Coincé entre l’ingérence de la famille, les scandales à répétition, un premier ministre contesté et la colère du RPM : IBK peut-il se ressaisir?

25 Août 2014 - 03:10
25 Août 2014 - 03:30
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Dans deux petites semaines, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita va boucler un an à la tête de notre pays. Un an marqué par des scandales à répétition, la gestion patrimoniale du pouvoir, la fronde syndicale, le mécontentement social et un pilotage à vue. Quand on y ajoute le retrait des bailleurs de fonds, on aboutit à un an qui montre un président, seul face à son destin. Peut-il se ressaisir ?     [caption id="attachment_274802" align="alignleft" width="344"]le trésor public à rude épreuve SEM Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République[/caption] L'intrusion de la famille dans les nominations aux hautes fonctions de l'Etat, sa boulimie déconcertante à s'emparer du pouvoir et par ricochet aux richesses du pays ont pris de court les Maliens. Eux qui pensaient que leurs souffrances seraient abrégées, ou tout au moins amoindries, avec l'arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita. Que de déceptions, de frustrations et de sentiment général de révolte.     La famille du président agit comme si demain c'était la fin du pouvoir et qu'il faut aller vite et en profiter au maximum. A l'allure où vont les choses (accumulation de richesses, arrogance et mépris), les Maliens sont condamnés à souffrir pendant cinq longues années de pouvoir d’IBK.   En plus de la famille, IBK souffre de son gouvernement dont le Premier ministre Moussa Mara peine à imposer son autorité et à imprimer à ses ministres sa méthode. La presse rapporte régulièrement les divergences, à la limite, conflictuelles, entre Moussa Mara et nombre de ses ministres. En vérité, les ministres ne se reconnaissent pas en lui, puisqu'ils ne lui doivent rien. Il n'a nommé aucun ministre et du point de vue politique, il est très affaibli, avec un seul député à l'Assemblée. Nombre des ministres doutent de la sincérité du PM vis à vis du président. Au bout des lèvres, le Premier ministre prétend défendre le programme du président, mais  en réalité, il suit son propre agenda. Ses sorties intempestives à la télévision nationale pour présider des cérémonies les plus insignifiantes pour son rang cachent mal ses ambitions à embrigader l'opinion publique. Sa visite à Kidal s'inscrivait bien dans cette logique. Un coup médiaticopolitique qui a, malheureusement, mal tourné.   Les Maliens attendent d'un gouvernement des actes et faits qui participent de l'amélioration de leur cadre de vie.   Depuis son installation, qu'a fait  le gouvernement de Mara de consistant. Visiblement, pas grand-chose. Pour preuve, les deux jours de grève de la Centrale syndicale (Untm) les 21 et 22 août derniers. Sans compter que le pays traverse une situation financière et économique des plus difficiles.     Des scandales à répétition   Le budget spécial d'investissement (BSI) est réduit  à près de 75% dans plusieurs départements ministériels. Le FMI a suspendu son aide au Mali jusqu'en septembre prochain, si ce n’est décembre. D'autres bailleurs restent dubitatifs en attendant d'y voir clair. Sur la question de Kidal, le PM ne sait plus par quel bout il faut commencer. Lui d'ailleurs qui est venu envenimer la situation avec sa mission imprudente et inopportune à Kidal. Selon nos informations, ni la Minusma, ni Serval, n'avaient approuvé cette visite du PM pendant la période indiquée dans la capitale de l’Adrar des ifoghas. Comme si cela ne suffisait pas, les scandales à répétition devraient s'ajouter à la solitude étouffante d’IBK. Achat controverse  de l'avion de commandement du président, accointances douteuses avec des personnalités peu recommandables comme Michel Tomi, rumeurs relatives à la construction d'une piste  d'atterrissage d'hélicoptère au domicile du président, etc. Le parti "Rassemblement Pour le Mali" (Rpm) n'est malheureusement pas reste en dehors des ennuis du président. A cor et à cri, à en croire la presse, le Rpm réclame la tête de Moussa Mara. Le parti estime que le poste de PM lui revient de droit. Ce qui affaiblit davantage, et le PM et le président. Donc, on n'est pas à l'abri d'une éventuelle crise politique.     L'on se rappelle les débuts du mandat d’Alpha Oumar Konaré, où il a bouffé deux Premiers ministres en moins de 24 mois, avant finalement d'en imposer un du parti pour avoir la "paix". IBK est confronté aux mêmes problèmes. Le politiquement et démocratiquement correct serait pour lui de nommer un Premier ministre à poigne qui sortirait du parti majoritaire à l'Assemblée nationale. Que peut faire IBK face à toutes ces pesanteurs? Serait-il un homme seul ? Tout laisse à le croire. A lui de se ressaisir, pendant qu’il est encore temps.   MAFILA    

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