Augmentation des prix des denrées alimentaires pendant le Ramadan : Devoir de moralité et de spiritualité pour les commerçants

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Le Marché Rose de Bamako

Assoiffés par le goût  de devenir à tout prix « riches», des commerçants n’hésitent pas à fouler à même au sol les préceptes de l’islam durant ce mois béni de RAMADAN, pourtant considéré comme l’instant privilégié pour se rapprocher de Dieu. Au lieu de profiter de ce mois d’abstinence, de solidarité et d’entraide, des commerçants préfèrent plutôt opter pour la flambée des prix de premières nécessités plongeant, du coup, davantage les pauvres dans la misère.

C’est pourquoi, cette année encore pour faciliter l’accès des populations et surtout des fidèles musulmans aux denrées alimentaires de premières nécessités, le Gouvernement, à travers le ministère du Commerce, a entrepris des démarches avec les opérateurs économiques afin de palier à la pénurie de ces produits.  En effet, à la veille de ce mois béni de Ramadan sous l’égide du ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, porte-parole du Gouvernement, d’un commun accord avec les différents acteurs, il a été procédé à la fixation du prix de certains produits de grande consommation. Ainsi, le prix du sac de sucre de 50 kg en poudre chez les grossistes a été fixé à 25 000FCFA. Au niveau  des commerçants détaillants, le kilo de sucre devrait être cédé à 550 F soit 27500F pour le sac de 50 Kg.  S’agissant du riz brizure importé, le prix a été fixé  à 16 500 FCFA  pour le sac de 50 kg, en gros. Tandis qu’en détail, le  kilo de riz devrait couter 350 FCFA, autrement dit à 17 500 FCFA pour le sac de 50 kg.  Pour ce qui est de l’huile alimentaire produit localement, les parties ont convenues sur  12 000 FCFA pour le bidon de 20 litres chez les grossistes. Cette même huile doit être vendue en détail à 650 FCFA le litre,   et au prix de 13 000 FCFA le bidon de 20 litres. Ces accords bien écrits sur papiers ne sont pas suivis à la lettre sur le marché par certains commerçants. Dans beaucoup de marchés, on constate que des commerçants véreux font sembler d’ignorer cette convention qui s’impose à tous. Au contraire, ils font de la surenchère sur les marchés en faisant leur propre loi, en vendent le prix du kilo de sucre à 600 FCFA.  C’est à prendre ou à laisser. A qui profite cette pratique. « Mon ami et ami commerçant, où est ta foi  et ta piété ? ». Pour qui se prennent t-ils pour piétiner une décision ministérielle qui répond  non seulement au besoin religieux, mais aussi à un souci d’uniformiser les prix. Et pourtant,  tous se considèrent comme des pieux. Durant le Ramadan, ils passent tout leur à distribuer des dons dans les mosquées, au nom de la religion. Le Gouvernement ne peut pas intervenir pour réguler le prix des produits comme le piment ou légumes produits par nos jardiniers.

Au ministère du commerce, on joue la carte de l’optimisme. On annonce l’arrivée de 120 camions remplis de sucre et 150 autres sont attendus d’ici dimanche. Ce qui devrait résoudre le problème. On explique cette surenchère par la grève observée par les transporteurs la semaine dernière. Jouant la carte de la solidarité gouvernementale, il est indispensable que le premier ministre engage tous les ministres à accompagner cette vision qui dépasse le seul cadre du département du Commerce. Force doit rester à la loi, et le ministre « Empe » doit bénéficier du soutien de ses collègues pour soulager la souffrance des ménages en cette période que nul ne doit saisir pour s’enrichir sur le dos des pauvres.  Dieu nous commande la tolérance et l’amour du prochain. Pensons-y, au moins pour le respect de ce mois particulièrement important dans l’islam.

Youssouf Diallo

 

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