Rapport 2017 du bureau de Vérificateur Général : Plus de 70 milliards de FCFA détournés !

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Amadou Ousmane Touré
Le président IBK et le Vérificateur général Amadou Toure (photo archives)

Le Vérificateur Général a présenté mercredi dernier, au président de la République son rapport portant sur les exercices financiers de l’année 2015.

Il en ressort des manquements notoires dans les opérations de gestion des fonds publics et du patrimoine de l’Etat qui ont occasionné  au trésor public 70,13 milliards de FCFA de perte.

En effet, le mercredi 11 octobre dernier, le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéïta a reçu  des mains de M. Amadou Ousmane Touré, le rapport annuel 2015 du bureau du  Vérificateur Général.

Selon le rapport, en 2015, le Vérificateur Général a reçu 26 saisines émanant de citoyens, d’associations, de syndicats, du Gouvernement et de maliens de l’extérieur sur la gestion domaniale et foncière, la gouvernance des Collectivités Territoriales, la gestion des fonds publics par les organismes et établissements publics, la passation, l’exécution et le règlement des marchés publics ainsi que le recrutement dans les services et organismes publics.

Ainsi, le bureau du vérificateur général a effectué 16 missions de vérification financière auprès de 23 structures, essentiellement des services centraux dont des sociétés privées à participation publique.

Les domaines et structures concernés sont entre autres,  les importations de produits pétroliers, les dépenses électorales, les sociétés miniers, les  Directions des Finances et du Matériel du Ministère chargé de l’Administration Territoriale,  du Logement, de la solidarité , de la Santé, de l’Artisanat, de l’Equipement et des Transports et de l’Energie et, l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali.

Par ailleurs, durant la même période, (selon le document du BVG), le Trésor Public a perçu un montant total de 462,47 millions de FCFA remboursés de la part des gestionnaires des entités vérifiées, soit au cours des missions de vérification, soit pendant l’investigation judiciaire.

Cependant, selon le ‘’Végal’’, sur les 16 vérifications financières et de conformité effectuées en 2015 auprès des 23 structures, le montant total des irrégularités financières s’élève à 70,10 milliards de FCFA dont 32,67 milliards de FCFA au titre de la fraude et 37,43 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion.

Qui sont-ils, les voleurs ?

Pour ce qui est des importations de produits pétroliers en provenance du Sénégal, le BVG a révélé des manquements relatifs  à la non-production de rapports fiables sur les statistiques pétrolières, à l’exercice irrégulier de la profession de commissionnaire en douane et à des contrôles défaillants lors des opérations de transit ainsi que la non-application de sanctions prévues en cas de délit douanier.

Cela a permis, (indique le bureau du vérificateur général), aux opérateurs pétroliers de procéder à des dissimulations frauduleuses d’importation ayant entraîné des droits et taxes compromis d’un montant de 22,70 milliards de FCFA. Conséquences,  cela a engendré des pertes financières pour l’Etat d’un montant de 58,07 milliards de FCFA au titre des exercices 2012, 2013 et 2014.

Par rapport aux conventions minières, les nombreuses irrégularités relevées dans la délivrance des titres  et la collecte des recettes minières, ont entraîné des pertes financières d’un montant de 1,61 milliard de FCFA.

Pour  ce qui concerne les dépenses électorales, la vérification financière portant sur les années 2012 et 2013 a mis en exergue un ensemble de faiblesses dans l’organisation, la supervision et le suivi des élections ayant entraîné d’énormes irrégularités financières. « Ces irrégularités financières  s’élèvent à 836,96 millions de FCFA avec le plus souvent les mêmes explications des gestionnaires : l’urgence liée aux opérations électorales », signale le rapport.

Concernant l’assistance aéroportuaire,  des dysfonctionnements ont été non seulement relevés dans la mise en œuvre de la convention de partenariat, mais aussi dans les opérations de collecte de recettes et dans les dépenses effectuées.

« De tels manquements ont occasionné des pertes financières qui se chiffrent à 159,29 millions de FCFA au détriment de la Société Assistance Aéroportuaire du Mali qui demeure une société à participation publique Majoritaire », indique le document.

Enfin, concernant les Directions des Finances et du Matériel, le rapport note  que les procédures de passation, d’exécution et de paiement des marchés publics, des contrats simplifiés, des achats effectués par bon de commande et sur la régie violent systématiquement les dispositions des textes en vigueur, notamment le Code des marchés publics.

Aussi, selon le rapport, des acquisitions sont faites sans expression de besoins préalables et réceptionnées en l’absence de structures publiques dédiées à cet effet. Pire, des paiements sont ordonnés, alors que les travaux ou les biens et services ne sont pas livrés (ou ne le sont que partiellement), alors même qu’on n’est pas en présence de paiement sans ordonnancement.

Djibril Kayentao

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