Huit candidats lancés dans la course à l’investiture de l’Adema-Pasj : Le vote décisif des délégués à la Conférence nationale du 30 juillet
Selon la procédure adoptée, après le vote des membres du Comité exécutif (CE) qui aura lieu le 12 juillet prochain, interviendra celui des délégués à la Conférence nationale d'investiture qui aura lieu le 30 juillet 2011. C'est dire que le candidat qui aura les faveurs de la direction du parti, lors de sa prochaine réunion extraordinaire consacrée au choix du candidat, n'aura pas pour autant fini. Le vote décisif appartenant aux délégués.
Comme prévu dans le processus de désignation du candidat de l'ADEMA-PASJ, c'est à la Conférence nationale d'investiture que les délégués auront à voter pour confirmer le candidat choisi par le Comité exécutif du parti ou, au contraire, porter leur choix sur un autre candidat différent du choix du CE.
C'est dire que celui qui aura la préférence des membres du CE, le 12 juillet prochain, n'est pas assuré une fois pour toutes qu'il sera investi par la Conférence nationale extraordinaire du 30 juillet 2012. Cela au cas où la Commission de bons offices n'arrivera pas à concilier les huit candidats afin que les sept autres se désistent au profit d'un seul qui portera alors les couleurs du parti de l'abeille à la présidentielle de 2012.
En attendant, c'est le démarchage individuel des membres du CE-ADEMA qui est déclenché depuis bien avant le dépôt des candidatures. Mais qui s'est intensifié depuis le 20 juin, date où huit cadres se sont portés officiellement candidats à l'investiture de la ruche. Dans cette situation d'incertitude pour chacun des candidats, il n'est point exclu que certains soient tentés de faire parler le langage de l'argent voire du chantage…au fauteuil. Comme c'est, toujours, malheureusement, le cas dans notre pays.
C'est dire que le CE-ADEMA est aujourd'hui plus que jamais écartelé entre partisans de tel ou tel candidat. Principalement entre les deux prétendants les plus sérieux, en termes de sympathisants, à savoir Dioncounda Traoré, le président du parti, et Sékou Diakité, le 2ème vice-président, qui pense que le temps de la jeunesse est venu de se battre pour accéder au pouvoir.
Quant à Dioncounda Traoré, il croit avoir à relever un défi personnel en se battant pour le fauteuil qu'il suppose être sien. Et que sept autres barons de la ruche veulent maintenant usurper. Certains observateurs spéculent sur sa santé, qui serait fragile, et mettent en cause sa " non solidarité avec les militants pauvres ou ceux qui ont le plus besoin de solidarité ". Apparemment, cela n'est pas assez suffisant pour sous-estimer les qualités intrinsèques de ce haut cadre qui est le président de l'Assemblée nationale et a été plusieurs fois ministre dans différents gouvernement de Alpha Oumar Konaré, le premier président de l'ADEMA-PASJ et ancien président de la République.
S'agissant de Sékou Diakité, sa jeunesse est un atout sur lequel il compte bien surfer pour arracher le fameux sésame. Mais c'est également sur le terrain de sa jeunesse que ses adversaires comptent bien le fragiliser.
Alors qu'un dicton universel nous enseigne qu' " aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des ans ". N'est-ce pas là le cas de ce jeune spécialiste en économie-finances qui a franchi, à la vitesse d'une étoile filante, toutes les étapes de la haute administration. Il est indéniablement une valeur sûre dans ce Mali qui a tout intérêt à prendre le train des réformes. Comme ça se passe actuellement partout dans le monde où la jeunesse se sacrifie parfois pour qu'une nouvelle génération accède au pouvoir.
En lieu et place de régimes corrompus et parfois autocrates. Même si le Mali n'est pas à classer dans ce lot de régimes, il est fondamental que la gestion change ; la corruption et le népotisme s'étant incrustés dans les hautes sphères de l'Etat. Il y a donc deux personnalités qui seront, certainement, au coude-à-coude lorsque le CE-ADEMA sera appelé à se prononcer et trancher entre Dioncounda Traoré et Sékou Diakité. Mais en attendant, les conciliabules se poursuivent afin de trouver un candidat de consensus évitant ainsi un vote du CE qui pourrait être destructeur pour le parti. Qui va maintenant céder ? Dioncounda Traoré ou Sékou Diakité ? Le pari est lancé.
En tout cas, il en sera fini de l'ADEMA-PASJ si, toutefois, ses candidats à la primaire s'entêtaient à aller coûte que coûte à un vote qui ne pourrait être que fatal à la ruche. Comme si l'on y mettait du feu.
*Mamadou FOFANA
Depuis Paris
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