Issa Mariko, le président de la Coordination des associations de soutien à la candidature du Pr. Dioncounda Traoré à la présidentielle 2012 (C.N.S) \"Il faut tout faire pour préserver l'unité du parti\"

9 Juin 2011 - 00:00
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Ancien leader estudiantin, Issa Mariko est, depuis un moment, le président de la Coordination des associations de soutien à la candidature du Pr Dioncounda Traoré. Il appelle  les cadres et militants de l'ADEMA à se donner la main pour l'unité du parti. Interview.

Quelle est votre position par rapport à la polémique autour du fichier électoral?

Issa MARIKO : Cette polémique et cette confusion autour du fichier électoral issu du recensement administratif à caractère électoral (RACE) et les données du recensement administratif à vocation d'état civil (RAVEC) résultent d'un déficit de communication du ministère de l'Administration territoriale et de la Délégation générale aux élections (DGE). Le Gouvernement a fait croire que le pays allait se doter d'un fichier électoral biométrique pour les élections générales de 2012.

A 11 mois de l'échéance, le constat est amer. Même en trois ans, nous ne pouvons pas avoir un fichier électoral biométrique. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un tour dans les différents centres de vérification pour constater la mauvaise qualité du travail. Des citoyens, régulièrement enrôlés, disposant de récépissés de recensement ne retrouvent pas leurs noms. Face à l'urgence, nous n'avons d'autre choix que de procéder à une révision exceptionnelle du fichier électoral issu du RACE.

Pensez-vous qu'il est possible d'organiser le référendum constitutionnel et les élections générales de 2012 avec ces polémiques ?

La question de la révision de la Constitution soulève toujours des polémiques et des craintes. Généralement, en Afrique, les pouvoirs en place n'ont recours à la révision de la Constitution que pour renforcer leur pouvoir ou pour s’y maintenir.

C'est cet état d'esprit qui a prévalu au Mali, dès l'annonce par le président de la République dans son message à la nation, à l'occasion du 1er janvier 2010, de soumettre au référendum  l'initiative d'une révision de la Constitution du 25 février 1992. Du coup, les débats se sont focalisés sur l'article 30 qui limite à deux, le mandat du président de la République en occultant les questions de fond. C'est en réaction aux 23 années passées au pouvoir par le président Moussa Traoré que le constituant malien de 1991 a limité le mandat à 5 ans renouvelable une seule fois. La révision constitutionnelle initiée par le président Alpha Oumar Konaré, votée par l'Assemblée Nationale en 2001, ne doit pas être jetée à la poubelle, elle contient des propositions intéressantes qui doivent être prises en compte. Le référendum pourrait intervenir, courant janvier 2012, avant la présidentielle d'avril 2012.

Les élections coûtent excessivement chères, quelles solutions pouvez-vous proposer?

Il est urgent de prendre des mesures pour réduire les coûts et en même temps amener le taux de participation à plus de 50% des inscrits sur la liste électorale, pour donner plus de légitimité à nos institutions.

Il faut supprimer la CENI et la DGE pour créer une Direction nationale pérenne chargée de l'état-civil et de l'organisation des élections. Mais, pour les élections de 2012, nous devons les conserver si nous voulons rester dans le délai.

Nous pouvons coupler les élections présidentielle et les élections législatives. Cela passe nécessairement par la dissolution de l'Assemblée Nationale. Quand on sait que, chaque candidat à l'élection présidentielle coûte à l'Etat plus de 60 millions F CFA, nous pouvons élever le montant de la caution qui est actuellement de 10 millions à 20 millions F CFA et en même temps en renforçant les conditions requises pour être candidat à l'élection présidentielle, afin d'éviter la prolifération des candidatures fantaisistes.

L'appel à candidature pour la désignation du candidat de l'ADEMA pour les élections présidentielles de 2012  a été lancé du 25 mai au 10 juin et serait repoussé. Quels en sont les enjeux ?

 Le 1er enjeu, c'est de désigner un candidat consensuel, qui puisse assurer la victoire au parti. Cela ne peut se faire que si les candidats s'engagent sur l'honneur, aux cas où ils ne seront pas désignés, à soutenir le candidat du parti comme si eux-mêmes étaient dans la course.      

Chacun doit avoir à l'esprit les divisions qui ont fait perdre le pouvoir au parti en 2002. Il faut tout faire pour préserver l'unité du parti. Le 2ème enjeu, c'est de gagner pour faire du Mali un Etat émergeant, première économie de l'espace UEMOA.

Qui, selon vous, sera le candidat de l'ADEMA ?

 Il n'y a pas encore de candidat déclaré, mais il y a des noms qui circulent. Nous, à la Coordination nationale des associations et organisations  pour le soutien à la candidature de l'honorable Dioncounda Traoré, avons déjà fait connaître notre position au cours du meeting du samedi, 8 janvier 2011 à Bougouni. Nous avons, dans l'appel de Bougouni, demandé à l'honorable Dioncounda Traoré d'être candidat à la candidature, pour briguer la magistrature suprême. Nous lui avons adressé une lettre dans ce sens.

Le choix porté sur l'homme s'explique par ses qualités d'homme d'Etat doublé d'homme politique et d'expériences. Combattant infatigable pour la paix, la démocratie et la justice, l'honorable Dioncounda Traoré a toutes les qualités d'un bon chef pour diriger le Mali.

 

Propos recueillis  par  Bruno D. SEGBEDJI

 

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