ENTRE ATT ET IBK : Impérativement une sortie de crise s’impose

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L’actuel locataire de Koulouba, le Général Amadou Touré est venu de très loin. Ceci n’est un doute pour personne qu’il a réalisé beaucoup de choses positives pour le Mali, l’Afrique et voire le monde. N’en déplaise aux auteurs du Manifeste pour la Démocratie, bref aux " opposants " du Pouvoir en place. Entre ATT et IBK, par les temps qui courent, le courant semble ne pas bien passer. Chaque partie reste campée sur sa position. Puisque tous les moyens sont bons pour monter à Koulouba, les détracteurs de ATT se croient s’être levés du bon pied. Georges W. Bush n’avait-il pas affirmé au lendemain des attentats du pentagone et du World Trade Center : " Soit vous êtes avec nous ou contre nous ".

Les élections de 2007 au Mali approchent à grands pas. Ce n’est plus qu’une question de mois. Proportions gardées, les anti – ATT ne sont peut – être pas comparables aux kamikaze de New York. Mais il faut qu’ils sachent mettre par moment la pédale douce. Si le Mali est malade aujourd’hui ou du moins de l’avis des " opposants ", il faut reconnaître que tous les régimes antérieurs ont de près ou de loin une par de responsabilité. De Modibo Keïta à Alpha Oumar Konaré en passant par Moussa Traoré, quel a été le pouvoir qu n’a pas été critiqué ? Certes, cela fait partie du jeu démocratique. Mais aller jusqu’à vouloir dénigrer un chef d’Etat parce que l’on a la soif du pourvoir, il y a un grand écart qu’il ne faut pas franchir. Présentement trop de mauvaises choses se disent et s’écrivent sur l’actuel locataire de Koulouba.

On a souvent l’impression que le chef de l’Etat n’a jamais rien fait de positif pour le Mali. Et pourtant tous ceux qui décrient le Président de la République actuellement ne pourraient aucunement être parfaits si on leur confiait les affaires de la Nation. Aux lieux de chercher ce qui n’est pas à notre possession, ne serait-il pas mieux de concrétiser les acquis ? C’est pour cela que nous osons proposer aux détracteurs de ATT – aussi minoritaires qu’ils soient, d’enterrer la hache de guerre tout en suggérant des pistes concrètes de sortie de la situation dans laquelle le pays se trouve de nos jours. Le torchon qui n’a cessé de brûler entre le parlementaire et l’exécutif chacun des parties doit accepter la table de réconciliation.

Le statut d’opposant ne signifiant pas que tout est permis- IBK et ATT, avec des appréciations différentes sur le Mali, si le jeu se fait de façon positive, notre démocratie ne peut qu’en marquer des points. Mais la situation actuelle de rigidité ferait advenir des conséquences nombreuses. De la générosité de chacun des parties de ATT et du président de l’Assemblée Nationale vont certainement dépendre des élections de 2007. Surtout lorsque certains collaborateurs du second se permettent d’ores et déjà de semer davantage la discorde dans les esprits des Maliens. Plus les échéances électorales approchent, plus on enfonce le clou. La semaine dernière, certains journaux ont fait état du départ du Gouvernement de Ousmane Issoufi Maïga des ministres du parti de IBK. On n’en est pas encore là, mais si cela arrivait, la situation ne ferait que se détériorer.

Les conséquences pour les élections de 2007 seraient lourdes. Principalement chez les femmes et les enfants qui sont les couches les plus vulnérables. Amadou Toumani Touré et pro ; Ibrahim Boubacar Keïta et pro ; chaque partie semble déterminée à monter à Koulouba en 2007 sur ses grands chevaux. C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer tous les pics relayés par la presse ces derniers temps. En tout cas les maliens gardent encore les pires souvenirs de 1991. La communauté internationale est aussi impuissante face à la sempiternelle crise entre les frères d’un pays voisin. Il faut éviter d’aller dans le mur. " Seul le dialogue est grand. Tout le reste n’est que faiblesse ". Pourrait-on tenter de dire. Alors Koulouba et Bagadadji, le Mali, l’Afrique et le monde vous regardent.

Goudia KONATE

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