Conférence internationale des donateurs sur le Mali hier à Bruxelles : En plus des 3,250 milliards d’euros annoncés, les bailleurs ont insisté sur la transparence et la traçabilité des fonds

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bruxellesA l’occasion de la conférence internationale des donateurs organisée hier conjointement par la France et l’Union Européenne à Bruxelles, le siège de la Commission de l’Union Européenne à Bamako a invité les journalistes à suivre cet événement en direct sur vidéoconférence. Sur un budget global de  4,343 milliards d’euros nécessaires à la reconstruction du Mali, des engagements financiers et des promesses de dons pour un montant total de 3,250 milliards d’euros ont été annoncés par l’ensemble des bailleurs. Si l’aide à la reconstruction du Mali a fait l’unanimité, les participants ont cependant insisté sur la transparence et la traçabilité des fonds alloués à cet effet.

3,250 milliards d’euros, c’est bien plus que le 1,9 milliard d’euros ou les 2 milliards d’euros sur lesquels tablaient respectivement la France et les autorités maliennes pour tourner définitivement la page de la guerre. Les fonds promis par la communauté internationale, représentée au plus haut niveau,  sont surtout destinés à soutenir les besoins prioritaires pour le développement du Mali. Sur la base du Plan de Relance Durable du Mali 2013-2014 (PRED) présenté par le gouvernement malien, les bailleurs de fonds ont rendu publics leurs engagements financiers respectifs. Rappelons que le budget global prévu pour la mise en place de ce plan est de 4,343 milliards d’euros, dont une partie a déjà été octroyée par des généreux donateurs.

Les participants ont insisté sur la nécessité de renforcer la coopération internationale contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Un  combat qui passe nécessairement par la triade démocratie, sécurité et développement durable.

Les besoins pour lesquels ces fonds seront affectés sont notamment le soutien au plein rétablissement de l’ordre constitutionnel sur la base de la Feuille de route de la transition qui prévoit notamment l’organisation d’élections présidentielles et législatives pacifiques, crédibles et sans exclusive en 2013 ainsi qu’un dialogue national inclusif ; le soutien au rétablissement de l’autorité de l’Etat et de l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire malien dans le respect de l’unité, l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Mali et le soutien à l’éradication des groupes affiliés aux organisations criminelles et terroristes ; le soutien au rétablissement de tous les services publics et notamment des services de base ; le soutien au retour dans la dignité et dans la liberté des personnes réfugiées et déplacées ; le soutien à la relance d’une dynamique de développement économique et social.

Dans la conférence de presse conjointe tenue à l’issue de la rencontre pour commenter les résultats des travaux, le président de la commission européenne, José Manuel Baroso, a dit toute l’importance de ce geste fait par la communauté internationale en ce sens qu’il vise à garantir le développement économique et social du Mali ainsi que la consolidation d’un Etat stable s’appuyant sur des fondations démocratiques solides. Il a souligné que l’Europe contribue déjà largement à la reconstruction du Mali à travers un montant de 520 millions d’euros pour soutenir le plan de relance du Mali pour la période 2013- 2014, en plus du déploiement d’instructeurs militaire pour assurer la formation des forces de sécurité et de défense maliennes à travers l’EUTM.

Pour sa part, le Président français, François Hollande a insisté sur le fait que certains aspects comme le développement, le dialogue politique et la démocratie luttent aussi contre les intérêts des terroristes. Il a souligné dans ce cadre que la France, malgré la restriction que lui impose l’Union Européenne, a décidé d’aider le Mali à hauteur de 280 millions d’euros. Il a mis un accent particulier sur la transparence dans la gestion des affaires publiques ainsi que la promotion de la bonne gouvernance. Il a annoncé la mise en place d’un suivi rigoureux de l’aide.

De son coté, le Président par intérim de la République, le Pr Dioncounda  Traoré a exposé quelques obstacles qui ont miné la démocratie au Mali. C’est ainsi qu’il a cité la mal gouvernance ainsi que la politique de l’autruche pratiquée auparavant comme des palliatifs. Selon lui, ces écueils ne sont surmontables que par l’exigence d’une décentralisation sincère et profonde. Le développement local est un véritable creuset pour préserver la diversité dans l’unité et amener les citoyens à participer activement à l’action gouvernementale.

Dans ce cadre, il a indiqué que la présidentielle prévue avant la fin du mois de juillet prochain sera le point de départ d’une refondation profonde du Mali.

Maciré DIOP

 

L’Allemagne annonce 100 Millions d´euros

Le ministre fédéral de la coopération économique et du Développement, Dick Niebel

L´Allemagne participera à hauteur de 100 millions d´euros à la reconstruction du Mali après la guerre. L´annonce a été faite hier mercredi à la conférence de Bruxelles par son Excellence Dirk Niebel, ministre du développement et de la coopération. Cette aide s´étendra sur les années 2013 et 2014.

Avec cette somme l’Allemagne aspire à soutenir le retour du Mali à la paix et la démocratie. L’assistance allemande sera notamment investie dans l’agriculture et la décentralisation.

A la rencontre à Bruxelles pour un Mali nouveau, les organisations internationales comme les Nations Unies et la Banque mondiale et environ 100 représentants d´autres pays veulent apporter la somme de 2 milliards d´euros pour ce pays d´Afrique de l´ouest en crise.

Son Excellence monsieur Niebel a affirmé qu´après le coup d´état militaire, le Mali se doit de revenir très rapidement à l´ordre constitutionnel.

Il a aussi affirmé que les élections annoncées pour juillet 2013 doivent être bien organisées sur toute l´étendue du territoire malien pour un déroulement crédible.

 

La BAD contribue pour 240 millions d’euros

e Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) s’est engagé, par la voix de son président, Donald Kaberuka, à soutenir les efforts de sortie de crise et de relance de  l’économie du Mali, en mettant 240 millions d’euros à la disposition du pays.

C’était à l’occasion de la Conférence des donateurs du Mali, organisée par la France et l’Union européenne, à Bruxelles, en Belgique.

Dans l’immédiat, cette assistance, accordée via le Fonds africain de développement (FAD) et la Facilité en faveur des États fragiles, est dévolue à quatre domaines : l’appui budgétaire ; l’appui spécifique à la gouvernance économique afin de renforcer les capacités de l’administration ; l’appui visant à restaurer les services sociaux de base fortement dégradés – notamment dans la santé et l’éducation – sur toute l’étendue du territoire – en particulier au nord du pays – ; et la relance du secteur privé grâce au soutien apporté à la réduction de la dette.

La BAD financera aussi la réalisation du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako, à hauteur de 56 millions d’euros, soit près de 37 milliards de FCFA.  Un projet qui s’avère d’une extrême urgence en raison des besoins pressants induits par les nombreux déplacements des populations ayant fui la guerre au nord du pays.

D’autres interventions aideront à soutenir l’agriculture et la sécurité alimentaire dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou, dans le cadre d’un programme chiffré à 35 millions d’euros, soit 23 milliards de FCFA.

Au cours de son intervention, le président de la première institution financière africaine s’est félicité de la mobilisation autour du redressement du Mali : «Cette conférence est la preuve que, ensemble et de manière coordonnée, nous pouvons trouver une partie des solutions dont le Mali et la région sahélienne ont besoin, pour sortir définitivement de la fragilité et de l’instabilité».

 

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