Bachir Thiam, Directeur des Relations Publiques Afrique à Royal Air Maroc: «L’Afrique, notre marché naturel, doit être notre terrain de croissance»

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Le Directeur des Relations Publiques Afrique de la compagnie nationale Royal Air Maroc, Bachir Thiam, et le représentant de la RAM au Mali, Moulay Ali Chorfi, étaient face à la presse et aux responsables d’agences de voyage le 22 janvier dernier à l’Hôtel Salam. Il s’agissait pour eux de présenter la nouvelle campagne «On Evolue Pour Vous», lancée en décembre 2015 dans le souci d’améliorer la qualité des services offerts à la clientèle. A cette occasion, nous avons posé à Bachir Thiam quelques questions concernant la RAM, née en 1957 à Casablanca et qui effectue plus de 1 500 vols hebdomadaires sur les 5 continents.

Quelle est la position de Royal Air Maroc en tant que compagnie aérienne dans le monde, en Afrique et au Mali?

Dans le monde, Royal Air Maroc se bat depuis près de 60 ans pour devenir un major de l’industrie du transport aérien, car ce n’est pas gagné d’avance. Nous desservons près de 90 destinations dans le monde. Dans cette bataille de tous les jours, nous réservons beaucoup de forces à notre marché naturel, l’Afrique.

Pour nous, il n’y pas de doute, l’Afrique doit être le terrain de croissance de la Royal Air Maroc. Le continent représente déjà un tiers de notre volume d’affaires. Nous y réalisons des croissances à deux chiffres, en adéquation avec le développement du marché africain de l’aviation civile.

En Afrique, le Mali fait partie de nos marchés majeurs, au même titre que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, etc… Royal Air Maroc opère au Mali depuis une trentaine d’année, avec en 2015 de 7 à 9 vols par semaine. Ce qui prouve d’ailleurs la forte dynamique du marché malien, dont la croissance en ce début d’année s’élève à 22%.

Royal Air Maroc est la première compagnie aérienne africaine en Afrique occidentale et au Maghreb. Notre ambition pour l’Afrique ne souffre d’aucune ambiguïté. Le Président Directeur Général Driss Benhima le répète souvent: «Nous voulons devenir un acteur africain intégré».

Est-ce une nouvelle approche pour Royal Air Maroc?

C’est une approche qui s’inscrit dans la droite ligne des orientations stratégiques du Royaume du Maroc. Ce n’est un secret pour personne que Royal Air Maroc est déterminée à étendre son champ d’activité dans tout le continent. L’évolution des échanges entre  le Maroc et les autres pays africains, ainsi que la présence d’acteurs privés marocains dans plusieurs pays d’Afrique, nécessitent l’ouverture de lignes au-delà des territoires classiques de la Compagnie.

Cette nouvelle perspective met également en exergue la nécessité pour Royal Air Maroc de se développer sur l’axe Afrique – Asie, car les acteurs économiques qui progressent le plus dans le monde sont ceux qui sont présents sur cet axe. Il sera donc pour la RAM un marché d’appoint, au regard du partenariat commercial conclu l’année dernière avec Qatar Airways. C’est l’une des raisons qui expliquent l’ouverture en mars prochain de la ligne Casablanca – Nairobi.

Royal Air Maroc est actuellement en pleine mutation. Quels secteurs de services cela concerne-t-il?

Tous les secteurs sont concernés, sinon ce serait une mutation au rabais. La Compagnie a atteint l’ensemble des objectifs du contrat – programme signé avec l’Etat marocain. Elle a réussi à renforcer sa compétitivité dans un marché complètement ouvert, ainsi que sa performance, avec des coûts inférieurs à ceux des compagnies concurrentes et la qualité de service des meilleures compagnies aériennes régulières.

Cette mutation vers une entreprise plus compétitive et plus performante a été rendue possible grâce à plusieurs facteurs, comme la réduction des effectifs, l’amélioration de la productivité, la restauration du réseau, l’optimisation de la flotte, la réduction des coûts, la cession d’actifs périphériques, l’amélioration de la qualité de service et la gouvernance de la Compagnie.

Grâce aux deux opérations de départs volontaires, les ratios de productivité des salariés se sont nettement améliorés et la masse salariale des salariés au sol a baissé de 34% par rapport à 2011. Cet effet boule de neige salutaire s’est étendu à tous les étages. Le ratio effectif – avion est passé de 100 salariés en 2011 à 62 fin 2014. Et ce malgré la réduction de notre flotte (57 avions actuellement) de 8 avions par rapport à 2011.

Pour l’optimisation de la flotte, conformément aux engagements du contrat-programme, nous avons retiré 10 avions, propriété de la Compagnie, qui n’étaient pas homogènes avec le reste de la flotte. Ce choix stratégique a contribué à améliorer la disponibilité technique des avions.

Au plan financier, le Groupe Royal Air Maroc a réduit ses charges courantes de fonctionnement de 18%, grâce à un plan de rationalisation interne. Dans le même temps, la Compagnie a réussi à redresser la tendance de son trafic et de son chiffre d’affaires, en améliorant le coefficient de remplissage de ses avions et maîtrisant ses coûts unitaires. Fin août 2014, le trafic avait progressé de 6%, pour un coefficient moyen de remplissage de 76%, en hausse de 3%. Parallèlement, le chiffre d’affaires a augmenté de 9%.

Ces performances ont été réalisées en dépit d’une conjoncture difficile, marquée notamment par une forte offre de la concurrence sur le Maroc, la plus importante depuis la signature de l’Open Sky avec l’Europe. C’est pourquoi Royal Air Maroc continue à renforcer son action de développement sur le continent, en augmentant son offre, en multipliant les ouvertures de nouvelles routes, en améliorant la structure du réseau sur les destinations africaines et en réaménageant et en renforçant son programme…

Quelles initiatives avez-vous prises plus particulièrement à l’endroit de votre clientèle au Mali?

Beaucoup et ce n’est que le début. De manière générale, nous avons apporté des améliorations sur tout le parcours client sur les principaux points de contact, de l’achat du billet à la récupération du bagage. C’est d’ailleurs pour sensibiliser notre clientèle, notamment africaine, à ces efforts, que nous entreprenons ce périple à travers nos principaux marchés, allant à sa rencontre via les médias et les prescripteurs que sont les agences de voyage.

Pour le marché malien, notre approche est sur mesure. Afin de répondre aux besoins, plusieurs promotions ont été lancées l’année dernière, dont des promotions tarifaires sur les destinations les plus demandées, en l’occurrence les destinations européennes.

Egalement offerts à notre clientèle malienne, des packages pour les familles, pour les commerçants, pour les touristes et pour les pèlerins, entre autres. Un 3ème bagage gratuit est désormais offert, en réponse à une forte demande. Ce type de promotion offre une expérience de voyage encore plus grande et fait économiser, au bas mot, 150 Euros de frais à chaque client.

Propos recueillis par Ramata Diaouré

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