Effets collatéraux de la crise du nord : Des jeunes femmes déplacées s'adonnent de plus en plus à la prostitution

16 Nov 2012 - 09:41
16 Nov 2012 - 12:22
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Elles ont suivi différents processus de déplacement, mais toujours dictés par la volonté d'un mieux-être  dans leur propre pays. Certaines déplacées internes, dans l'espoir de trouver des conditions de vie meilleure préfèrent s'adonner au plus vieux métier du monde, la prostitution. Fuyant la guerre et les atrocités commises par les différents groupes armés qui sévissent dans le septentrion, ils sont des milliers de déplacés à vivre aujourd'hui dans les différentes villes du sud et à Bamako parfois dans les familles ou des centres d'accueil. Parfois confrontées à certaines difficultés, des jeunes femmes sont contraintes de se prostituer non pas pour assouvir un désir charnel mais pour pouvoir vivre.  Des adolescentes se prostituent dans des bars à Bamako comme dans les régions. Les sommes varient selon les passes (1000 FCFA, 2 000 ou 5 000 FCFA). Un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur chez certaines déplacées internes. Une situation fort inquiétante pour le commun des mortels. "C'est avec peine que nous nous donnons à cette pratique qui va à l'encontre de notre culture et tradition. Depuis notre arrivée à Bamako, nous sommes pratiquement privées de nos plaisirs et désirs. Parfois les moyens de nos familles d'accueil sont limités. Pour vivre mieux, nous avons décidé de mener cette vie afin de subvenir à nos besoins" lâche l'une d'entre elles. " Nos conditions de vie sont  devenues intenables, je n'en pouvais plus. J'ai fini par adopter cette vie à contrecœur", confesse une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années, rencontrée dans un bar de la place. A ses côtés, de nombreuses autres jeunes femmes trinquent avec les clients. Malgré les multiples aides humanitaires destinées à ces déplacés, de nombreuses familles d'accueil voire les centres d'accueil sont parfois confrontés à de nombreuses difficultés pour subvenir à leurs besoins. Au regard de la vie que mènent ces jeunes femmes, il y a lieu de s'interroger sur la gestion des nombreuses aides qui ont afflué au nom des déplacés du nord. En attendant que l'armée débarque les bandits, ces déplacés auront encore beaucoup de temps pour trimbaler dans les rues de Bamako et ailleurs.             Bandiougou  DIABATE

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