Mali: cérémonie d’investiture festive, le président IBK rend hommage aux PTF

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Le défilé militaire, les prestations d’artistes, l’animation des supporters des Aigles du Mali, la sortie des masques des Dogons et les discours de quatre présidents de la République ainsi que celui du roi Mohamed VI du Maroc, auront été entre autres temps forts de la cérémonie solennelle marquant le début du mandat du président de la république du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, tenue jeudi au stade du 26 mars à Bamako, la capitale malienne.

 

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (D) entouré de ses invités dans la tribune présidentielle lors de la cérémonie. Bamako, le 19 septembre 2013. AFP
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (D) entouré de ses invités dans la tribune présidentielle lors de la cérémonie. Bamako, le 19 septembre 2013.
AFP

Lors de cette cérémonie, le président IBK a rendu un vibrant hommage aux partenaires techniques et financiers (PTF) qui ont soutenu le Mali dans la crise que le pays a connue en 2012.

Après l’installation des chefs d’Etat et invités de marque ainsi que la revue des troupes maliennes, MINUSMA, EUTM, Force Serval, la cérémonie riche en couleurs, a débuté par l’hymne malien chanté par un groupe de jeunes dénommé ’’les enfants du Mali’’.

Comme le veut la tradition malienne, avant que le président IBK ne commence son discours, il a eu droit aux louages de la célèbre cantatrice Bako Dagnon et de Alou Diabaté, tous deux griots attitrés.

Au cours de cette cérémonie, les présidents François Hollande de la France, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Idriss Déby Itno du Tchad, le roi Mohamed VI du Maroc et Ibrahim Boubacar Kéita du Mali, se sont succédé au pupitre pour livrer leurs messages (discours) dont la quintessence tourne autour de la vigilance, après la reconquête des territoires du nord du pays précédemment occupés les groupes armés islamistes terroristes.

De façon spécifique, après avoir remercié les uns et les autres pour leur soutien au Mali, le président IBK a beaucoup insisté sur la lutte contre la corruption, la reconstruction du pays et la réconciliation nationale, entre autres, axes majeurs de sa communication.

Pour rappel, en 2012, le Mali a connu une crise sécuritaire, occasionnée par certains fils du pays réunis au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui ont pris les armes pour l’indépendance du nord du pays.

Par ailleurs, les Dogons du Mali, sortis avec leurs masques et échassiers dont la montée est ’’réservée aux seuls enfants légitimes’’, étaient de la partie.

L’un des temps forts de cette cérénomie marquant le début du mandat du président IBK, aura été le défilé militaire. En effet, des éléments de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), de l’EUTM ( Mission de formation de l’armée malienne par l’Union européenne), de l’Opération Serval (France), des forces de défense et de sécurité du Mali (la police, la garde nationale, l’armée de terre, les bérets rouges) ont fait un défilé majestueux sous la musique de la fanfare nationale.

La même cérémonie a été agrémentée par les prestations de Fantani Touré, l’épouse du célèbre comédien Guimba National et l’animation des supporters des Aigles du Mali qui ont tenu le public en haleine.

Lors de la campagne présidentielle, l’artiste Fantani Touré et le jeune musicien ’’Tiéfaray Chi’’ ont accompagné IBK à travers un morceau phare.

Fantani Touré s’est confiée à Xinhua : ’’ J’ai dédié cette chanson à IBK pour le soutenir et non pas par intérêt. Au contraire, je lui rends la monnaie car pendant mes moments de galère, IBK et son épouse m’ont soutenue. Il fallait donc cette chanson d’hommage, sinon je ne suis pas une politicienne, j’appartiens à tout le peuple malien (..)’’.

 

Le président français au Mali: “nous avons gagné cette guerre”

“Nous avons gagné cette guerre”, a déclaré jeudi dernier à Bamako le président français François Hollande, qui avait envoyé en janvier ses troupes soutenir les forces maliennes face aux groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali. “Nous sommes à son aboutissement, car c’est une victoire, une grande victoire pour le Mali que nous fêtons aujourd’hui”, a estimé M. Hollande au Stade du 26 mars bondé, à l’occasion de la fête organisée jeudi pour marquer le début du mandat du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta, après 18 mois de crise politico-militaire.

“La France est fière d’avoir contribué à cette victoire, elle a répondu à l’appel de Dioncounda Traoré que je veux saluer”, a-t-il ajouté, en référence au président qui a dirigé la transition malienne d’avril 2012 jusqu’au 4 septembre 2013, date à laquelle il a passé le témoin à Ibrahim Boubacar Keïta, élu en août.

La France a déclenché en janvier 2013 une opération militaire baptisée Serval, ensuite rejointe par des troupes d’autres pays africains dont le Tchad, qui a permis de chasser les groupes jihadistes ayant occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012. Cette opération est toujours en cours, et la force africaine est passée en juillet sous mandat de l’ONU.

M. Hollande a souligné que “la France a payé son tribut pour la libération” du Mali, en rendant hommage “aux sept soldats français qui sont morts” dans le pays, particulièrement à “Damien Boiteux, le premier qui est tombé ici pour la souveraineté du Mali”.

Il a aussi salué les militaires français blessés, sans en préciser le nombre, “les courageux soldats maliens”, “les valeureux militaires tchadiens” ayant également enregistré de nombreux morts dans leurs rangs au Mali (au moins 38, de source officielle tchadienne).

En dépit des plusieurs contraintes, notamment sécuritaires et logistiques, le Mali a organisé une élection présidentielle sur deux tours – en juillet et août -, qui a été remportée par M. Keïta, 68 ans, un cacique de la vie politique malienne.

“Aujourd’hui, le Mali a pris son destin en main, il a choisi son président”, a ajouté M. Hollande, assurant que Paris restera au côté de Bamako et accompagnera les Maliens dans plusieurs domaines, citant le développement, la démocratie, la réconciliation.

Il s’exprimait devant Ibrahim Boubacar Keïta et son épouse, Aminata Maïga Keïta, ainsi qu’une vingtaine de chefs d’Etat africains, des représentants de plusieurs délégations étrangères et une foule de Maliens ayant rempli le Stade du 26 Mars d’une capacité de 55.000 places.

Yattara Ibrahim

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