Iyad Ag Ghaly, le poison d’une nation

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La moitié des victimes de l’attaque du marché de Fafa étaient des civils. Une école vient d’être incendiée dans la province de Soum au Burkina-Faso. Les assassins de ce type ne sont pas des héros, mais des fous aveuglés par un délire, des fous à lier.

Depuis l’unification de plusieurs groupes armés de la région en une seule entité, Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, Iyad Ag Ghaly a donc décidé d’endosser la responsabilité de tous les crimes commis par ses amis assassins. « C’est avant tout un acte de communication politique » peut-on lire un peu partout au sujet de cette unification. Mais en réalité Iyad ag Ghaly fait allégeance à Al Qaïda pour essayer de se placer dans sa lignée. Ce qui est marquant, c’est cette illusion de s’inscrire dans un terrorisme global, transnational, et non plus dans une logique de territoire. Il n’est d’ailleurs fait aucune référence à un espace géographique particulier, ni à une action ou une bataille précise. Iyad Ag Ghaly n’a que faire des Maliens, de l’Azawad, des accords d’Alger… Seuls «les Croisés», c’est-à-dire l’Occident, sont désignés comme cible. En réalité, il a l’intention de s’en prendre à tout un chacun, car il vient de faire allégeance à Al Qaïda, et la folie assassine s’est emparée de lui : détruire tout ce qui n’est pas dans les critères d’Al Qaïda.

Iyad Ag Ghaly est le leader touareg d’Ansar Dine, ancien rebelle, devenu un intermédiaire de Bamako dans le Nord dans les années 2000, qui a ensuite basculé dans le terrorisme après son passage par le mouvement Tabligh. C’était aussi un noble de Kidal qui était très respecté, mais il a officiellement renié cet héritage. Il y a longtemps eu, chez certains hommes politiques, l’espoir qu’Iyad Ag Ghaly soit «récupérable». Ils pensaient qu’on pouvait discuter avec lui, le ramener dans le droit chemin. Mais maintenant c’est terminé, car il vient de sombrer dans ses délires de toute-puissance destructrice.

Iyad Ag Ghaly n’est plus un héros, ni un noble. Il n’est plus citoyen du Mali, ni de l’Azawad. Il n’est plus un combattant, car il a choisi la voie des assassins. Si « toute vieillesse est un naufrage », que le Mali ne sombre pas avec lui. Il est triste de mourir seul, mais terrible de faire mourir une nation entière avec soi, par égoïsme sous couvert de grand projet apocalyptique. Cette fusion est le chant du cygne du vieil Iyad, le début de son agonie. Suivre le vieil aveugle qui se jette dans le gouffre ? Non merci !

Ibrahim Keita
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