La crise des hôpitaux au Mali : Une révélation d’un système obsolète de gestion du personnel

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Les résultats obtenus après plus de dix (15) années de réforme hospitalière sont encore fragiles et demandent encore plusieurs années pour être consolidés et permettre à la réforme d’atteindre sa pleine maturité. Il est essentiel que le gouvernement actuel et le ministère de la Santé et des Affaires sociales en particulier prennent la mesure des enjeux relatifs pour redonner un visage plus humain à nos hôpitaux.

Quels sont les problèmes de nos hôpitaux ?

La situation de la majeure partie de nos hôpitaux est encore très préoccupante :

Les principaux problèmes de nos hôpitaux sont presque identiques :

La qualité des services est insuffisante ;

Les coûts de production des services sont élevés;

Les informations sur les activités et sur les dépenses hospitalières sont insuffisantes;

Le personnel soignant est démotivé ;

Le recouvrement des tarifs est faible ;

La méconnaissance des textes d’application de la loi hospitalière;

L’hôpital est toujours administré;

L’insuffisance dans la communication interne;

L’animation de certains organes reste timide.

Quelles sont les explications de vos constats ?

Ces constats s’expliquent à travers la situation actuelle qui est la résultante de l’inadaptation de l’hôpital aux réalités d’aujourd’hui.

Le système de gestion reste organisé autour de la dispensation des soins à partir des ressources disponibles : les hôpitaux n’ont pas mis en place les outils de gestion qu’exigent le suivi des résultats et la recherche de la performance; les décisions sont prises en dehors de toute considération d’efficacité et d’efficience; les produits financiers issus du recouvrement des coûts sont perçus comme un simple complément destiné à combler l’insuffisance des dotations budgétaires de l’État.

L’organisation des activités n’est pas adaptée au contexte actuel le plus souvent : les équipements ne sont pas gérés (conception inappropriée de la maintenance, qui ne trouve ni les compétences humaines, ni les ressources financières qui lui sont nécessaires) ; les ruptures de stocks sont fréquentes et les prescriptions médicamenteuses souffrent d’un manque de rationalisation (recours à des spécialités, négligence des règles d’une bonne  prescription), peu de protocoles thérapeutiques consensuels; les ressources humaines sont insuffisamment maîtrisées : faible motivation du personnel, inégalité dans la répartition du personnel, insuffisance de certaines qualifications (médecins et pharmaciens), insuffisance de la formation continue.

Quelles sont les conséquences de ces problèmes ?

Les différents problèmes ont plusieurs conséquences. Non seulement le service public hospitalier n’est pas assuré comme il devrait l’être, mais de plus cette situation enferme l’hôpital dans un cercle vicieux qui ne fait qu’accentuer sa dégradation. La situation est d’autant plus grave que c’est l’ensemble du système de soins qui se trouve ainsi “décapité”, entrainant une crise. Une véritable crise, révélateur d’un système obsolète de gestion du personnel.

Président de Visa pour un développement intégré (VID)

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