fermeture totale des frontières.
Par rapport à l’opinion de la population sur l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré, l’on retient que la majorité, soit 68 %, de la population pensent que les négociations avec ce dernier en tête ont eu un effet négatif sur le Mali, 16 % pensent qu’elles ont eu un effet neutre alors que 8 % estiment que leur effet est positif. Sur cette question, jusqu’à 82 % de la population n’aurait pas été d’accord qu’on accordât l’asile à l’ancien négociateur entre les rebelles et gouvernement malien, et moins de 16 % seraient d’accord.
Parlant des vols de Jakarta à Bamako, au moins 10,3 % des concessions déclarent avoir perdu leur engin pendant les 12 derniers mois. Ceci correspond à au moins 47 motos volées en 24 h et donc plus de 17 150 motos volées par an. Par ailleurs, ces statistiques sont des valeurs minimales, la valeur réelle peut largement dépasser 47 motos volées par jour. Selon les résultats du sondage, plus 32 % des cas de vol se sont déroulés avec braquage et environ 68 % des cas sont des vols sans braquage (vol en douce).
Les cas d’accidents de circulation interpellent, il est nettement établi que 10,5 % de la population répond être victimes. Les données font apparaître au moins 98 cas de victimes d’accidents par jour, soit plus 35 770 cas de victimes par an. Concernant le niveau de gravité, on note au moins 45 décès par mois dus à ces accidents, soit plus 540 décès sur 12 mois dans le seul district de Bamako.
Cependant, le spécialiste Sidiki Guido fait remarquer humblement des limites du sondage, notamment le fait qu’il n’a concerné que le district de Bamako. Avant de noter que ce sondage qui utilise la méthode des quotas s’est basé sur 1050 personnes de 18 ans ou plus.
Alpha Mahamane Cissé
Des opportunistes
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