Intervention au Nord du Mali : Les États-Unis bloquent la France à l'ONU

11 Déc 2012 - 21:52
12 Déc 2012 - 02:06
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Washington souhaite dissocier le processus de réconciliation avec les Touaregs et la mise en place d'une force d'intervention contre les groupes islamistes au Nord du pays.
L'objectif est le même - éradiquer la menace terroriste en provenance du nord du Mali -, mais les moyens d'y parvenir diffèrent. Les États-Unis s'opposent au projet de résolution déposé par la France à l'ONU pour autoriser l'envoi d'une force militaire africaine de plus de 3.000 hommes au Mali, malgré les appels répétés du Conseil des ministres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Le Quai d'Orsay a rappelé mardi que la démission forcée du premier ministre malien, Cheick Mobido Diarra, soulignait l'urgence d'un «déploiement rapide de la force de stabilisation». Le Conseil de sécurité a d'ailleurs «condamné» cette arrestation et menacé les ex-putschistes de «sanctions». Mais les États-Unis, qui jugent le concept français «non viable», ont fait une contre-proposition en début de semaine au Conseil de sécurité. La France propose un processus de réconciliation politique nationale avec les Touaregs, en parallèle à la mise en place d'une force d'intervention militaire contre les groupes islamistes au Nord avec une possible intervention à l'automne 2013. Les États-Unis souhaitent dissocier les deux missions. Ils voudraient d'un côté favoriser une réconciliation politique avec les sécessionnistes et de l'autre autoriser une mission militaire au Nord, mais avec une résolution autorisant seulement pour le moment l'entraînement de troupes. Un texte autorisant une opération militaire ne serait envisagé qu'ultérieurement.

Les réticences de Ban Ki-moon

La France estime avoir le soutien des 13 autres pays du Conseil de sécurité, mais doit compter avec le bulldozer Susan Rice, qui ne cède rien. Selon un diplomate new-yorkais, l'ambassadrice américaine estime incapables la Cédéao et une armée malienne partiellement reconstruite de venir à bout des islamistes au Nord. «Susan Rice veut des Tchadiens pour aller régler le problème terroriste parce qu'ils ont la réputation d'être de vrais combattants du désert» explique un diplomate de l'ONU. Selon le Wall Street Journal, les autorités américaines seraient en fait divisées. Les responsables de la lutte antiterroriste au Pentagone soutenus par certains responsables de l'Administration Obama chercheraient à obtenir une plus grande marge de manœuvre pour mener eux-mêmes des opérations spéciales contre les salafistes de l'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest), présents au nord du Mali, tandis que d'autres craignent les conséquences régionales d'une telle action. La position du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ne facilite pas la tâche des Français. Réticentes à soutenir une opération de guerre, qui ne correspond pas aux principes de l'organisation, les Nations unies traînent des pieds pour le financement des opérations et s'inquiètent de possibles violations des droits de l'homme. Le coût annuel d'une mission telle qu'envisagée par la France est évalué autour de 200 millions d'euros et prévoit une participation de l'ONU, de l'Union européenne, de la France et des États-Unis. En attendant un dénouement au Conseil de sécurité, l'Union européenne a autorisé l'envoi au Mali début 2013 d'une mission de 400 militaires européens pour encadrer les troupes maliennes. Publié   

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