Niamakoro : Les installations des producteurs de savons démolies avec plus de 3000 emplois directs menacés

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L’Association des fabricants de savon artisanal de la zone aéroportuaire de Niamakoro (Anafazan) a vu plusieurs de ses hangars et des barils d’huile démolis par un géomètre accompagné de policiers du GMS avec deux tracteurs, le samedi passé.

Sans avertissement, ni un ordre judiciaire, un géomètre, appuyé par une équipe de policiers, a procédé le 20 octobre 2018 à la destruction de matériels appartenant à une association de fabrication de savon.

Les fabricants de savon se sont installés dans cette zone aéroportuaire en 2005 et c’est en 2007 qu’ils ont signé un protocole d’accord avec l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna). Forts de l’autorisation de l’Asecna, ils ont commencé à développer la savonnerie artisanale. Selon Karamokoba Diakité, président de l’Association, le samedi passé, un géomètre et des policiers sont venus saccager cinq de leurs hangars. La construction du plus grand avait coûté 460 000 F CFA et les quatre autres ont été construits à 225 000 F CFA l’unité. Un fût d’huile contenant des produits mélangés pour 900 000 F CFA, a été détruit.

A l’en croire, cette entreprise de fabrique de savons artisanaux est constituée des jeunes diplômés sans emploi (des maîtrisards, de détenteurs de licences professionnelle et des techniciens de l’enseignement professionnel). Dans la zone, on compte plus de 100 hangars employant chacun entre 10 et 20 personnes par jour. Le paiement des travailleurs est journalier, chacun percevant 6000 F CFA en fin de journée.

Mahamadou Sidibé, secrétaire administratif de l’Anafazan, reconnaît que depuis un certain temps, l’Asecna leur a demandé de quitter les lieux à cause de la nocivité des produits sur le sous-sol, principalement sur la nappe phréatique. L’Agence avait aussi souligné que les tôles neuves jouent contre la sécurité de la navigation aérienne.

Toutefois, selon lui, une analyse de la DNACPN a montré que les produits utilisés n’ont aucun impact négatif ni sur le sol ni sur l’environnement. “Si nous devons quitter les lieux, c’est l’Asecna qui doit venir  nous demander de partir avec un délai légal. Nous n’avons jamais dit que nous ne quitterons pas ce lieu mais que cela soit fait dans le cadre de la loi et qu’on  nous donne un espace proche de la ville pour que nous puissions faire fonctionner notre entreprise”, s’insurge le secrétaire administratif.

“Aujourd’hui, 3000 emplois directs sont créés par cette entreprise artisanale et plus de 5000 emplois indirects”, rappelle Mahamadou Sidibé.

Moribafing Camara

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