Nord du Mali: la Minusma optimiste après l’accord entre groupes armés

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Des soldats maliens à côté de touaregs.
Des soldats maliens à côté de touaregs.
MALI-UN/ REUTERS

À Ouagadougou, une délégation de la Minusma a rencontré les différents mouvements armés qui viennent de signer un protocole d’accord pour parler d’une seule au gouvernement malien le 1er septembre à Alger. Bert Koenders est venu constater les avancées dans le rapprochement entre groupes armés et voir les chances d’application des décisions prises à Ouagadougou.

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Mali se réjouit de l’environnement dans lequel va s’ouvrir ce deuxième round des négociations intermaliennes. « On a une feuille de route, une déclaration de cessation des hostilités, une volonté très claire du gouvernement malien de négocier, et un protocole d’entente entre les mouvements armés d’agir ensemble, note Bert Koenders. Avant, c’était difficile, mais avec la signature de ce protocole d’accord entre les différents mouvements, il y a de bons signes. Il y a une réelle volonté d’avancer, d’oser la paix », indique-t-il.

Devant les mouvements armés, Bert Koenders a reconnu la complexité du processus d’Alger et il salue la volonté de chaque partie d’aller vers un règlement pacifique du conflit. « Certes, ce ne sera pas facile, mais nous ne sommes plus dans la phase de tourner en rond. Il faut que chaque partie respecte ses engagements », poursuit le diplomate onusien.

Impartialité de la médiation

Les différents mouvements armés parleront d’une même voix à Alger, mais ils demandent l’impartialité des médiateurs : « Il faut que les parties soient traitées avec équité pour que les discussions soient sereines », prévient Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun. « Que la médiation ne se confonde pas avec une des parties, ajoute un autre participant. Cela est fondamental et nous allons clarifier cela dès le début des travaux ».

Les groupes armés ont tous rassuré le représentant de Ban Ki-moon au Mali quant à leur volonté commune de trouver une solution pacifique au conflit dans le nord du Mali, « car plus on perd de temps, plus cela profite aux extrémistes sur le terrain », reconnaissent-ils. Certains responsables de groupes armés en ont profité pour demander à la Minusma de mettre tout en œuvre afin que le processus d’Alger soit un succès. Et surtout d’insister sur la mise en place d’un comité international de suivi de la mise en œuvre des différents accords.

par RFI

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2 COMMENTAIRES

  1. Le nord du Mali ou la stratégie de la multiplication explosive

    En 1990, les groupes rebelles armés qui se sont levés contre le régime de Moussa Traoré, étaient déjà disparates et n’avaient pas un agenda politique ni une stratégie internationale élaborée pour porter un projet politique clair.

    Les accords successives qui ont été signés depuis, Tamanrasset, pacte national et accord d’Alger de 2006, ont à défaut de résoudre la crise, repoussé ses effluves jusqu’en 2012.

    Les tentatives vaines d’Iyad Ag Ghali et d’Ag Bahanga, se sont cristallisées et ont inspiré les initiateurs du projet Mnla qui fait de l’extérieur du pays l’épicentre de sa force politique et de l’intérieur son combat militaire.

    Il y a une dichotomie entre le militaire (réel et sur place) et le politique (virtuel et ailleurs) que le Mnla maîtrise plus ou moins depuis deux ans.

    Quand il est faible militairement, le Mnla s’associe aux groupes islamistes pour arriver à ses fins mais quand cette association devrait lui causer un souci, il s’adosse à sa branche politique internationale pour “blanchir” ses actions en “revendications politiques légitimes”.

    Dans cet exercice, le plus grand succès du Mnla, reste politique que quoi virtuel et c’est quand il a reçu à faire dépeindre la quasi totalité des autres groupes armés du nord du Mali comme “terroristes” aux yeux de la communauté internationale et à se positionner comme seule force “politique” ou presque.

    En un mot les djihâdistes combattent mais c’est le Mnla qui en reçoit les dividendes en reconnaissances politiques.

    Mais comment comprendre que l’ONU, la France, l’Algérie et les autres partenaires qui jurent, la main sur le cœur de l’intégrité du territoire malien, n’ont pas compris cela?

    En jouant à ce jeu de dupes, ces charitables âmes de la “paix éternelle” courent le dangereux risque d’un embrassement général dans le septentrion malien pire qu’au moyen orient.

    Car ce qui se dessine au nord du Mali est un affrontement plus long et plus violent qu’en Syrie, Gaza, Irak ou autre Ukraine ou Libye.

    Une constellation de tribus et ethnies rivales se trouvent subitement sur un fait accompli de la hiérarchisation par les armes.

    Comme le Mnla en fait usage et obtient des dividendes sans en être le plus fort, il est certain que la vermine ait fait des petits.

    La multiplication des groupes armés à connotation tribale n’est que la prémisse de l’apocalypse que les pseudos pourparlers d’Alger 2014 cherchent à être le détonateur.

    Parce que arracher à un pays souverain une autonomie clochardisée et l’attribuer à une bande de parvenus va-nu-pieds qui ne représentent que leur ombre sur une terre de contraste et de complexité ethnique et anthropologique est le pire jeu que la communauté internationale ne s’est jamais adonné depuis la création de l’État d’Israël.

    Touareg ifoghas versus Touareg Imghas, Touareg versus arabes, Touareg versus peuls (subtilement dépeint en Mujao par le Mnla), Iyad et copains djihâdistes versus Mnla, sonraï versus Touareg, le tout versus le gouvernement du Mali (en fait s’il en reste) et dans un jeu d’alliances et de séparations faits de complots et de trahisons, voilà quelques uns des thrillers macabres du futur.

    Le compte à rebours n’attend que la fameuse autonomie clochardisée en provenance d’Alger 2014 ou 2015 si affinité.

    Et le serpent de mer que les généraux d’Alger tentent d’ouvrir la boîte de Pandore grandira aussi rapidement qu’ils n’imaginent et ne tardera pas à secouer gravement et aussi durablement le sud algérien qu’ils croient sécurisé dans le pire des cas.

    Le gouvernement corrompu de Bamako avec à sa tête le nouveau champion de la prière, Ladji avion-motos-mosquée, contemplera la chienlit depuis son Boeing à chaque fois qu’il s’évertue un voyage inutile, en fait si son régime inutile résiste à la déflagration.

    Donc que tout le monde se ressaisisse à temps et que Paris sonne la fin de la recréation des bébés carnivores en appelant la racaille Mnla et acolytes de rentrer à la maison et en sommant IBK de former une vraie armée pour sécuriser durablement le Sahara malien.

    L’ONU et son machin truc de minuscule ou minus quoi encore, doit plier bagage puisqu’elle ne sert à rien sauf à rendre les voyous armés plus voyous encore dans une perspective de cristallisation de la chienlit pour l’apocalypse dans nos murs.

    Wa salam!

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