Le représentant spécial adjoint de la mission onusienne au Mali, David Gressly, chargé des questions humanitaires, a annoncé une enquête pour faire toute la lumière sur les tueries survenues à Gao, des casques bleus étant accusés d’avoir tiré sur des manifestants, ce qu’ils n’ont pas osé faire à Kidal où leurs installations ont été saccagées et incendiées. .
Réagissant sur ces incidents, le Gouvernement malien a déclaré que “ les populations de Gao ont participé à une marche de protestation contre la décision d’un accord signé entre la MINUSMA et certains groupes armés, en vue d’établir une zone temporaire de sécurité dans le secteur de Tabankort. Prise sur une base non inclusive, cette décision a été perçue comme défavorable au processus de paix et de réconciliation en cours “. Et de rappeler que “ l’une des missions essentielles de la MINUSMA est la protection des populations civiles “. Avant de l’exhorter à “ renforcer ses capacités dans ce sens précis, à savoir la protection de toutes les populations civiles et la contribution à la garantie de la libre circulation des personnes et des biens “. Il a exhorté ” la MINUSMA à un traitement impartial du gel des positions et l’engage à prendre les initiatives propres à résorber la situation ainsi créée “.
Manipulations à desfins de propagandepolitique
La mission onusienne a, de son côté, indiqué que la protection des populations civiles est sa priorité et l’impartialité est au cœur de ses actions et de son travail au Mali. Elle ajoute que ” ces manifestations font suite à une incompréhension et une confusion entretenues par une manipulation à des fins de propagande politique dont elle a été victime, à travers la circulation d’un document de travail qui projetait l’établissement d’une “zone de sécurité temporaire “ dans la région de Tabankort, suite aux nombreux affrontements des groupes armés dans cette région “. Et de préciser que ” l’objectif principal était d’identifier une sortie de crise satisfaisante à la situation de Tabankort, où la population civile était en danger. Ce document de travail, une piste de réflexion sans aucune portée juridique, constituait un projet en cours d’élaboration destiné à être accepté par l’ensemble des mouvements armés puis soumis au Gouvernement. Ce document a malheureusement été manipulé dans la forme, entraînant une confusion dans l’opinion publique “.
A ce titre, la MINUSMA a annoncé que ” le projet ayant été mal compris et détourné de son objectif principal n’a plus sa raison d’être ” et s’est engagée à le retirer.
Enquête très sérieuse
Par ailleurs, le représentant spécial adjoint de la MINUSMA, David Gressly, chargé des questions humanitaires, qui dit être attristé par l’escalade de la violence à Gao, a déclaré : ” Je peux vous assurer qu’il y aura une enquête sérieuse sur ce qui s’est passé aujourd’hui, une enquête très sérieuse “.
Abdoulaye DIARRA
