Plénière hier à l’Assemblée nationale :L’affaire Air Cocaïne s’invite au débat

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C’est après des débats autour de la volonté politique de lutter efficacement contre la trafic de la drogue que les députés ont voté le projet de loi portant ratification de la convention de lutte contre le trafic des stupéfiants et substances psychotropes. Le point culminant du débat s’est déroulé entre d’une part les députés Konimba Sidibé et Oumar Mariko et de l’autre, le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Sadio Gassama. C’est à ce niveau que l’affaire Air Cocaïne s’est invitée dans les échanges provoquant l’ire du Général ministre pour qui le Mali n’est saurait être considéré comme un pays carrefour du trafic de la drogue.

C’est finalement par 128 voix pour, 0 contre et 2 abstentions que le projet de loi portant ratification de la Convention de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, adoptée à Syrte en juin 2007 par la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) a été voté par les élus de la Nation hier Place de la République. Cette première séance plénière de la session ordinaire d’Avril de l’Hémicycle était présidée par le président de l’institution, Pr Dioncounda Traoré.

Au cours des débats, plusieurs députés dont Oumar Mariko du parti SADI, Konimba Sidibé du PARENA, ont fait cas des informations selon lesquelles des hauts gradés et, de façon générale, certains hommes en uniformes sont mêlés à des affaires de trafic de drogue. Konimba Sidibé a enfoncé le clou par rapport à l’affaire Air Cocaïne. «Comment un avion qui transpoterait a fortiori de la drogue a pu franchir nos frontière pour aller échouer dans le grand désert malien de cette façon? Pourquoi, il n’y a pas d’enquête sur ce dossier depuis si longtemps? A quoi servent les nombreuses structures de lutte contre le trafic de la drogue sans qu’on ne voit point l’efficacité de cette lutte?». Oumar Mariko, lui, s’est interrogé sur la volonté politique réelle des autorités à combattre le phénomène du trafic de la drogue.

Il a déclaré être en doute par rapport à la volonté de reprimer ce trafic.

Pour le ministre Sadio Gassama, les enquêtes se poursuivent par rapport au dossier Air Cocaïne. Certaines interpellations ont été faites et se poursuivent. Mais, à sa connaissance, il n’ ya aucun haut gradé qui soit concerné. «C’est trop facile de dire que des porteurs d’uniformes sont impliqués dans le trafic ou la consommation de la drogue…Je ne peux pas dire que dans l’armée, il n’y a pas un seul consommateur de drogue…».

D’autres députés ont exprimé diverses préoccupations dont celles relatives à la destination des stupéfiants saisis, la coopération avec d’autres pays dans la lutte contre le phénomène, la question des jeunes escortes des trafiquants dans le Nord, le régime juridique de la répression du consommateur ou du trafiquant, etc. A toutes ces questions, le ministre a donné des réponses plus ou moins satisfaisantes. Il a battu en brèche, énervé, les affirmations selon lesquelles le Mali est devenu une plaque tournante du trafic des stupéfiants.

Signalons que la Convention de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes vise à sauvegarder la paix et la sécurité dans l’espace sahélo-saharien. Elle permet de renforcer la coopération entre les Etats parties afin de lutter efficacement contre les différentes formes du trafic.

Les Etats parties s’engagent à harmoniser leurs législations en la matière.

Il faut préciser que la plénière d’hier s’est poursuivie avec l’examen d’autres projets de lois. Des textes relatifs à la créarion du Centre national des ressources de l’éducation non formelle et des langues nationales; de la direction nationale de l’enseignement fondamental, etc.

Bruno Djito SEGBEDJI

Non à la violence et aux règlements de compte entre élus!

Le Mouvement National des réseaux des organisations féminines regroupé autour de la Coalition Droits et Citoyenneté des Femmes dont la matérialisation s’est traduit lors du forum des Organisations de la Société Civile féminines du 30 Décembre 2010 et de sa journée préparatoire du 14 Septembre 2010, a appris avec amertume les évènements survenus en commune I, le mercredi 13 Avril 2011, ayant abouti à des actes de violence perpétrés contre le maire de cette commune en la personne de Mme Konté. Nous fondant sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui dispose que tout être humain a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne et que nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitement dégradants ; toutes les formes de violence exercées à l’égard de femmes sont à condamner. Réaffirmant pleinement, sans équivoque et unanimement, notre engagement en faveur d’une société paisible et respectueuse des valeurs et principes de l’Etat de droit.

Réaffirmons que toutes violations des droits de la personne humaine perpétrées contre les femmes et les filles doivent être combattues avec fermeté et que la violence envers Madame le maire de la commune I est une violence à l’égard d’une femme et constitue une forme ultime de discrimination. Constatons avec regret la persistance et la répétition de cette forme de violence envers les autorités communales de surcroit des femmes. Rappelons à nos plus hautes autorités leur obligation d’assurer la sécurité des élues après l’odieux acte qui a couté la vie de la Maire Mme Maïga Salimata Dembélé de la commune rurale de Yoniogo, cercle de Koutiala. Cette sécurité doit prendre diverses formes aussi bien curatives que préventives comprenant entre autres la dissuasion spécifique et générale par la condamnation des auteurs de ces actes répréhensible et contraire aux principes d’un état de droit. Condamnons vigoureusement les actes barbares perpétrés contre Madame le Maire de la commune I. Nous, signataires de cette déclaration, recommandons à nos plus hautes autorités de : prendre toutes les mesures appropriées y compris l’adoption et la mise en œuvre des dispositions appropriées pour poursuivre et sanctionner les auteurs de ces violations par tous les moyens de droit, mettre fin à l’impunité et réparer les torts faits à la victime. Assurer le respect des droits fondamentaux des femmes et des filles, notamment leurs droits à la liberté, à la sûreté de sa personne, à l’intégrité, à l’égalité et à la dignité.

Demandons aux organisations de défense des droits humains et des droits spécifiques des femmes à se mobiliser pour mettre fin à cette pratique dégradante et humiliante inconcevable au 3eme Millénaire. Pensons que ce qui se passe en commune I est une atteinte flagrante à la dignité de l’être humain à laquelle une lutte acharnée et sans merci devrait être entreprise par tous les défenseurs des droits humains et de la justice sociale.

Demandons aux autorités de prendre toutes les dispositions idoines pour que de telles pratiques dignes d’un autre temps ne se reproduisent dans notre pays.

Les organisations signataires :

GPDCF

CAFO

RENEDEP

REPDEPP

WILDALF /Mali ASSOCIATION DES SAGES FEMMESDU MALI (ASM

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