Chronique pour l’intégration africaine : 29 janvier 2025 : Un tournant décisif pour le Mali et l’Afrique de l’Ouest

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Le 29 janvier 2025 restera une date marquante dans l’histoire du Mali et de l’Afrique de l’Ouest, suite à la décision unilatérale de retirer notre pays de la CEDEAO. Voilà des mois que nous tirons la sonnette d’alarme à plusieurs occasions pour qu’aujourd’hui ne soit pas ! Mais devons- nous en rester là ?

Rester figés au 29 janvier serait tragique pour l’avenir de notre pays et pour les Ouest-Africains que nous sommes. Ce retrait de la CEDEAO ne peut-être une finalité. Il doit être un point de départ pour une réflexion plus profonde sur la trajectoire et l’avenir de notre région.

  Le Mali, un acteur clé de l’intégration africaine

Depuis des décennies, le Mali a été l’une des locomotives de l’intégration régionale. Il n’a pas seulement contribué à la construction de la CEDEAO, il en a été une force motrice.

Dans les années 1990, la CEDEAO a su prendre le tournant démocratique, s’adaptant aux aspirations de ses peuples et posant les bases d’un cadre économique et politique plus stable. Certes, elle n’est pas exempte de critiques, et son fonctionnement mérite d’être repensé. Mais affaiblir la CEDEAO ou diviser l’espace ouest-africain ne sert ni nos peuples ni nos pays. La création de l’Alliance des États du Sahel (AES) peut répondre aux défis de sécurité et de développement, mais elle n’a pas à être un projet d’isolement. Elle aurait pu être un levier au sein de la CEDEAO, un pôle de stabilité et de développement, consolidant les acquis régionaux tout en apportant des solutions adaptées aux réalités sahéliennes.

En parallèle, le Mali aurait pu jouer un rôle central dans la refondation de la CEDEAO, en engageant un dialogue franc et ouvert sur les réformes nécessaires pour une souveraineté renforcée et une meilleure gouvernance régionale.

  Un choix stratégique pour l’avenir du Mali et de la région

Ce retrait intervient à un moment où, face aux enjeux internationaux, nous devons ensemble anticiper, construire notre propre chemin et nous convaincre « …de la nécessité d’une reconquête individuelle et collective de la souveraineté politique, économique et intellectuelle du continent ». Isolés, nous serons plus vulnérables. Unis, nous construirons l’avenir de notre région et de l’Afrique tout entière.

Il n’est donc pas trop tard ! Faisons du 29 janvier une opportunité, mobilisons les prédispositions des uns et des autres, affirmons une volonté commune de préserver les populations qui se vivent comme citoyens d’un espace ouest-africain sans frontières. Transformons le cinquantenaire de notre communauté en un moment historique de refondation de la CEDEAO.

Une CEDEAO plus forte, un projet panafricaniste renouvelé

Une CEDEAO plus forte et plus légitime ne peut se bâtir que par une remise en question collective, associant États, sociétés civiles et citoyens, afin de redonner du sens au projet d’intégration.

Le Mali a toujours été un pays visionnaire dans la construction de l’Afrique de demain. Nous devons renouer avec cette mission historique, proposer une approche régionale audacieuse et une vision de long terme à l’occasion des cinquante ans de la CEDEAO ; un projet politique à la hauteur des aspirations profondes de nos peuples. Nous devons saisir cette occasion pour réaffirmer notre engagement historique envers l’unité et la solidarité régionales. Car la CEDEAO n’est pas qu’un simple cadre institutionnel. Elle est l’héritière de liens humains, historiques et culturels profonds : « …Cet espace aux racines si profondes, si tenues, si anciennes de grands empires et de grands royaumes. Cet espace où la quête de l’unité a toujours été une obsession servie par de grands hommes… ».

Cet héritage, loin d’être un fardeau, est une boussole pour l’avenir. À nous d’en faire une force pour construire une Afrique de l’Ouest plus souveraine, plus solidaire et plus prospère. Voilà ce qui sied au Mali et à ses générations de patriotes panafricanistes.

 

BAMAKO, le 03-02-2025

                                                                                       

Modibo SIDIBE        

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9 COMMENTAIRES

  1. Les ACTES POSÉS par les PUCHISTES sont nuls.
    La marche pour l’unité de l’Afrique est entre les mains des REPRÉSENTANTS DU PEUPLE.
    Les ÉLUS vont annuler ces décisions irresponsables destinées à confisquer le POUVOIR DU PEUPLE.
    Les GAOU peuvent continuer à danser naïvement.
    La justice malienne attend le moment propice pour se manifester.
    Celui qui va constater le réveil d’une population naïve croyant aux mensonges des puchistes.

  2. “… Isolés, nous serons plus vulnérables. Unis, nous construirons l’avenir de notre région et de l’Afrique tout entière….” C’EST CE QUE NOUS FAISONS Mr SIDIBE.
    QUAND NOUS AVONS ETE ATTAQUE EN 2012, EST CE QUE LA CEDEAO NOUS A AIDE A RECONQUERIR NOTRE PAYS? NON! AU CONTRAIRE EN PLUS DE LEUR ZONE DE LEUR SPONSOR HABITULE (Algerie et Mauritanie), CERTAINS PAYS DE LA CEDEAO AVAIT SERVI DE BASE DE REPLI.
    AUJOURD’HUI UNIS DANS L’AES, NOUS SOMMES PLUS FORT MILITAIREMENT ENSEMBLE, ET PETIT A PETIT NOUS CONSTRUISONS UN ESPACE QUI SEMBLE DESTINE A S’EPANOUIR ET A S’AGRANDIR.
    NOUS AVONS RIEN A CRAINDRE QUE LA PEUR ELLE! COMME ON LE DIT EN MILIEU MILITAIRE: CHIN UP! BUT TIGH! ET AFFRONTONS L’AVENIR LES YEUX FIXES SUR UN BUT: CELUI DE FAIRE DU MALI (ET L’AES AUSSI) UNE PUISSANCE MILITAIRE, ECONOMIQUE .

    • Modibo-Operation-Riz-Sidibe a du ‘to’ a la place de son cerveau, dire que ce sont des nullards apatrides de ce genre qui dirigeaient le Mali, nous comprenons pourquoi nous étions a terre et tres grand merci a Assimi et a ses camarades IB et Tiani pour nous avoir redonne notre dignité, notre honneur et notre souverainite de peuples!

  3. Souvenons-nous qu’avant la CEDEAO nous avions construit la Federation Mali-Senegal demantelee par la France ensuite la Federation Guinee-Ghana-Mali et finalement la CEDEAO, mais restons clairs que si les intérêts supérieurs de notre pays sont menaces et que la CEDEAO et devenue la FRANCEDEAO alors le Mali n’a d’autre choix que de dire adieu a une organisation instrumentalisée par la France et l’Union Europeenne! Nous avons aujourd’hui construit activement la Confederation des PEUPLE des Etats du Sahel Burkina Faso-Mali-Niger qui a des bases tres solides et équitables et ne souffre d’aucune influence exterieure!

  4. “Une CEDEAO plus forte et plus légitime ne peut se bâtir que par une remise en question collective, associant États, sociétés civiles et citoyens, afin de redonner du sens au projet d’intégration.”

    Monsieur Modibo Sidibé, votre texte, vide de sens, est un exemple d’une des raisons pour lesquelles beaucoup de Maliens vous considèrent répugnants et vous rejettent, vous les vieux politiciens corrompus de 90″.

    La CEDEAO a été infiltrée et prise en mains par la France, l’Union européenne et ses pays membres et les USA, à partir précisément de votre arrivée au pouvoir dans les années 90.

    Les dirigeants africains souvent putschistes d’avant 90 avant une certaine vision africaine, et certains étaient nationalistes et panafricanistes. Vous les “Démocrates” n’en avait aucune. Vous n’avez dans la bouche que les mots “démocratie” et “élections” pour continuer de piller les maigres ressources de l’Etat.

    La CEDEAO, c’est pour nous fini…

    En tout cas, j’espère que ça sera fini, parce que les trois pays de l’AES sont toujours dans la CEDEAO.

    Les textes de la CEDEAO nous sont encore pleinement applicables depuis le communiqué illégal du président de la Commission de la CEDEAO, le Gambien Touray, qui a décidé de façon unilatérale, que les textes de la CEDEAO continueront d’être applicables aux citoyens du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

    A titre de comparaison, c’est comme si ce même président gambien de la Commission de la CEDEAO décidait tout seul dans son coin, par un simple communiqué, que l’ensemble de la législation économique et financière de la CEDEAO en matière de libre circulation serait immédiatement applicable aux citoyens de pays non membres de la CEDEAO originaires de la Mauritanie et du Maroc.

    Le communiqué du président de la Commission de la CEDEAO du 29 janvier 2025 est vraiment une nouvelle violation des textes fondamentaux de cette organisation et du droit international sur l’indépendance et la souveraineté des États.

  5. Modibo-Operation-Riz-SIDIBE, si tu as honte tu dois te taire et sinon tu peux déménager au Benin ou en Cote d’Ivoire comme les autres Faso Mandjugu ****

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