IBK : Entre les discours et la réalité

[caption id="attachment_332532" align="aligncenter" width="610"] Le président malien, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta[/caption] L’homme aux beaux discours creux ? Le président Ibrahim Boubacar Keïta semble l’être, au point que beaucoup de Maliens ont acquis la conviction que leur président mérite des interrogations. Est-ce le même homme (IBK) qui ne cessait de parler de lutte contre la corruption ? Est-ce le même qui ne cessait de faire la morale aux autres sur les valeurs d’intégrité, d’honneur, de dignité et de fierté ? Est-ce encore lui qui critiquait la « gestion désastreuse » héritée de ses prédécesseurs ? En douze mois de gestion chaotique, les Maliens se sont vite rendu compte qu’entre les discours d’IBK et la réalité, il existe un énorme fossé. Un exemple parmi une multitude, c’est cette adresse qu’il a faite à la nation le 31 décembre 2013. Occasion pour le chef de l’Etat de décréter 2014, année de la lutte contre la corruption. Mais ce que les Maliens ignoraient, c’est qu’au même moment, deux gros scandales (l’achat d’avion et le contrat d’armement de 69 milliards) ébranlaient le sommet de l’Etat.   IBK s’adressait ainsi aux Maliens: « Et si nous voulons une démocratie sincère et durable, alors il nous faudra d’abord être sincère et intègre nous mêmes vis-à-vis de nos ressources et des opportunités de l’Etat. C’est pourquoi, au risque d’en faire une rengaine, j’insiste sur la gestion rigoureuse de nos deniers publics, ceux que l’Etat génère auprès du contribuable malien bien sûr, mais aussi l’aide que la communauté internationale met à notre disposition grâce aux sacrifices de ses propres contribuables. La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les reformes systématiques… Oui je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient. C’est pour quoi, je décrète l’année 2014, année de lutte contre la corruption. Un combat dans lequel je demande à chaque malienne, à chaque malien, de s’engager avec moi. Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, incha Allah… »   Lorsqu’un chef d’Etat prononce un tel discours et qu’au même moment des membres de son entourage sont mouillés dans des scandales sur fond de surfacturations (d’une quarantaine de milliards de francs CFA) que vaut alors ce discours? Les discours d’IBK sont-ils réellement destinés à qui ? A l’extérieur, alors que sa gestion est entachée d’irrégularités et de scandales ? Et les auteurs de ces magouilles à ciel ouvert vont-ils continuer à narguer les Maliens ? Et ceux là, qui à l’extérieur, ont infiltré le sommet de l’Etat malien pour faire main basse sur l’argent du contribuable malien ?   Faute de réponses à ses questions, les Maliens ont fait leur religion. Quant au chef de l’Etat, son silence actuel à propos de ces scandales ne peut que traduire une chose : une grosse humiliation. CH Sylla