Edito : Respectons le Peuple Constitutionnel et Souverain !

Actuellement, le climat politique au Mali est plus que jamais délétère. Des activistes présumés soutiens du Pouvoir ne cessent d’invectiver, par des propos très haineux, notamment sur les réseaux sociaux, les dirigeants des partis politiques et d’annoncer la dissolution prochaine de leurs formations politiques

8 Mai 2025 - 01:28
8 Mai 2025 - 10:40
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Edito : Respectons le Peuple Constitutionnel et Souverain !
Gaoussou Madani Traore, Dirpub Le Pelican

Alors que  le gouvernement de la Transition militaire  a pris un projet de loi qui abroge la Charte des partis qu’il trouve obsolète. Et  élaboré, sans les partis politiques, une nouvelle charte qui  permettrait  de réduire  drastiquement leur nombre. Ce qui, pour  les partis et beaucoup d’observateurs politiques,   ne serait pas conforme avec les dispositions constitutionnelles  actuelles. Qui garantissent le multipartisme  intégral  et son principe d’intangibilité. 

Ces nouvelles décisions  radicales exclusives ainsi que  le narratif du Gouvernement (certainement véhiculé par  ses  soutiens), faisant des formations politiques des parias, ont conduit  une centaine  de partis politiques à  sortir  de sa léthargie  pour enfin  organiser  un méga meeting, le samedi 03 mars,  au Palais de la culture Hamadou Ampâté  Ba de Bamako sis quartier Badalabougou. Avec leurs militants, ces partis  décident de s’opposer désormais  à leur disparition programmée  de la scène politique et rappellent que le MULTIPARTISME INTEGRAL  est inscrit en lettres d’or dans la Constitution  promulguée en  juillet 2023. Et,  que c’est un principe intangible  qu’une simple assise de « Forces Vives »  ne peut mettre  en cause.  Mais leur meeting, par peur de la voix discordante, est saboté  par une poignée d’antidémocrates-des soutiens affichés du régime de la Transition militaire dont un membre du CNT- occupant  les lieux la veille. Néanmoins,  ils   étaient  des milliers,   les militants des partis politiques,   à se rendre massivement   au Palais de la Culture Amadou Hampâté  Bâ pour répondre à l’appel  patriotiques  des  partis  politiques. Ce qui contrarie le narratif des présumés soutiens de la Transition qui ne cessent  de véhiculer que les formations politiques n’ont plus de militants ou sympathisants qui les soutiennent.

Comme l’on peut aisément constaté, notre chère République-fracturée entre les autocrates et les démocrates-  se retrouve  actuellement   sur une pente glissante et même très glissante. La République semble  désormais ignorée par le Pouvoir de la Transition militaire  qui a décidé de ne plus respecter  le suffrage du Peuple Souverain et Constitutionnel,  en prenant  des décisions hasardeuses. Qui tranchent avec l’esprit de la Constitution. Ce faisant,  il œuvre à  faire taire toutes voix discordantes. Pendant que ses soutiens affichés ou présumés sont dans une dynamique   d’affrontement  physique contre  l’opposition démocratique.  Pour l’empêcher de s’exprimer sur les questions majeures qui engagent la nation malienne.  Ce qui constitue un  précédent dangereux dans l’histoire de notre pays depuis les évènements de mars 1991. Dont  remake n’est plus désormais à exclure si la sagesse ne revenait pas dans les décisions. 

Au-delà des partis politiques, de nombreux maliens, notamment silencieux,  sont convaincus  que la question du multipartisme intégral est déjà prise en charge par la Constitution de juillet 2023.  Et, qu’une  simple assise de « Forces Vives » organisée par le Pouvoir  ne peut mettre en cause un principe  intangible  gravé dans une Loi Fondamentale,  votée par plus de trois millions de maliens.  D’ailleurs, ces maliens silencieux  considèrent que  des Assises Nationales, à travers leurs composantes (76 000 participants) et le Dialogue National,  n’avaient  aucune légitimité pour représenter le peuple  constitutionnel  et souverain du Mali. Encore moins  quelques activistes qui portent hélas  la voix du Gouvernement  malien sur les réseaux sociaux. Ces maliens silencieux ignorent « les forces vives »  récemment constituées par le Pouvoir qui ont pris  des décisions majeures en leur nom. De même que de nombreux maliens, à travers les mêmes  réseaux sociaux,  dans les grins ou lors de tribunes, récusent  la dissolution programmée des partis politiques et l’instauration de l’autoritarisme  dans leur pays. 

Oui, la Constitution de 2023 promulguée (normalement  en vigueur) tout comme la Charte de la Transition,  consacre le multipartisme intégral dans notre pays. Normalement, il  ne devrait plus  avoir de débats sur cette question. Et nul ne peut  mettre en cause ce principe intangible de notre Loi Fondamentale. Alors, pour l’intérêt général du Mali,  la Transition militaire  doit strictement  respecter  cette  Constitution  du pays  qu’elle a, elle-même  voulu, rédigé et fait voter. Car,  les  voix de tous les fils et filles du Mali doivent nécessairement compter lorsqu’une gouvernance veut prendre une décision aussi importante  qui engage le futur de toute une nation.  N’oublions pas !  Lors du référendum constitutionnel de 2023, plus de  3 millions de maliens sur près de 10 millions en âge de voter,  étaient allés aux urnes pour se prononcer sur la question. La Transition militaire  doit, pour une fois,  éviter les tensions inutiles dans le pays, en respectant  ces citoyens maliens. Qui  sont les vrais représentants  du   Peuple  constitutionnel et souverain  du Mali.

 

Gaoussou Madani Traoré

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