L’Observatoire des Droits de la Femme et de l’Enfant (ODEF) a officiellement lancé, le 30 avril dernier, la campagne d’éducation et de sensibilisation des populations sur les violences faites aux femmes et filles et les stratégies d’accompagnement de ces victimes dans les régions du Nord. D’une durée de 12 mois pour une enveloppe financière de près de 80 millions de FCFA, ce projet concerne Mopti, Tombouctou et Gao. Il est entièrement financé par la Commission de l’Union Africaine.
Après la signature de l’accord de financement entre la Commission de l’Union Africaine, représentée par la MISAHEL et l’Observatoire des Droits de la Femme et de l’Enfant (ODEF) le 14 avril dernier, le projet de la campagne d’éducation et de sensibilisation des populations sur les violences faites aux femmes et stratégie d’accompagnement des victimes de ces violences est désormais opérationnel. Destiné aux populations de Mopti, Tombouctou et Gao pour une durée de 12 mois, ce projet a été officiellement lancé, le 30 avril dernier, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée à la Plate forme de veille des femmes sans violence et équitable.
Compte tenu de l’importance de ce projet, le Haut représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya (ancien Président de la République de Burundi) était présent aux côtés de la représentante du ministre de la Promotion de la Femme, Yaba Tamboura et de la présidente de l’ODEF, Mme Aïssata Mallé. On notait la présence de plusieurs invités de marque.
Financé par la Commission de l’Union Africaine à hauteur de près de 80 millions de FCFA, ce projet permettra à l’ODEF de jouer sa partition dans le retour de la paix au Mali. C’est pourquoi, la présidente de l’ODEF a rendu un vibrant hommage au président de MISAHEL sur l’importance qu’il accorde à ce projet.
Prenant la parole, Pierre Buyoya dira que le début de l’exécution de cette campagne vient à point nommé puisqu’il intervient à un moment où les Maliens s’apprêtent pour la signature de l’ “Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger”. “Nous pensons que ce projet peut bien contribuer à la cohésion et à la réconciliation nationale au Mali, dans le cadre de cet Accord. Il s’agit de noter qu’aucun projet de réconciliation nationale ne peut prospérer si l’on ne tente pas de réhabiliter les victimes du fait qui rend nécessaire la réconciliation. Il s’impose dès lors le besoin de rétablir la dignité violée des gens et tout le monde sait que les femmes et les filles ont beaucoup souffert dans la crise sécuritaire et politique aiguë que connait le Mali depuis 2012. Voilà ce que nous tentons de faire à travers notre engagement aux côtés de l’ODEF pour la mise en œuvre de ce projet” dira le patron de Misahel.
Avec un accompagnement juridique, psychologique et médical des victimes des violences basées sur le genre, Pierre Buyoya espère contribuer à cet effort de réhabilitation des victimes. Un effort qui doit interpeller tous les intervenants dans le processus de rétablissement de la paix et de la réconciliation nationale. “Nous sommes et demeurerons engagés aux côtés des Maliens pour apporter le peu que nous pouvons aux efforts de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Nous ferons cela de diverses façons dans le cadre de la stratégie de l’Union Africaine pour la région du Sahel. Notre soutien à ce projet de l’ODEF en est une illustration” a-t-il conclu.
La représentante du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Yaba Tamboura était visiblement heureuse de procéder au lancement de ce projet. Selon elle, le financement de cette campagne est le témoignage de son engagement et de l’Union Africaine à accompagner le Mali dans la recherche de solutions aux conséquences tragiques de la crise socio-économique et politique, qui a secoué les populations du Nord.
Alou B HAIDARA
