Mali : un commandement spécial contre les attaques djihadistes

Présenté en Conseil des ministres par le ministre de la Défense, le projet de loi entérine une réorganisation structurelle majeure de l’armée malienne. Jusqu’ici éparpillées, quatre unités spéciales — un bataillon des forces spéciales, une force antiterroriste, une unité d’intervention aérienne et un groupement de reconnaissance — seront désormais placées sous une même autorité. Le Commandement des opérations spéciales (COS), un centre dédié à la planification et à la conduite des opérations complétera ce dispositif.

Cette réforme s’inscrit dans un processus de modernisation des forces armées entamé ces derniers mois, avec pour ambition d’améliorer la coordination interarmées, la logistique et l’efficacité des interventions sur le terrain.

Elle intervient dans un contexte particulièrement tendu. Début juin, plusieurs attaques meurtrières ont frappé le nord et le centre du Mali. À Boulikessi, une offensive attribuée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) aurait coûté la vie à plusieurs militaires maliens. Entre le 11 et le 13 juin, un convoi russo-malien a été pris pour cible près d’Anoumalane, dans la région de Kidal, entraînant des pertes significatives et la destruction présumée d’un avion de chasse russe. À Tombouctou, une autre attaque a également fait de nombreuses victimes.

Selon le Global Terrorism Index 2025, plus de 50 % des décès liés au terrorisme dans le monde ont été enregistrés au Sahel en 2024. Le Mali a comptabilisé à lui seul environ 1 532 morts, un chiffre en hausse inquiétante.

Les autorités maliennes misent sur le COS pour renforcer leur réactivité et leur efficacité sur le terrain. Toutefois, des incertitudes demeurent sur les moyens humains et matériels qui seront alloués à ce nouveau commandement. Depuis le départ des forces françaises et le renforcement des liens avec la Russie, la stratégie de sécurité du Mali repose sur une logique de souveraineté renforcée, souvent critiquée pour son manque de transparence.

Ni date de déploiement, ni détails sur les effectifs du COS n’ont encore été précisés. Reste à savoir si cette nouvelle structure pourra enrayer une dynamique de violence qui menace la stabilité de toute la région sahélienne.

MD/te/Sf/APA

Source: https://fr.apanews.net/