BCS-SA : Les dossiers noirs de l’ex –futur directeur général

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L’heure du départ a sonné, depuis le 16 septembre 2009 pour « l’ex-futur » directeur de la Banque Commerciale du Sahel (BCS-SA).

Mais il n’en continue pas moins de régner sur le personnel comme un demi-dieu. Avec son messie, ses apôtres et ses nègres de service.

Les dieux ne sont peut –être pas tombés sur la tête, mais le demi –dieu de la BCS-SA a, manifestement, vu le ciel lui tomber sur la nuque.

 

Directeur général de la BCS-SA, depuis huit ans, Ibrahim Aboujafar a été contraint, le 20 avril dernier par la Foreign Bank, l’actionnaire majoritaire de la BCS-SA, de lui transmettre le dossier de son successeur.

Relevé de ses fonctions, le 19 septembre 2009, Aboujafar n’en continue pas moins de semer la terreur au sein du personnel : licenciements arbitraires, emprisonnements, brimades, insultes… sont devenus le lot quotidien des travailleurs. S’y ajoutent les sit –in et la menace d’une grève générale, brandie par les syndicats des banques. Objectif : protester contre la terreur qui règne au sein de la BCS-SA.

L’arrivée du nouveau directeur général torpillée

Organisé, le 12 mai dernier, le sit –in des travailleurs qui a retardé de deux heures l’ouverture des guichets, est symptômatique de ce raz –le bol général du personnel. Un personnel qui se dit fatigué d’être traité comme un esclave. « Il maltraite tout le monde, y compris son adjoint, un malien. Pour Aboujafar, notre patron libyen, nous ne sommes ni plus, ni moins que des nègres taillables et corvéables à merci », déplore un membre du comité syndical qui a requis l’anonymat.

Et son secrétaire général, Alioune Badra Dieng d’ajouter, la voix nouée par la colère : « Même les avancements des travailleurs ont été bloqués par Aboujafar ».

 

Bloqué, aussi, la dotation des chefs de département en véhicules de fonction. A en croire une source proche de la directeur générale, le dossier a été bouclé. Mais, eu moment de la signer, l’ex –futur directeur général s’y est refusé. Sans explication.

Autre domaine, autre blocage : l’arrivée de son successeur. Huit mois après avoir été élevé de ses fonctions, le désormais ex –directeur général de la BCS-SA continue de garder le pied sur le dossier de son successeur.

Qui n’attend que sa « dérogation » pour prendre ses fonctions.

 

Fatiguée de se voir tournée en bourrique, la Foreign Bank, l’actionnaire majoritaire de la BCS-SA, vient de lui intimer l’ordre d’acheminer le fameux dossier à Tripoli. Le successeur d’Aboujafar devrait prendre ses fonctions depuis le 31 décembre 2009.

Fruit de la coopération libyo –malienne, la Banque Commerciale pour le Sahel (BCS-SA) a été créée en 1983. Son capital est estimé à 7,5 milliards CFA.

 

Il est détenu à 96 % par la Libye. Les 4 % restants sont repartis entre l’Etat malien et quelques privés. On comprend, dès lors, l’omnipotence d’Ibrahim Aboujafar au sein de la banque.

 

Mais pour le comité syndical, le privilège d’actionnaire majoritaire dont bénéficie la Libye, représentée au sein de la BCS-SA par Aboujafar, ne lui donne nullement le droit de violer le Code du Travail.

 

Ni de traiter les travailleurs de la banque comme des esclaves, taillables et corvéables à merci.

Au nombre des griefs, formulés par les travailleurs, contre Aboujafar, deux principaux : son manque de perspectives pour la banque, mais surtout la complaisance dans la promotion des cadres de son institution.

 

Avec, dit –on, son niveau équivalent à celui du CAP, l’ex –futur directeur général de la BCS-SA ne maîtrise pas les nouveaux outils de gestion modernes de la banque. Aussi, tous les cadres qui auront l’outrecuidance de contester ses méthodes –ou ses décisions –sont virés. Sans autre forme de procès.

 

Mais c’est la propulsion d’une dame, du niveau 5 au niveau 8, qui a suscité la colère des travailleurs.

Réputée proche, voire très proche du patron, elle est passée du statut de simple employée de banque au statut de cheffe de département. En clair, elle a gravi, en un an, les échelons qu’elle aurait dû parcourir en quinze ans de métier.

Surnommée la « dame de fer », elle a la haute main sur tout. Et sur tout le monde. Tous les cadres qui lui ont tenu tête, ou contesté ses décisions, se sont retrouvés sur la paille.

 

C’est pour mettre fin à toutes ces pratiques que la Foreign Bank a décidé de relever Aboujafar de ses fonctions. Avec, à la clé, une indemnité de départ estimée à 200 millions CFA.

 

L’ex –futur directeur général sur le pied de départ

Même après avoir été relevé de ses fonctions depuis huit mois, empoché ses indemnités de départ, Ibrahim Aboujafar entend rester un demi –dieu à la BCS-SA. Mais pour combien de temps encore ? se demandent les travailleurs de la banque ; une certitude quasi –absolue : l’heure du départ a sonné pour l’indéboulonnable directeur général. Et ce, en dépit des millions CFA investis dans les sacrifices.

Mais pour les ex –cadres de la banque, la guerre est loin d’être terminée.

 

Licenciés, arbitrairement, ils se disent prêts à balancer dans la presse les preuves de la mauvaise gestion d’Aboujafar.

Pour recouper nos informations, nous avons tenté de rencontrer le célèbre Aboujafar. Après nous avoir fait faire le pied de grue, deux jours durant, un employé de la banque accepte de percer le mystère : « le patron est en voyage ; et je ne sais pas quand il reviendra », nous confie t –il à l’oreille.

 

En attendant, les cadres licenciés de la banque décident de passer à l’offensive.

« Aboujafar a nommé, à la surprise générale, la « dame de fer » à un poste stratégique de la banque ; alors qu’il savait qu’elle n’en avait pas la compétence. Cette erreur de casting a coûté à la banque 100 millions CFA et un procès que la BCS-SA ne sera pas prête d’oublier », révèlent –ils en guise d’entrée.

Alors, bon appétit pour la suite !

Le Mollah Omar

 

 

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